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L'exploitation est-elle inhérente à la nature de la vie ?

Publié le 10/02/2004

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Ainsi en est-il de la réflexion de Nietzsche, où la « volonté de puissance » (aperçue à son niveau le plus visible et le plus évident) apparaît comme lutte biologique. Qu'est-ce que la vie ? Elle est volonté de dominer, d'imposer ses formes propres. Par conséquent, abuser d'un être égoïstement et à son profit semble faire partie de la structure même de la « volonté de puissance », du principe vital. « Vivre, écrit Nietzsche, c'est assassiner sans relâche. » La vie semble donc impliquer, naturellement, hors de tout accident social ou historique, le fait d'extorquer un bénéfice pour le « puissant » à partir de la domination du faible. Tout se passe comme si l'exploitation était essentielle au concept même de vie. Vivre, c'est imposer son règne et ses normes, c'est donc exploiter. Il y aurait consubstantialité du phénomène « vie » et du projet qui consiste à « abuser à son profit » : comme si ce projet faisait partie de l'essence même du concept de vie, de ses caractères, comme s'il constituait un prédicat s'ajoutant aux autres prédicats de l'essence de la « vie ». « Vivre, c'est essentiellement dépouiller, blesser, violenter le faible et l'étranger, l'opprimer, lui imposer durement ses formes propres, l'assimiler ou tout au moins (c'est la solution la plus douce) l'exploiter » (Nietzsche, Par-delà le bien et le mal, § 259 (10/ 18)).

« Ainsi en est-il de la réflexion de Nietzsche, où la « volonté de puissance » (aperçue à son niveau le plus visible et le plus évident) apparaît comme lutte biologique.

Qu'est-ce que la vie ? Elle estvolonté de dominer, d'imposer ses formes propres.

Par conséquent, abuserd'un être égoïstement et à son profit semble faire partie de la structure mêmede la « volonté de puissance », du principe vital.

« Vivre, écrit Nietzsche,c'est assassiner sans relâche.

» La vie semble donc impliquer, naturellement,hors de tout accident social ou historique, le fait d'extorquer un bénéfice pourle « puissant » à partir de la domination du faible.

Tout se passe comme sil'exploitation était essentielle au concept même de vie.

Vivre, c'est imposerson règne et ses normes, c'est donc exploiter.

Il y aurait consubstantialité duphénomène « vie » et du projet qui consiste à « abuser à son profit » :comme si ce projet faisait partie de l'essence même du concept de vie, deses caractères, comme s'il constituait un prédicat s'ajoutant aux autresprédicats de l'essence de la « vie ».

« Vivre, c'est essentiellement dépouiller,blesser, violenter le faible et l'étranger, l'opprimer, lui imposer durement sesformes propres, l'assimiler ou tout au moins (c'est la solution la plus douce)l'exploiter » (Nietzsche, Par-delà le bien et le mal, § 259 (10/ 18)).

Ainsi, lecaractère d'exploitation ne constituerait nullement, dans cette perspective,un accident surajouté, l'épiphénomène d'une société imparfaite ou corrompue.Il serait une conséquence de la volonté de puissance, conçue comme vouloir-vivre.

La lutte biologique pour la prééminence intègrerait donc en elle lecaractère d'exploitation. 2.

Antithèse a) L'exploitation au sens général du terme Mais la réflexion nietzschéenne ou, plus précisément, un type d'analyse purement biologique, ne sont pas totalementconvaincants, et il semble bien qu'un élément historique puisse rendre compte des relations de violence et abus.Ainsi, une analyse socio-historique pourrait relier le projet global d'exploitation consistant à abuser des personnessans aucune considération de moyens à une certaine organisation bien déterminée en groupes antagonistes.

Dèslors, ce serait la structure de la société qui déterminerait une lutte pour la prééminence, le phénomène d'exploitationet d'abus, etc.

A la limite, quelle serait la cause fondamentale et ultime de la lutte et des antagonismes ?Probablement la pénurie de ressources et des matières premières.Dès lors, l'exploitation ne serait pas exactement un prédicat de la vie, mais une donnée de l'histoire.

Ainsi Jean-PaulSartre, dans la Critique de la raison dialectique explique-t-il l'inhumanité des rapports humains et le phénomène de laviolence sur autrui — l'exploitation de la personne — par la rareté et la pénurie.

Tous les besoins ne peuvent êtresatisfaits.

D'où la lutte.

D'où l'exploitation au sein d'une histoire inhumaine.

C'est la rareté (contingente ethistorique) des matières premières qui fournit un fondement d'intelligibilité au phénomène de la violence ou à l'abusd'autrui sans nulle considération de moyens.

Dans cette perspective, l'exploitation (d'un homme sur un autre homme,d'un peuple sur un autre, d'un homme sur une femme, etc.) n'est pas inhérente à la nature de la vie, mais au monde(historique) de la rareté. b) L'exploitation au sens restreint et marxiste du termeSi le phénomène de l'exploitation prend un sens plus restreint (extorquer une plus-value à partir d'un sur-travail), onpeut également, dans la perspective marxienne, y déceler un élément historique précis, dans telle société à unmoment de son développement.L'exploitation consiste alors en ceci : le producteur n'est pas toujours payé (à tel stade du processus historique)pour la totalité du travail fourni.

Il y a toujours une « plus-value » qui est extorquée à l'ouvrier.

L'exploitation prendcette signification : le sur-travail n'obtient pas une rétribution correspondante.

Ce sur-travail ne serait donc pasune condition éternelle, mais seulement un moment du devenir.

Dès lors, l'exploitation apparaît historique, non pointinhérente à la nature même de la vie.

Elle ne constitue nullement un prédicat du phénomène du vivant.

Elle est liéeà l'organisation de la société en classes.. »

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