Devoir de Philosophie

l'homme est-il naturel ?

Publié le 22/11/2005

Extrait du document

  -L'homme, en échappant à la condition déterminée des phénomènes naturels, peut lui-même déterminer ces phénomènes par sa raison, à travers ce que Kant nomme les "impératifs hypothétiques", où il s'agit de trouver les moyens pour réaliser une fin déterminée. En ce sens, l'homme se représente une nature qui se conforme aux structures mêmes de sa subjectivité, l'homme échappant par lui-même au déterminisme de cette condition objectale, c'est-à-dire déterminée, de la nature ; l'homme est la condition de la représentation, et comme tel il échappe aux conditions mêmes de cette représentation.     II. La volonté même de connaître et de maîtriser la nature vient d'une nécessité elle-même naturelle.   -Nietzsche refuse à l'homme une nature qui dépasserait toute condition naturelle possible, comme chez Kant. Pour Nietzsche, l'homme est intrinsèquement naturel, au sens où son être est intégralement déterminé par les forces obscures de la nature. Et la volonté même de connaître et de maîtriser la nature prennent leur source dans ces forces inconscientes de la nature qui sont à l'oeuvre dans l'homme. Nietzsche distingue le "moi" du "soi" : le "moi", c'est l'homme tel qu'il se perçoit lui-même, comme conscience libre ; le "soi", c'est la force naturelle qui est à l'oeuvre, de façon inconsciente, au sein même du moi. En ce sens, le soi dirige partout le moi, il en constitue la cause secrète de son action.   -La volonté humaine de maîtriser la nature et de la connaître vient d'une force naturelle qui se retourne contre elle-même : Nietzsche y voit la source du nihilisme occidental.

L'homme est un être dont on peut se demander quelle est sa place au sein de la nature, dans la mesure où il est le seul être capable de maîtriser la nature (Descartes, Discours de la

méthode : "Se rendre comme maître et possesseur de la nature"). Par son art (au sens grec de tekhnè), l'homme sort donc de la nature pour mieux la contrôler et ainsi subvenir à ses besoins. Or, ces besoins n'ont-ils pas précisément une origine naturelle ? La volonté humaine de sortir de la nature pour mieux la connaître et la maîtriser ne pourrait-elle pas elle-même constituer un effet de la nature ? Quel lien faut-il établir entre l'homme et la nature présente en lui pour pouvoir saisir celui que l'homme instaure avec la nature environnante ?

 

« l'oeuvre, de façon inconsciente, au sein même du moi.

En ce sens, le soi dirige partout le moi, il en constitue lacause secrète de son action. NIETZSCHE : C'est aux contempteurs du corps que je veux dire leur fait.

Ils ne doivent pas changer de doctrine et d'enseignement, mais seulement dire adieu à leur propre corps - et ainsi devenir muets.

« Je suis corps et âme » -ainsi parle l'enfant.

Et pourquoi ne parlerait-on pas comme les enfants ?Mais celui qui est éveillé et conscient dit : Je suis corps tout entier et rien autre chose ; l'âme n'est qu'un mot pourune parcelle du corps.

Le corps est une grande raison, une multiplicité avec un seul sens, une guerre et une paix, untroupeau et un berger.Instrument de ton corps, telle est aussi ta petite raison que tu appelles « esprit », mon frère, petit instrument etpetit jouet de ta grande raison.Tu dis « moi » et tu es fier de ce mot.

Mais ce qui est plus grand, c'est - ce à quoi tu ne veux pas croire - toncorps et sa grande raison : il ne dit pas moi, mais il est moi.Ce que les sens éprouvent, ce que reconnaît l'esprit, n'a jamais de fin en soi.

Mais les sens et l'esprit voudraient teconvaincre qu'ils sont la fin de toute chose : tellement ils sont vains.

Les sens et l'esprit ne sont qu'instruments etjouets : derrière eux se trouve encore le soi.

Le soi, lui aussi, cherche avec les yeux des sens et il écoute avec lesoreilles de l'esprit.Toujours le soi écoute et cherche : il compare, soumet, conquiert et détruit.

Il règne, et domine aussi le moi.Derrière tes sentiments et tes pensées, mon frère, se tient un maître plus puissant, un sage inconnu - il s'appellesoi.

Il habite ton corps, il est ton corps.Il y a plus de raison dans ton corps que dans ta meilleure sagesse.

Et qui donc sait pour quoi ton corps aprécisément besoin de ta meilleure sagesse ? Avez-vous compris l'essentiel ? 1 La raison dépend-elle du moi, de la conscience ?2 Quel est la principale erreur de l'intelligence ?3 Le langage, les mots sont-ils de bons guides pour raisonner ? Réponses: 1 - Non, la raison réside surtout dans le corps, défini comme une « grande raison ».

L'esprit, la conscience, n'ensont que le jouet : la « petite raison ».2 - Elle croit être sa propre finalité et celle de toute chose.3 - Non, ils sont trompeurs.

Il faudrait être muet pour entendre « la grande raison ». -La volonté humaine de maîtriser la nature et de la connaître vient d'une force naturelle qui se retourne contre elle-même : Nietzsche y voit la source du nihilisme occidental.

Lorsque la Volonté de puissance ne peut plus s'accomplircomme telle, elle se retourne contre elle-même, et c'est ce qui est à l'oeuvre dans le geste occidental de la maîtrisede la nature.

L'homme est donc un être naturel, jusque dans sa volonté même de se distinguer de toute nature envoulant la maîtriser.

III.

L'homme est un être naturel qui s'oublie dans l'homme social.

-L'homme est avant tout un être social ; or, pour Rousseau, cet état socialdérive d'un état naturel originaire dont il s'agit de redécouvrir les modalitéspropres pour pouvoir normer notre vie sociale selon ce qui est bon.

L'hommede la nature a deux vertus originelles, l'amour de soi et la pitié, qui devraientfonder toute notre morale, qui se déploie au sein de l'état social.

En ce sens,l'homme ne peut se développer selon le bien que s'il redécouvre en lui-mêmeles modalités de son état originaire d'être naturel.

-L'action politique, telle que Rousseau la théorise dans le Contrat social , doit faire émerger une nouvelle forme d'égalité, au sein de la société, de façonanalogue à l'égalité originaire de l'état de nature.

L'homme accompli sera doncl'homme qui agira individuellement selon les préceptes naturels qui lui viennentdu coeur, et ce au sein d'une communauté politique qui saura reconstituerl'égalité entre les hommes, de façon analogue à l'état de nature.

Conclusion -L'homme est un être qui, en tant que conscient de son être, c'est-en-direen tant qu'être de représentation, ne saurait tout à fait être un être naturel.-Néanmoins, il est concevable que l'homme de la représentation, celui de lacivilisation, dérive d'un état naturel originaire.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles