Devoir de Philosophie

Faut-il toujours dire la vérité ?

Publié le 19/02/2004

Extrait du document

Examinons d'abord quelques cas particuliers.A. - Il y a d'abord le cas de l'enfant. L'enfant vit dans un monde de rêve où dominent le merveilleux et parfois le poétique. Il serait absurde et criminel de briser cette sorte d'enchantement dans lequel il vit, en lui révélant brutalement certaines vérités, d'ordre biologique ou autres, qu'il est trop jeune pour connaître et savoir mettre à leur juste place : maxima debetur puero reverentia, disaient les anciens (JUVÉNAL, Sat. XIV, 47). C'est en ce cas surtout qu'on peut dire avec SHAFTESBURY : « Dire la vérité à ceux qui ne sont pas en état de l'entendre, c'est la profaner. »B. - La même réserve s'impose parfois à l'égard du malade. Mais, ici, le problème est plus difficile à résoudre, et il s'agit, en somme, de cas d'espèce.

D'un point de vue moral, il nous est tout à fait préférable d'être sincère. Ainsi, préférer la vérité au mensonge, le réel à l'illusoire. Prendre le parti de la vérité en toute circonstance semble donc faire de nous un homme respectable et honnête. Mais opter naturellement pour la vérité n'est-il pas au fond trop simpliste et irréfléchi ? Pouvoir s'opposer à l'exigence perpétuelle de la vérité, c'est critiquer, donc penser et ainsi affirmer son existence. Étudier d'un point de vue philosophique cette question, c'est  réfléchir quant à la valeur morale et pratique de la vérité. En quoi est-ce une valeur suprême ? En quoi serait-elle préférable au mensonge ? Effectivement, il semble parfois bon et même nécessaire  d'exclure la vérité de nos paroles au profit de l'omission et du mensonge. Mais en quelles circonstances? Il nous faudra donc réfléchir quand à la nature, au sens, et aux conditions de la vérité et du mensonge. Ainsi, nous pourrons dans une première parti  e, définir en quoi il semble judicieux de toujours dire la vérité, puis dans une seconde, en quoi le mensonge peut-il également être envisageable et enfin nous réfléchirons quand à la valeur de la vérité et de la fabulation.

« Demande d'échange de corrigé de LE GOFF Matthieu ( [email protected] ). Sujet déposé : Faut-il toujours dire la véritéFaut-il toujours dire la vérité ? D'un point de vue moral, il nous est tout à fait préférable d'être sincère.

Ainsi, préférer la vérité aumensonge, le réel à l'illusoire.

Prendre le parti de la vérité en toute circonstance semble donc faire de nous unhomme respectable et honnête.

Mais opter naturellement pour la vérité n'est-il pas au fond trop simpliste etirréfléchi ? Pouvoir s'opposer à l'exigence perpétuelle de la vérité, c'est critiquer, donc penser et ainsi affirmer sonexistence.

Étudier d'un point de vue philosophique cette question, c'est réfléchir quant à la valeur morale etpratique de la vérité.

En quoi est-ce une valeur suprême ? En quoi serait-elle préférable au mensonge ?Effectivement, il semble parfois bon et même nécessaire d'exclure la vérité de nos paroles au profit de l'omission etdu mensonge.

Mais en quelles circonstances? Il nous faudra donc réfléchir quand à la nature, au sens, et auxconditions de la vérité et du mensonge.

Ainsi, nous pourrons dans une première parti e, définir en quoi il semblejudicieux de toujours dire la vérité, puis dans une seconde, en quoi le mensonge peut-il également être envisageableet enfin nous réfléchirons quand à la valeur de la vérité et de la fabulation.

Toujours dire la vérité à autrui semble être une valeur noble.

Quoi de plus respectable qu'un hommehonnête en ses paroles.

Être respectueux des personnes qui nous entoure passe par la nécessité de toujours êtresincère et véridique envers eux.

Ainsi, être toujours honnête avec un proche est la preuve d'une affection et d'unréel respect envers elle , c'est également une preuve de sa confiance.

Si l'on part du principe que toute vérité doitêtre dite, quelconque personne appliquant cette règle se voit ainsi dans l'obligation d'agir avec honnêteté etjustesse sous peine de devoir dévoiler à la demande d'autrui la nature de ses actes et de ses intentions.

Il est alorssage pour cette personne d'agir en bon terme avec la morale et la raison.

La vérité devient alors un moyend'accéder à certaine qualité, exigence de sa personne.

Comme le fait remarquer Nietzsche dans Le Livre dePhilosophie, il est toujours plus aisé de dire la vérité que de mentir.

Naturellement, l'homme va se tourner vers cequ'il sait et qui lui semble vrai.

Le mensonge lui, suppose de devoir emprunter un chemin différent de ce lui qu'il nousparaît le plus spontané, il nécessite l'invention et la mémoire.

Cela peut alors semer le trouble entre la véritéoriginelle et la version que nous avons préféré évoquer.

La vérité d'une opinion ou d'un jugement reste juste dans lefutur, tandis que le mensonge, basé sur l'invention doit pouvoir être restitué à l'identique sous peine d'être identifiépar autrui comme un mensonge, il devient alors dangereux.

D'un point de vue plus pragmatique, la question de la vérité semble être toute particulièrement importantelors de situations cruciales ou délicates.

Prenons l'exemple du médecin face à un patient mourant.

Il semblepréférable qu'il annonce à cette personne la vérité de son état d'autant plus qu'il est désireux de la connaître.

Eneffet, il semble avoir ici tout à gagner, hormis la douleur ponctuelle de son annonce.

Ne pas lui annoncez sa mort,serait comme la le lui voler.

L'aider à mourir dans la dignité et la paix au lieu de l'illusion .Lui offrir cette dignité de lapleine conscience, c'est lui offrir la possibilité de vivre avec encore plus d'intensité les derniers moments de sa vie.Ce devoir est d'autant plus important si la personne concernée est religieuse, car sa mort exige une certainepréparation spirituelle (salut de son âme..).

Cependant un problème d'adaptation se pose à la nécessité de vérité.

pouvons nous définir la vérité comme unbesoin constant? Il est des situations où la vérité sans être inversée en mensonge se doit d'être muette, tu au rangd'un mensonge par omission, car trop dangereuse.

Pendant la seconde guerre mondiale, il était tout à fait justequ'un homme juste ne dénonce pas l'identité d'une famille juive de son quartier, sous l'occupation nazie.

Cacher lavérité devient ici même un devoir moral et éthique.

Mentir par omission peut donc alors se présenter comme unesolution légitime dans certaines circonstances.

Ainsi, sans mentir l'inexpression de la vérité semble être un virageplus permissif et aisé au mensonge à fin d'éviter la révélation d'une réalité dangereuse ou gênante.

De même, prenons l'exemple de Candide, de Voltaire, le personnage central est à ses débuts, encore vierge detoute expérience du monde mais il semble être encore heureux, « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes» Le cocon du mensonge ou du moins l'absence de vérité face à la réalité du monde semble être un paramètrefondamental à son bonheur.

Mais quand il découvre le vrai visage des hommes, certes il aura appris à développerson esprit critique et gagner un certain recul sur sa vie, mais la vérité ne lui aurai-t-il pas fait perdre toute soninnocence et la simplicité de sa joie ? De même, un patient mourant aurait pu préféré ne pas être mis au courant deson véritable état de santé et ainsi ne pas être mis face à la peur et au désespoir latent de mort, être soumis aucompte à rebours macabres de ses derniers moments d'existences...

Ces deux exemples montrent bien que la véritésans être altérée peut être légitimement masquée.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles