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l'intérêt des machines. ?

Publié le 28/11/2005

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Descartes subvertit la tradition. D'une part, il cherche des « connaissances qui soient fort utiles à la vie », d'autre part la science cartésienne ne contemple plus les choses de la nature, mais construit des objets de connaissance. Avec le cartésianisme, un idéal d'action, de maîtrise s'introduit au coeur même de l'activité de connaître. La science antique & la philosophie chrétienne étaient désintéressées ; Descartes veut, lui, une « philosophie pratique ». « Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices qui feraient qu'on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la santé [...] » La nature ne se contemple plus, elle se domine. Elle ne chante plus les louanges de Dieu, elle est offerte à l'homme pour qu'il l'exploite et s'en rende « comme maître & possesseur ». Or, non seulement la compréhension de la science se voit transformée, mais dans un même mouvement, celle de la technique. Si la science peut devenir pratique (et non plus seulement spéculative), c'est qu'elle peut s'appliquer dans une technique. La technique n'est plus un art, un savoir-faire, une routine, elle devient une science appliquée. D'une part, il s'agit de connaître les éléments « aussi distinctement que nous connaissons les métiers de nos artisans ».

Le terme machine vient du grec mêchanê qui signifie aussi bien "machine" que "ruse". C'est qu'initialement, pour les Grecs, la machine est conçue comme une ruse de l'homme contre la nature. La machine désigne dans son sens ordinaire la forme développée de l'outil, un ensemble de mécanismes combinés, destiné à produire un effet approprié à partir d'une impulsion. La machine donc fait partie de la technique et semble à l'origine être naît pour permettre à l'homme de maîtriser la nature en vue de sa survie. « Une machine est faite par l’homme et pour l’homme, en vue de quelques fins à obtenir, sous forme d’effets à produire « (Canguilhem, La connaissance de la vie). Le développement du machinisme est considéré comme un progrès de la civilisation, permettant à l'homme de se libérer des travaux les plus pénibles. Mais la machine n'a-telle pas des effets pervers sur l'homme et sur la nature? N'aliène-t-elle pas le comportement humain? Lui faisant oublier l'essentiel et la création? Faut-il se passer de machines ? Ne sont-elles pas des inventions de l’homme ? N’est-ce pas à lui de fixer leurs limites et leurs but ?

 

« nature extérieure et l'exploitation des ressources naturelles.

La « philosophie pratique » est utile « principalement aussi pour la conservation de la santé ».

Le corps humain lui aussi, dans ce qu'il a de naturel, est objet de science, et même objet principal de la science.

« S'il est possible de trouver quelque moyen qui rende les hommes plus sages et plus habiles qu'ils n'ont été jusqu'ici, je crois que c'est dans la médecine qu'on doit lechercher. »La véritable libération des hommes ne viendrait pas selon Descartes de la politique, mais de la technique et de la médecine.

Nous deviendrons « plus sages & plus habiles », nous vivrons mieux, en nous rendant « comme maîtres & possesseurs de la nature ».

La science n'a pas d'autre but.

Ses connaissances de la physique peuvent en effet permettre d'améliorer les conditions de vie de l'homme.L'utilisation de machines et la technique peuvent en effet dans un premier temps assurer "la conservation de lasanté, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de tous les autres biens de cette vie"( Discours de la méthode ).

De plus, Descartes a montré qu'en considérant le corps comme une machine, on pouvait expliquer beaucoup de mécanismes biologiques et ainsi mieux soigner les individus.On peut dès lors attendre des machines qu'elles nous assurent nos conditions de survie et nous mènent vers laroute du bien-être.

Il suffit en effet de réfléchir à l'évolution des conditions de vie, pour s'apercevoir que certainestâches sont rendues beaucoup plus faciles par le développement de la technique.

Ainsi, aujourd'hui machine à laver,lave-vaisselle,...

peuplent nos maisons, là où il y a quelques siècles même pas, on lavait le linge et la vaisselle à lamain.

