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l'expérience de la conscience est-ce l'expérience de la liberté ?

Publié le 18/11/2005

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conscience
Mais l'expérience de la conscience est rendue possible par la liberté même, qui peut s'exprimer et se conquérir dans le sentiment moral.   III L'expérience de la conscience comme entrave à l'expérience de la liberté : Nietzsche et Bergson   -Nietzsche critique Kant en estimant que l'expérience de la liberté indirecte permise par l'épreuve de la conscience est fallacieuse : obéir à soi-même n'est pas une expérience de liberté. Il faut se surmonter soi-même, et cela ne passe pas par la conscience, mais par l'inconscient. L'expérience de la liberté ne se fait ni par un sentiment de liberté, ni par le postulat d'une liberté comme condition de possibilité d'une conscience légitime et morale. Elle se fait par l'affirmation des déterminations qui nous constituent : il faut vouloir être ce que l'on est. Nécessité du déterminisme et liberté ne s'opposent alors plus : l'affirmation volontaire de nos déterminations nous permet de dépasser l'expérience de la conscience, et d'atteindre une liberté de nos possibilités naturelles inconscientes (Ecce homo). L'expérience de la conscience se présente alors comme une expérience négative de la liberté.   -Bergson : l'expérience de la conscience est inapte à fournir une expérience de liberté. Au contraire, la conscience crée elle-même les structures qui empêchent de percevoir la possibilité même de la liberté (Essai sur les données immédiates de la conscience). Il faut donc en revenir à un niveau infra-conscient de l'existence, pour retrouver une liberté en actes, pas encore rigidifiée par les carcans de la conscience.

Le terme d'expérience demande une analyse précise, car il contient une ambiguité. En effet, l'expérience peut être assimilée au simple sentiment conscient : elle est alors simple perception. Mais un sens plus fort de l'expérience est possible, dans une optique scientifique et existentielle : faire une expérience, c'est confronter un état de fait à une vérification de son sens et de sa légitimité ; et faire l'expérience de quelque chose, c'est aussi traverser une épreuve, qui fait que l'expérience nous transforme, qu'elle n'est plus simplement passive mais qu'elle agit sur nous. A partir de là, le problème sera le suivant : en quoi notre expérience immédiate de liberté que nous fournit la conscience est-elle susceptible d'être validée ou non comme une observation légitime de notre liberté ?

conscience

« expérimentée : elle n'est pas de l'ordre du sensible.

Mais l'expérience de la conscience est rendue possible par laliberté même, qui peut s'exprimer et se conquérir dans le sentiment moral.

III L'expérience de la conscience comme entrave à l'expérience de la liberté : Nietzsche et Bergson -Nietzsche critique Kant en estimant que l'expérience de la liberté indirecte permise par l'épreuve de la conscienceest fallacieuse : obéir à soi-même n'est pas une expérience de liberté.

Il faut se surmonter soi-même, et cela nepasse pas par la conscience, mais par l'inconscient.

L'expérience de la liberté ne se fait ni par un sentiment deliberté, ni par le postulat d'une liberté comme condition de possibilité d'une conscience légitime et morale.

Elle se faitpar l'affirmation des déterminations qui nous constituent : il faut vouloir être ce que l'on est.

Nécessité dudéterminisme et liberté ne s'opposent alors plus : l'affirmation volontaire de nos déterminations nous permet dedépasser l'expérience de la conscience, et d'atteindre une liberté de nos possibilités naturelles inconscientes ( Ecce homo ).

L'expérience de la conscience se présente alors comme une expérience négative de la liberté. -Bergson : l'expérience de la conscience est inapte à fournir une expérience deliberté.

Au contraire, la conscience crée elle-même les structures qui empêchentde percevoir la possibilité même de la liberté ( Essai sur les données immédiates de la conscience ).

Il faut donc en revenir à un niveau infra-conscient de l'existence, pour retrouver une liberté en actes, pas encore rigidifiée par lescarcans de la conscience.

Cette liberté s'expérimente dans une conscience nonplus réflexive mais intuitive, que l'on peut trouver dans la contemplation dans lapratique ou la contemplation artistiques.

L'intuition de la durée vraie doit nous permettre de sortir des apories du libre-arbitre ; il y a en effet un paradoxe à concevoir l'acte libre comme s'il secomposait d'un sujet volontaire, de motifs sur lesquels il délibère, et d'une action: n'est-ce pas réintroduire dans la conscience quelque chose du déterminisme dela matière puisqu'on présente l'action volontaire comme si elle était l'effet decauses antérieures, comme si les motifs pouvaient peser sur le moi de façonobjective, extérieure ? Le propre d'une telle représentation est bien de n'enrester qu'au « moi superficiel », constitué d'états psychiques distincts, c'est-à-dire au moi tel que le langage ou la vie sociale, pour des raisons de commodité,l'appréhende.

En rester à un tel niveau, c'est ne pas voir qu'il masque en réalitéun « moi profond » qu'il n'est pas possible de distinguer de ses actes danslesquels il s'exprime tout entier, selon cette « indéfinissable ressemblance qu'ontrouve parfois entre l'oeuvre et l'artiste ».

Là encore, c'est parce que nous juxtaposons des états qui sont en réalitéindistincts, que nous sommes incapables de saisir ce qu'est l'acte libre.Enfin, et plus largement, c'est la notion même de vie qui est repensée par Bergson.

Mécanisme et finalisme sontincapables de saisir la vie dans son originalité pour l'auteur de L'Évolution créatrice : l'un et l'autre cèdent en effet àce que Bergson nomme « l'illusion rétrospective du vrai » qui veut que nous projetions sur un processus, sur unmouvement, les états successifs par lesquels il est passé ; nous pensons le continu comme somme d'étatsdiscontinus.

L'idée de « causalité », mais aussi celles de « possibilité » ou de « finalité » se donnent en quelquesorte par avance la totalité accomplie du processus qu'elles sont censées décrire : c'est au produit qu'elles ont àfaire et non à la production elle-même.Autant d'apories et de faux problèmes que l'intuition de la durée vraie, dans ce qu'elle a d'explosif et de créateur,doit nous faire éviter.

Conclusion : -L'expérience de la conscience n'est pas l'expérience de la liberté.

Tout ce que cette expérience peut nous donner,c'est un sentiment trompeur de liberté.

-Cependant, ces deux expériences sont intimement liées : la conscience est comme la trace fixe d'une liberté qui afait son oeuvre, et laquelle se poursuit à des niveaux inconscients.

-Dès lors, il est possible de donner un sens au sentiment de liberté que l'on a spontanément, si on le considère nonpas comme une évidence mais comme l'indice critique d'un processus de libération qui est en cours inconsciemment,et qu'il faut affirmer.. »

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