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HISTOIRE DES SPORTS

Publié le 04/11/2011

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histoire

Ce qui est toujours remis en cause dans le sport, c'est le destin. Comme dans la tragédie. Mais à la différence de ce qui se passe dans la tragédie, le destin ne se confond pas avec la fatalité. L'homme sait qu'il peut s'y opposer et donner aux événements une tournure qui lui soit favorable. Les foules en ont vaguement conscience quand, pour la victoire ou la défaite des équipes qu'elles soutiennent. elles ressentent et manifestent de la joie ou de l'amertume avec une violence qui confine au fanatisme. Dans la tragédie du stade. la fatalité est exorcisée. Elle n'en demeure pas moins présente, sous la forme moins noble du hasard , comme on le voit avec l'importance attachée à ces rites dominicaux que sont le totocalcio en Italie ou le tiercé en France. Le hasard, sur quoi on mise, permet parfois de conjurer le sort, c'est-à-dire le mauvais sort. Inconsciemment, le public ressent encore le sport comme un jeu entre la vie et la mort.

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« LA COURONNE DE LAURIER Rien ne manque dans cette légende , ni la rivalité de deux hommes.

ni la victoire de la jeunesse qui assure la continuité du royaume en renouvelant par sa fougue et sa force les forces vives de la nature.

Symbole de cette force, la couronne de laurier, arbre qui ne dépérit jamais, qu'on posait sur la tête du vainqueur , trans­ formé ainsi en véritable roi de la végétation, le garant du renouveau .

Le sport est un jeu sacré.

Il l' était également en Egypte.

Le pharaon Améno­ phis II qui régnait au XVe siècle avant notre ère, se flatte, sur une stèle, d'avoir accompli une foule d'e x­ ploits sportifs, à l'arc, à l'aviron.

à la chasse, à la course, entre autres.

Sans doute le souverain égyptien était-il véritablement un champion, mais ces exercices faisaient partie du caractère sacré de sa mission ; ils lui permettaient.

par l'ardeur qu'il y déployait et la force dont il faisait preuve, de traduire la puissance vitale qui était en lui, grâce à quoi se rêalisait l'équili­ bre de l'empire dont il avait la charge .

On retrouve dans .

l'histoire d'Ulysse, seul apte à bander l'arc avec lequel il tuera les prétendants de Pénélope, un thème identique: le roi est plus fort que les autres et c'est cette force qui lui assure son titre en même temps qu 'elle est garante de l'avenir.

Faut-il rappeler que François 1er et Charles Quint, au Camp du Drap d'Or , se mesurèrent tous deux à la lutte.

exercice dans lequel le roi de France était pass é maître , alors que l'Anglais comptait surtout sur son poids pour vaincre ! Comme François 1er risquait fort de l'emporter, l'assistance intervint pour séparer les adversaires.

non de crainte qu'ils ne se fissent mal mais de peur que la diplomatie n'en souffri't.

On peut voir dans cette célèbre anecdote comme un reflet désa­ cralisé de la fonction magique du sport.

Dans la Crète du second millénaire avant notre ère, où on pratiquait toutes sortes de sports.

la boxe, la lutte.

etc ., une des épreuves les plus remarquées et dont on continue à admirer l'agilité et la force que cela posait .

était le saut périlleux par-dessus la tête d'un taureau.

Il existe, sur des vases comme sur des peintu­ res murales .

dans le palais de Santorin en particulier, un grand nombre de représentations de cet exercice dangereux.

Les courses « à la cocarde t, comme on les pratique dans la région d'Arles.

en France, ou les courses de vachettes en honneur dans les Landes, dérivent directe­ ment.

par on ne sait quels cheminements, de ces sports crétois qui ont sans doute engendré aussi.

par une voie différente , les corridas espagnoles avec leurs mises à mort .

Le taureau (ou, à la rigueur, son substitut , la vachette) sont aussi des animaux sacrés, parce qu'ils sytn bolisent la fertilité et la vie.