De plus, comme le dit Aristote dans La politique, les maîtres pourraient se passer d'esclave si « les navettestissaient d'elles-mêmes.

» « Si chaque instrument était capable, sur une simple injonction, ou même pressentant cequ'on va lui demander, d'accomplir le travail qui lui est propres, […] alors, ni les chefs d'artisans n'auraient besoind'ouvriers, ni les maîtres d'esclaves.

» Les machines peuvent aliéner l'homme autant dans son corps que dans son essence Pourtant, il existe un revers à la médaille.

En effet, la technique n'a pas que des effets positifs et notre sièclesemble en être la preuve.

Hans Jonas affirme que" La promesse de la technique moderne s'est inversée en menace"Comme nous l'avons vu, la technique passe souvent par la médiation de l'outil et aujourd'hui de machines de plus enplus perfectionnées.

Notre monde semble envahi par celles-ci.

Pour Heidegger, l'homme moderne n'est plus amené àutiliser des machines, mais vivre avec des machines et au milieu d'elles.

Il ne vit plus à proximité d'un milieu naturel àjamais disparu, mais avec des objets, des machines qui forment la totalité de son environnement.

Par exemple, nosrelations ne se basent plus sur la présence concrète d'autrui mais sur un outil technique, le téléphone, internet,...L'homme a pris l'habitude de tout faire faire par les machines et on peut se demander s'il saurait se débrouiller sanselle.

Ne vit-on pas sous dépendance de toutes nos machines : machine à laver, voiture, ascenseur,… Ainsi, Leroy-Gourhan dans son ouvrage Le geste et la parole explique le développement des machines pourrait conduire l'homme à ne plus savoir se servir de ses mains et de ses doigts. De plus, dans un premier temps, les machines aliènent l'ouvrier dans sa façonde travail et dans sa gestuelle.

Au début du XXème, les espoirs engendrés parla technique ont été déçus.

Celle-ci a provoqué des effets pervers.L'accroissement du machinisme a d'une part séparé et opposé travailintellectuel et manuel qui produit une ségrégation des individus, mouvement inverse de l'humanisation et donc dépossédé le travailleur de son autonomie. Marx affirme que "plus l'ouvrier se dépense dans son travail, plus le monde[...] qu'il crée en face de lui devient puissant, et plus il s'appauvrit en lui-même, plus son monde intérieur devient pauvre." ( Manuscrit de 1844 ) Les machines nous soumettent à une vision purement utilitaire.De plus, il faut bien comprendre que le développement des machines offre unepuissance de plus en plus importante à l'homme, qui peut maintenant détruirel'humanité entière et mettre en danger la planète.

Les guerres du XXèmesiècle ont été de plus en plus meurtrières parce que les machines de guerren'ont pas cessé de s'améliorer.

Les machines peuvent aussi des effetsdévastateurs sur la nature.Enfin, la vision mécaniste de la vie a ses limites.

En considérant le corpshumain comme une machine, nous ne pouvons comprendre ce qu'estréellement la vie.

La métaphore avec la montre telle que la développeDescartes ne permet pas par exemple de comprendre la reproduction oul'assimilation.

Mais surtout cela a des conséquences dangereuses sur la valeurque nous accordons à la vie.

« La vie, dans le système cartésien, ne se voit accorder aucune originalité ontologique »( Canguilhem) Elle peut entraîner à prendre l'homme comme sujetd'expérimentation, à le modifier,… L'intérêt des machines est à déterminer par l'homme Mais il faut cependant voir qu'une machine est comme l'outil à la base "neutre" : seule l'idéologie qui la sous-tendl'oriente dans une direction ou dans un autre.

Sa valeur vient donc de l'usage qui en est décidé; si elle est malorientée, elle peut effectivement nuire à l'homme.Ainsi, c'est à l'homme de réfléchir sur le fonctionnement des machines et sur leur utilisation.

Si la machine est une. »

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