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L'homme qui rit de Victor Hugo

Publié le 02/08/2010

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L’homme qui rit est un roman très peu connu par rapport aux Misérables ou à Notre-Dame de Paris. Cependant, plusieurs critiques le considèrent comme un des meilleurs de Victor Hugo. Très foisonnant, ce roman condense plusieurs thèmes hugoliens comme la monstruosité, la rage de l’océan, les saltimbanques et l’exclusion sociale.    Cet ouvrage a été écrit entre 1866 et 1868. Il a été publié simultanément à Paris et à Bruxelles. A l’époque, il a suscité beaucoup d’incompréhension de la part des contemporains de Victor Hugo.    Ce roman a été adapté librement en bande dessinée en 2007 par Jean-David Morvan et Nicolas Delestret. Le personnage de Gwynplaine aurait également inspiré le faciès tragi-comique du Joker, personnage célèbre de la bande dessinée Batman, telle qu’il est représenté dans l’adaptation cinématographique de Paul Leni (1928).    I. Résumé de l’œuvre  II. Présentation des personnages principaux  - Gwynplaine  - Déa  - Ursus et Homo  - Josiane  III. Axes de lecture  - Un texte dénonciatif  - Opposition des personnages  - Peinture particulière à effet généralisant  - Un texte justifiant la Révolution française ?  - Gwynplaine, personnage duel    Résumé de l’œuvre    Ursus, un vagabond accompagné d’un loup domestique baptisé Homo, voyage à travers l’Angleterre de la fin du XVIIe siècle. Il harangue les foules et vend des potions. Un soir, ils recueillent un garçon de dix ans, Gwynplaine, et un bébé aveugle, Déa. Le jeune garçon a été abandonné par des Comprachicos, des kidnappeurs spécialisés dans le trafic de divertissement et d’enfants. Il porte une cicatrice qui lui traverse entièrement le visage d'où le surnom d' « homme qui rit «.    Quinze ans plus tard, sous le règne de la reine Anne, Ursus a monté une troupe de théâtre avec Gwynplaine et Déa, qui est désormais une belle jeune fille de seize ans. Les deux jeunes gens sont fortement liés l’un à l’autre. Tous les trois vivent heureux. Durant l’hivers 1704-1705, ils arrivent à Londres où ils jouent leur pièce, Chaos Vaincu. Un jour, la belle Josiane, sœur de la reine Anne et épouse de David Dirry-Moir, que l’on pense unique héritier de Lord Linnaeus Clancharlie, vient assister à la pièce. Amusée par la laideur de Gwynplaine, elle lui donne rendez-vous. Après quelques hésitations, Gwynplaine décide de ne pas aller voir la princesse et de rester avec Déa. Il commence également à élever la voix contre le pouvoir, ce qui inquiète Ursus.    Arrive un jour Wapentake, un serviteur de la couronne qui, par le simple toucher, contraint qui que ce soit à le suivre. Il vient chercher Gwynplaine qui s’enfuit sans pouvoir prévenir Ursus. Le vieil homme croit son ami mort. Il décide de tromper Déa en lui faisant croire, grâce à son don de ventriloque, que le jeune homme est toujours présent. Mais Déa sent par son cœur l’absence de son ami.    Gwynplaine est emmené dans une prison souterraine où il se trouve face à un de ses kidnappeurs. Il apprend ainsi la vérité sur son enlèvement : son nom véritables et Fermain Clancharlie, fils légitime et véritable héritier de Lord Linnaeus Clancharlie. Sous le choc de cette révélation, Gwynplaine s’évanouit. Il se réveille en tenue de seigneur dans une immense demeure. Barkilphedro, serviteur de Josiane, lui apprend qu’il est désormais Lord et doit siéger à la chambre des Lords. La séance est catastrophique. Gwynplaine tente d’apostropher les Lords sur leur indécence et de défendre la cause des misérables mais les Grands du royaume rient de sa performance et l’appellent clown, « homme qui rit «, comédien et bouffon.    Gwynplaine renonce finalement à son titre et retourne vivre auprès d’Ursus et de Déa qui ont, entretemps, été enjoints à quitter l’Angleterre sous peine d’être emprisonnés et Homo tué. Ils embarquent donc pour le continent. Pendant qu’Ursus s’est assoupi, Déa déclare enfin son amour à Gwynplaine et retrouve la vue mais elle meurt soudainement et sans explication. A la fin du livre, Homo a le museau penché vers la mer, indiquant que Gwynplaine s’est jeté par-dessus bord et noyé.    I. Présentation des personnages principaux    Gwynplaine  Gwynplaine est le personnage principal du roman. Fils légitime de Lord Linnaeus Clancharlie, il est enlevé et défiguré par des Comprachicos. Abandonné sur une plage, il trouve refuge chez Ursus avec lequel il va vivre quinze années heureuses avant de se faire emprisonner. En prison, il découvre le secret de son identité et retrouve ses droits de Lord. Mais déçu par la noblesse anglaise, il renonce à ses droits et retourne vivre auprès d’Ursus et de Déa, la femme qu’il aime. Quand cette dernière meure, il se suicide.    