On le sait depuis les peintures des grottes des temps paléolithiques, de celle de Las caux en particulier, la plus riche en représenta­ tions taurines .

S'affronter avec cet animal divin.

et vaincre surtout, comme dans les arènes ibériques.

c'est s'emparer de sa force et, en versant son sang, - quand on va jusque-là- en engrosser la terre.

Ho­ mère note que les combats de taureaux faisaient partie des célébrations en l'honneur des morts .

Même à l' épo - que classique, les taureaux participaient aux jeux avec les hommes.

Une tradition veut que ce soit le Crétois Héraclès qui ait été à l'origine des jeux olympiques ; or.

parmi ses grands travaux, il y a son combat avec le taureau lancé par Poséidon contre Minos.

dont il sortit victorieux .

Le X XIIIe chant de l'Ilia de est presque tout entier consacré aux jeux célébrés en l'honneur de Patrocle mort par Achille ; l'Odyssée, de son côté, décrit les spectacles sportifs auxquels Ulysse assiste à son arrivée chez le roi Alkinoos , en Phéacie, qui sont également des exercices d'essence religieuse.

Si, dans le!i passages des poèmes homériques, les joutes, parfois terribles.

auxquelles se livrent les héros, ne sont déjà plus que des souvenirs lointains d' anciènnes pratiques, elles ont conservé le souvenir de rites qui devaient d'ailleurs sur­ vivre aux générations.

A l'origine, les jeux funèbres , tels qu'ils sont décrits dans Homère et, ensuite, dans Hésiode , n'étaient pas des simulacres de combats .

Au contraire , ils donnaient lieu à des luttes de succession dont les vainqueurs tiraient toutes sortes d'avantages, les richesses du mort comme ses charges.

Comme aussi sa femme ou ses filles, qui constituaient le lien naturel avec son ascendance.

donc avec la réalité et la légiti­ mité de son pouvoir.

« Le vainqueur , dit Emile Mi­ reaux, était l'élu des dieux.

Il était admis qu'il devait son triomphe moins à sa force, à son adresse .

à son intelligence , qu'à la protection, au concours de la divi ­ nité t.

LES DIEUX NE SONT PAS SPORTIFS Au cours des jeux célébrés en l'honneur de Patrocle, la course de chars , qui en constitue le moment le plus dramatique, oppose deux divinités qui ne se gênent pas pour intervenir en faveur des concurrents de la façon la moins sportive : Apollon protège Eumèle, et Athlma Diomède, et ces deux divinités n'hésitent pas à tricher pour aider au succès de leurs favoris.

Il y a.

dans ces récits, de lointains souvenirs.

Sans doute que, même au temps d'Homère, les sports avaient en partie perdu cette vocation magique.

S'ils étaient toujours célébrés en l'honneur d'un dieu ou d'un défunt, ils ne l'étaient plus que pour la célébra­ tion des vertus de l'un ou de l'autre.

La compétition perdait sa vraie signification ; la lutte ou la course ne servaient plus qu'à honorer le dieu ou le mort et non à obtenir de l'un ou de l'autre, publiquement, la consécration d'un pouvoir qu'ils avaient détenu et qu'ils étaient censés accorder, par droit d'héritage .

au plus fort.

ou.

autrement dit.

au plus digne .

Tous les grands jeux sportifs de la Grèce antique sont nés, sur des territoires détenus par de grandes et puissantes fa­ milles.

avec la célébration des ancêtres de ces familles.

Avec l'héritage.

les compétitions semblent aussi avoir servi à donner la richesse et le pouvoir à ceux qui les méritaient, en remettant en cause leur faculté de gou­ verner.

Les épreuves étaient régulières.

Minos allait tous les huit ans renouveler sa puissance auprès de Zeus.

dans une grotte crétoise ; les jeux grecs.

à Olym­ pie , Delphes .

Némée ou à Corinthe, avaient aussi leur. »

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