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Faut-il toujours suivre la conscience ?

Publié le 19/09/2005

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conscience
Mais sans interroger ici la possibilité, dois-je toujours suivre ces lois universelles, sont-elles des règles sûres ? Si elles sont justes généralement, je peux admettre qu'elles soient injustes dans certains cas. Platon dans la République étudie le cas où après avoir emprunté des armes à quelqu'un, la question se pose de savoir s'il est juste de lui rendre alors qu'il serait devenu fou selon la règle générale qu'il faut tenir une promesse. Il est évident que cela ne l'est pas. Platon fait aussi une place au pieux mensonge, le mensonge n'est pas mauvais dans tous les cas, ce que Kant récuserait. Mais dans ce cas ne s'agit-il pas en quelque sorte de deux régimes de la conscience morale, une conscience morale comme ensemble de règles générales et une autre qui serait susceptible de distinguer le juste et l'injuste dans un cas particulier. Ne venons-nous pas de dire que cela était évident qu'il ne fallait pas rendre les armes à un fou ? Au nom de quoi sinon d'un sentiment naturel du juste et de l'injuste.             b) Mais le problème si nous pensons la conscience du côté du sentiment et non plus de règles strictes est que les cas de conscience où le juste n'apparaît pas clairement risque de se multiplier. Par exemple, s'il est injuste de tuer, cela l'est-il au nom d'une cause ?

Je ne veux pas spontanément ce que ma conscience m’indique comme étant ce qui est juste. En outre, je peux accomplir une mauvaise action tout en ayant conscience qu’elle soit mauvaise. Je peux vouloir et je peux faire ce que la conscience m’interdit. Cela ne signifie pas nécessairement que je choisisse le mal pour le mal, mais parfois que je choisisse un autre « bien «, ou que je décide de satisfaire un désir. En règle générale, il semble que mon devoir est de suivre la conscience. Mais ai-je toujours tort quand je choisis de ne pas obéir à une règle morale? La conscience n’est-elle pas parfois trop sévère, voire inadaptée à des circonstances particulières qui rendent une règle généralement juste injuste ? Mais plus encore, comment s’assurer que ce que je prends pour une conscience morale ne soit pas des règles arbitraires que j’ai érigé en règle de justice par habitude et imitation ? Ne peut-on pas dans ce cas faire le mal à cause de ce qui ressemble à bien des égards à une conscience morale sans l’être tout à fait ? La problématique réunissant toutes les questions que nous venons d’évoquer pourrait s’énoncer ainsi : Au nom de quoi puis-je ne pas suivre ma conscience ?

conscience

« Aristote ne tire pas une telle conclusion.

L'homme est responsable des habitudes qu'ilcontracte, et donc de son caractère mais peut-on réellement choisir sa vie ? Nous pouvonschoisir de ne pas satisfaire un désir immoral mais cela est plus aisé pour certains que pourd'autres. c) La possibilité de choisir le bien contre l'agréable ne pose, semble-t-il, pas de problème, cela se complique quand le choix porte entre le bien et le nécessaire.

En reprenantl'exemple du vol, si pour survivre je dois voler, il semble que je ne peux pas ne pas volersous peine de mourir.

De même, si on me force à accomplir des actions injustes sousmenace par exemple d'être exécuté, puis-je encore suivre ma conscience ? Cela est-iltoujours juste ? Dans le premier cas, il est clair que le vol n'est plus pour moi, dans un casde nécessité, une règle que je dois suivre.

Une autre règle morale exigerait que l'on secourtcelui qui a faim.

Dans une société immorale, comment attendre un comportement moral ? Ilest aisé de ne pas voler pour le riche, celui-ci ne peut attendre raisonnablement que lepauvre ne vole pas le nécessaire à celui qui a du superflu, lui qui n'est pas assez moral pourdonner le superflu à ceux qui n'ont pas le nécessaire.

C'est bien le reproche qu'adresseRousseau à la société de son temps.

Rousseau souhaite l'avènement de la vertu, mais pourqu'elle soit possible il faut que le nécessaire soit satisfait. Le pauvre n'a aucun devoir, car nul ne sent envers lui une obligation. 2.

Dois-je toujours suivre ma conscience ? a) La conscience n'est peut être pas toujours juste, si l'on conçoit les règles morales commedes règles universelles.