Déa  Déa a été trouvée alors qu’elle n’était qu’un bébé par Gwynplaine. Malgré son handicap (elle est aveugle), Déa symbolise la lumière car elle conduit Gwynplaine sur le chemin du bonheur. Quand enfin elle avoue ses sentiments amoureux à son ami, elle meurt de façon soudaine, sans explication.    Ursus et Homo  Ursus est un vagabond philosophe. Il porte une peau d’ours, d’où son nom (ursus signifie « ours « en latin). De village en village, il harangue les foules et organise des pièces de pantomime. Il recueille Gwynplaine et Déa, devenant une sorte de père par substitution pour eux. Il est continuellement accompagné de son loup domestique, Homo (« homme « en latin). Il est considéré par plusieurs critiques comme le plus fantasque des personnages de Victor Hugo. Il monologue sans cesse, dit les antithèses de sa pensée, est doué de tous les dons (dont celui du ventriloque), il sait tout et sait chanter de plusieurs voix.    Josiane  Josiane est la sœur de la reine Anne d’Angleterre. Belle et inconsciente, elle a épousé David Dirry-Moir, fils illégitime et seul héritier semble-t-il au début de Lord Linnaeus Clancharlie. Amusée par la laideur de Gwynplaine, elle tente de le charmer. Mais lorsque ce dernier est reconnu comme seul héritier de Lord Linnaeus Clancharlie et que la reine Anne ordonne le mariage de sa sœur avec lui, Josiane refuse de l’accepter en tant que mari.    II. Axes de lecture    Un texte dénonciatif  Victor Hugo semble avoir toujours été sensible à la misère et aux inégalités sociales de son époque. Cela le conduisit notamment à écrire Les Misérables.    Opposition des personnages  Dans L’homme qui rit, il est intéressant de voir l’opposition des personnages : Ursus, Déa et Gwynplaine sont des gens du peuple, des miséreux. Or, Victor Hugo en a fait les symboles vivants de la lumière et du bien. Ils sont opposés à l’aristocratie anglaise. Celle-ci apparaît clairement du côté de l’ombre et du mal. Cela peut notamment être exemplifié par l’opposition des deux personnages féminins majeurs : Déa et Josiane. Toutes les deux sont dites très belles. Alors que Déa porte un amour chaste et sincère pour Gwynplaine, Josiane est décrite comme perverse et matérielle.    Peinture particulière à effet généralisant  Victor Hugo donne à son roman une grande vraisemblance. Il dépeint aux lecteurs la société anglaise au début du XVIIe siècle. Mais cette société particulière qui est décrite peut être assimilée à toute société humaine : sa peinture est assez générale pour que le lecteur de son époque mette en parallèle les inégalités, l’exploitation et la perversion de cette société avec la société française du second Empire. Cette technique lui permet de critiquer sans risque les inégalités françaises.    Un texte justifiant la Révolution française ?  L’Angleterre n’apparaît pas comme une nation libre mais comme une terre où survit le système féodal. C’est par le discours de Gwynplaine devant la Chambre des Lords que Victor Hugo critique ouvertement le système social français de son époque. Ce discours est important, de même que les rires qui s’ensuivent. Certains critiques pensent y voir les prémices de la Révolution française : les nobles ne comprennent pas les discours d’égalité et d’équité et refusent de se remettre en question. Si les arguments pacifistes demeurent vains, que reste-t-il ? Le roman semble se faire critique sociale justifiant la Révolution.    Il faut également noter que Victor Hugo n’épargne pas le peuple. Celui-ci apparaît comme passif, préférant rire et se soumettre que de se rendre compte de l’injustice et de combattre pour sa liberté.    Gwynplaine, personnage duel  Gwynplaine est définissable par sa dualité. Il est à la fois saltimbanque et Lord. Il est déchiré entre la tentation de la chair (Josiane) et l’appel de l’idéal (Déa). Il a une âme sublime dans un corps grotesquement laid.    Cette dualité est importante car elle le rend plus humain, moins parfait. Mais elle est surtout importante car elle permet à Victor Hugo de prolonger discrètement sa critique de la noblesse. En effet, Gwynplaine a vécu toute sa jeune vie comme un miséreux. Alors qu’il a la possibilité de devenir un Lords et d’hériter de son riche père, il décide de renoncer à tout cela parce qu’il ne comprend pas le monde duquel il est issu. Il pose un choix libre et réfléchi. Il refuse d’être privilégié par la vie s’il doit se comporter comme les Lords qui l’entourent. Il préfère une vie de misère mais sincère et juste à une vie de luxure et d’hypocrisie.

