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Lettre 81 - Liaisons Dangereuses

Publié le 23/11/2010

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liaisons dangereuses

Plan : 

I. L’affirmation de soi et de sa valeur

1. Affirmation de sa différence, voire de sa supériorité

2.  Omniprésence du « je «

3.  Emancipation de toute tutelle et orgueil

II.  Le récit d’une éducation rigoureuse : l’apprentissage de la duplicité

1. Les étapes avec bilan respectif

2. Le travail

3. Les finalités, les principes

4. Mme de Merteuil, une libertine

 

I-L’affirmation de soi et de sa valeur.

1. Affirmation de sa différence, voire de sa supériorité

Cette affirmation « imprègne « le 1er § et le dernier. 

par la conjonction et la mise en relief du pronom sujet « Mais moi «  qui revendique d’emblée une différence radicale entre la Marquise d’une part et « ces femmes «, rejetées en fin de phrase et dévalorisées par l’adjectif « inconsidérées « dans lequel transparaît tout le mépris de la Marquise. 

Elle revendique son unicité en se distinguant « des autres femmes «, toutes cette fois-ci, dont elle méprise la passivité avec « donnés, reçus, suivis en forme passive« et l’irréflexion par les 3 compléments « au hasard, sans examen, par habitude «. 

Femmes auxquelles manquent l’esprit critique, l’examen méthodique,et le rejet des traditions prôné par l’esprit des Lumières alors qu’elle s’est livrée à de « profondes réflexions « , adoptant une démarche active « je les ai créés « pour se construire, laisser mûrir comme un « fruit « ses principes de conduite.

- Le dernier §  sa précocité avec l’opposition forme affirmative et  forme négative « je n’avais pas 15 ans/ je possédais déjà «,  laisse percevoir la conscience de sa supériorité sur « les politiques « réputés .  affirmen son appétit de puissance et l’idée qu ‘elle surpasse les hommes aussi.

2. Omniprésence du « je « :

- La conscience de soi : dans l’omniprésence des formes de la 1ère pers, « je «, notamment dans les tournures pronominales « je me suis travaillée « ou tournures renforcées « ce travail sur moi-même « ; elle apparaît aussi dans la répétition « je dis mes principes, et je le dis à dessein « Les nombreuses occurrences du « je « sont aussi le signe de son égocentrisme. =Tout tourne autour d’elle.

- les marques de la première personne soulignent aussi la solitude dans laquelle se trouve la jeune fille.

3. Emancipation de toute tutelle et orgueil.

-Morale du mérite individuel contre les privilèges de naissance car elle affirme ne devoir ce qu’elle est qu’à elle-même, on rejoint le sens étymologique du mot « libertin «. S’est affranchie « du hasard, de l’habitude « de sa condition « vouée au silence et à l’inaction « parce qu ‘elle a su en profiter. 

-par le récit de son apprentissage elle prouve à Valmont à quel point elle le surpasse.

-Elle se compare aussi aux Politiques (l.41-42) possédant les mêmes talents de dissimulation, experts en manigances. Ceci alors qu’elle n’a que 16 ans: elle apparaît comme une femme redoutable !

II Le récit d’une éducation rigoureuse : l’apprentissage de la duplicité

1. Les étapes avec bilan respectif

-« Observer et réfléchir « : conclure que le plus intéressant= les discours « qu’on cherchait à me cacher « et les recueillir. ( § 2)

-Apprendre à dissimuler : l’intérêt en feignant un regard distrait (travail sur les regards) +ses véritables sentiments en jouant les sentiments opposés (cad ttravail sur les mouvements du visage, maîtrise de tout sentiment) § 3

- « non contente de ne plus …formes différentes «  la simulation. Dissociation être, penser et paraître. ( § 4)

-Maîtrise de soi, analyse de soi ( introspection)qui lui  permet analyse d’autrui, un « coup d’œil pénétrant «. (§ 5)

2. Le travail

-La locutrice insiste sur la rigueur de cet apprentissage par le chp lex de l’effort et même de la contrainte : « avec soin, j’essayai de guider, je tâchai de régler, je m’étudiai à , chercher, j’ai porté le zèle, plus de peine « ; « travail « au sens étymologique du terme apparaît 2 fois avec idée de torture sur soi-même, corroborée par l’expérience « me causer des blessures volontaires, réprimer les symptômes .. «

3. Les finalités, les principes : 

La dissimulation et la simulation donc la duplicité qui se manifeste dans le jeu des oppositions entre le sentiment éprouvé et le sentiment affiché : chagrin/ sérénité, joie ; douleurs/plaisir. 

-Puis entre la pensée réelle et la pensée simulée. Dissociation constante être/paraître.

Mme de Merteuil est une comédienne talentueuse. De nbrs expressions la présentent comme une excellente comédienne car son apprentissage consiste moins à former son esprit que ses manières. Elle excelle dans l’art du paraître. « travailler « (l.23) souligne la mise en pratique d’un exercice rigoureux et permanent afin de composer une attitude. On distingue des phases d’action et des phases d’observation. Tel un félin, elle observe puis teste son apprentissage.

- Elle a jugé le monde extérieur, a appris la dissimulation et le travestissement. Elle a su jouer avec les apparences, faire semblant pour arriver à ses fins.

-La marque de la 1ère pers. omniprésente souligne la volonté sans faille. On assiste à la mise en place d’un jeu théâtral pervers (l.22).

-En voulant l’enfermer dans sa condition de femme la société lui a en fait permis d’acquérir sa liberté de penser.

4. Une libertine

-Elle adopte alors la position morale du libertin qui consiste à penser par soi-même et à se construire ses propres règles de conduite, ses propres principes.

-C’est l’individu qui l’emporte sur la société.

- la morale est absente de son éducation, révélant ainsi la marquise comme une redoutable femme manipulatrice (l.31).

- elle prend un risque c’est qu’elle laisse entendre à Valmont qu’elle compose son attitude, qu’elle est machiavélique. Elle se présente comme un prédateur voulant lui montrer qu’elle est son égale.

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