HEGEL: On ne peut considérer les diverses espéces du jugement comme situées les unes à côté des autres avec une valeur égale...

« naire, pour autant qu'à celui qui a coutume de n'énoncer que des jugements comme par exemple:" Ce mur est vert"," Ce poêle est chaud", etc., on n'attribuera sans hésiter qu'une très petite faculté de juger, et que, par contre, l'on ne dira qu'il sait véritablement juger, que de celui dans le juge­ ment duquel il s'agit de déterminer si une certaine œuvre d'art est belle, si une action est bonne, etc.

Dans des jugements de l'espèce mentionnée en pre­ mier lieu, le contenu représente seulement une qualité abstraite dont la per­ ception immédiate suffit pour décider si elle est présente, alors qu'au con­ traire, lorsqu'il est dit d'une œuvre d'art qu'elle est belle, ou d'une action qu'elle est bonne, les objets cités sont comparés avec ce qu'ils doivent être, c'est-à-dire leur concept.

• CORRIG~ REMARQUES D'ENSEMBLE SUR LE TEXTE .

HEGEL.

• Voici un texte de formulation assez classique concernant le problème du jugement.

Hegel y reprend la distinction que l'on effectue traditionnellement entre jugement de fait (énoncé d'une relation effective) et jugement de valeur (énoncé d'une relation à une norme ou à un idéal) .

Cette distinction, à son tour, repose sur la signification donnée au prédicat, c'est-à-dire à l'attribut logique que l'on pose dans l'énoncé du jugement.

• On sera surtout attentif à la hiérarchie que Hegel établit entre les différents types de jugement.

Pour dégager l'originalité de l'approche hégélienne, on consacrera une attention particulière à deux thèses centrales du texte : a) le jugement de fait ne porte que sur une «qualité abstraite »; b) le jugement de valeur (qu 'il soit moral ou esthétique) rat­ tache les objets à une norme («leur concept»).

• Quelques explications sur ces deux points.

-Dans la caractérisation critique qu'effectue Hegel du juge ­ ment de fait, le mot cc abstrait 11 ne doit pas être pris à contre­ sens : il désigne ici la propriété de ce qui, étant extrait et séparé d'un ensemble de déterminations dont la synthèse constitue le réel, n'est que très peu instructif .

Le processus d'abstraction ne doit constituer qu'un moment dans l'analyse du réel, et une con­ naissance véritable se doit de saisir une détermination donnée (par exemple une qualité sensible) non pas de façon isolée, mais au sein des multiples relations qui la définissent et la situent.

- Le jugement de valeur, soumettant l'objet réel à une norme, tend à énoncer une relation essentielle.

Le concept, de ce. »