Pour Kant, une règle morale est une véritable loi qu'il faut suivre dansn'importe quelle condition, c'est le fameux « tu dois donc tu peux ».

Mais sans interroger ici lapossibilité, dois-je toujours suivre ces lois universelles, sont-elles des règles sûres ? Si elles sontjustes généralement, je peux admettre qu'elles soient injustes dans certains cas.

Platon dans laRépublique étudie le cas où après avoir emprunté des armes à quelqu'un, la question se pose de savoir s'il est juste de lui rendre alors qu'il serait devenu fou selon la règle générale qu'il faut tenir unepromesse.

Il est évident que cela ne l'est pas.

Platon fait aussi une place au pieux mensonge, lemensonge n'est pas mauvais dans tous les cas, ce que Kant récuserait.

Mais dans ce cas ne s'agit-ilpas en quelque sorte de deux régimes de la conscience morale, une conscience morale commeensemble de règles générales et une autre qui serait susceptible de distinguer le juste et l'injuste dansun cas particulier.

Ne venons-nous pas de dire que cela était évident qu'il ne fallait pas rendre lesarmes à un fou ? Au nom de quoi sinon d'un sentiment naturel du juste et de l'injuste.

b) Mais le problème si nous pensons la conscience du côté du sentiment et non plus derègles strictes est que les cas de conscience où le juste n'apparaît pas clairement risque de semultiplier.

Par exemple, s'il est injuste de tuer, cela l'est-il au nom d'une cause ? Est-ce que la fin peutjustifier les moyens ? Ces questions sont proprement insolubles car si nous répondions à cela que la finne les justifie jamais alors on pourrait être accusé de ne pas vouloir se « salir les mains » et de laisserd'autre faire « le sale boulot » à sa place.

Ces thématiques sont très prégnantes dans la littérature deSartre et Camus.

Dans les Justes de ce dernier, des révolutionnaires russes hésitent à accomplir un attentat, de tuer pour une cause juste.

Toute la profondeur des personnages tient à ce qu'ils necherchent pas à se justifier, ils garderont leur mauvaise conscience qu'ils choisissent d'agir ou de nepas agir.

On perçoit aisément les conséquences que peuvent avoir l'adhésion à l'idée que la fin peutjustifier les moyens, par exemple l'utilisation de la guerre contre le terrorisme pour pratiquer ungénocide comme en Tchétchénie, au nom de la sécurité alors que c'est évidemment l'intérêt quiconduit ici le choix.

Mais il ne faut pas confondre les véritables cas de conscience où décider le moinsinjuste donne mauvaise conscience, et l'usage à des fins personnelles ou la maxime « la fin justifie lesmoyens » devient générale. c) Malgré le problème qui survient quand la conscience ne donne plus des règles applicables à coup sûr, cela permet en revanche à l'obéissance aux règles morales de ne pas être un simplemécanisme.

Pour le soldat, obéir aux ordres peut s'avérer être la règle du juste si jamais il se pose laquestion de la morale.

Un soldat pris dans une guerre injuste peut être persuadé d'agir justement car ila foi en ses supérieurs.

Comme nous sommes sûrs que la guerre peut être injuste et que nousignorons si une guerre peut être juste, il faudrait conclure que ceux qui se battent sont injustes.

Ilssuivent pourtant leur conscience.

On peut néanmoins en douter, ce n'est pas tant leur conscienceque l'autorité intériorisée en règles morales qui les pousse à obéir.

S'ils doivent commettre desatrocités, ils peuvent douter de la justice de leurs actions.

C'est bien que la conscience leur montrequ'ils commettent des actions injustes, que par la suite ils justifient.

Pour autant cette conscience quis'oppose à la loi ou à la norme est-elle une conscience naturelle ? Conclusion : Ainsi tout dépend ce que l'on entend par conscience.

Et à ce titre nous pouvons renvoyer à la deuxième définition de la conscience comme conscience de soi et des choses.

En effet, pour que ce quis'impose comme une règle considérée comme morale par habitude soit distingué d'un principe d'action juste,il faut que l'homme remette en question sa morale, soit qu'elle est injuste, trop stricte ou trop relâchée.C'est dans de véritables cas de conscience où la décision ne peut être emportée, ou dans la désobéissance. »

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