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« Homo a le museau penché vers la mer, indiquant que Gwynplaine s'est jeté par-dessus bord et noyé. I.

Présentation des personnages principaux GwynplaineGwynplaine est le personnage principal du roman.

Fils légitime de Lord Linnaeus Clancharlie, il est enlevé et défiguré par desComprachicos.

Abandonné sur une plage, il trouve refuge chez Ursus avec lequel il va vivre quinze années heureuses avant de sefaire emprisonner.

En prison, il découvre le secret de son identité et retrouve ses droits de Lord.

Mais déçu par la noblesseanglaise, il renonce à ses droits et retourne vivre auprès d'Ursus et de Déa, la femme qu'il aime.

Quand cette dernière meure, il sesuicide. DéaDéa a été trouvée alors qu'elle n'était qu'un bébé par Gwynplaine.

Malgré son handicap (elle est aveugle), Déa symbolise lalumière car elle conduit Gwynplaine sur le chemin du bonheur.

Quand enfin elle avoue ses sentiments amoureux à son ami, ellemeurt de façon soudaine, sans explication. Ursus et HomoUrsus est un vagabond philosophe.

Il porte une peau d'ours, d'où son nom (ursus signifie « ours » en latin).

De village en village, ilharangue les foules et organise des pièces de pantomime.

Il recueille Gwynplaine et Déa, devenant une sorte de père parsubstitution pour eux.

Il est continuellement accompagné de son loup domestique, Homo (« homme » en latin).

Il est considérépar plusieurs critiques comme le plus fantasque des personnages de Victor Hugo.

Il monologue sans cesse, dit les antithèses desa pensée, est doué de tous les dons (dont celui du ventriloque), il sait tout et sait chanter de plusieurs voix. JosianeJosiane est la sœur de la reine Anne d'Angleterre.

Belle et inconsciente, elle a épousé David Dirry-Moir, fils illégitime et seulhéritier semble-t-il au début de Lord Linnaeus Clancharlie.

Amusée par la laideur de Gwynplaine, elle tente de le charmer.

Maislorsque ce dernier est reconnu comme seul héritier de Lord Linnaeus Clancharlie et que la reine Anne ordonne le mariage de sasœur avec lui, Josiane refuse de l'accepter en tant que mari. II.

Axes de lecture Un texte dénonciatifVictor Hugo semble avoir toujours été sensible à la misère et aux inégalités sociales de son époque.

Cela le conduisit notammentà écrire Les Misérables. Opposition des personnagesDans L'homme qui rit, il est intéressant de voir l'opposition des personnages : Ursus, Déa et Gwynplaine sont des gens du peuple,des miséreux.

Or, Victor Hugo en a fait les symboles vivants de la lumière et du bien.

Ils sont opposés à l'aristocratie anglaise.Celle-ci apparaît clairement du côté de l'ombre et du mal.

Cela peut notamment être exemplifié par l'opposition des deuxpersonnages féminins majeurs : Déa et Josiane.

Toutes les deux sont dites très belles.

Alors que Déa porte un amour chaste etsincère pour Gwynplaine, Josiane est décrite comme perverse et matérielle. Peinture particulière à effet généralisantVictor Hugo donne à son roman une grande vraisemblance.

Il dépeint aux lecteurs la société anglaise au début du XVIIe siècle.Mais cette société particulière qui est décrite peut être assimilée à toute société humaine : sa peinture est assez générale pour quele lecteur de son époque mette en parallèle les inégalités, l'exploitation et la perversion de cette société avec la société françaisedu second Empire.

Cette technique lui permet de critiquer sans risque les inégalités françaises. Un texte justifiant la Révolution française ?L'Angleterre n'apparaît pas comme une nation libre mais comme une terre où survit le système féodal.

C'est par le discours deGwynplaine devant la Chambre des Lords que Victor Hugo critique ouvertement le système social français de son époque.

Cediscours est important, de même que les rires qui s'ensuivent.

Certains critiques pensent y voir les prémices de la Révolutionfrançaise : les nobles ne comprennent pas les discours d'égalité et d'équité et refusent de se remettre en question.

Si les argumentspacifistes demeurent vains, que reste-t-il ? Le roman semble se faire critique sociale justifiant la Révolution.. »

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