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LA LIBERTE DE L'ESPRIT A-T-ELLE POUR CONDITION LE LOISIR OU LE TRAVAIL ?

Publié le 10/03/2004

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Pour l'opinion, la question paraît relever de l'humour le plus noir, et la réponse aller de soi: il semble évident qu'on a plus de liberté dans le loisir (ou l'on fait ce que l'on veut - ou croit vouloir?) que dans le travail, en général perçu comme contraignant et, en ce sens, contraire à la liberté.Mais il s'agit ici de la liberté de l'esprit - et de se demander si celle-ci est conditionnée par le fait que l'homme travaille ou par son loisir, autrement dit si elle résulte de l'un ou de l'autre.Depuis que les philosophes prennent au sérieux la notion de travail humain - ce qui ne remonte guère en deçà du xviiie siècle - ils s'accordent pour y reconnaître un élément fondamental de l'humanisation.Le travail en effet désigne l'activité par laquelle un homme transforme la nature et en retire de quoi combler ses besoins, mais on doit souligner que cette transformation ne peut s'effectuer sans être accompagnée d'une autre, qui est celle de l'être humain lui-même.Rousseau montre par exemple (dans le second Discours) qu'il n'y a à strictement parler d'être humain, doté des qualités qui lui sont ordinairement attribuées, dont fait incontestablement partie la pensée, ou si l'on préfère l'esprit, qu'à partir des premières sociétés et de l'apparition du travail. Thèse que confirment aussi bien, à leur manière, Hegel ou Marx que l'anthropologie contemporaine.On est ainsi obligé d'admettre que l'existence du travail fait partie, avec les règles et la conscience de la mort (cf. entre autres Georges Bataille) de ce qui distingue l'être humain de l'animalité, et que le développement de l'esprit n'en est qu'une conséquence. On aurait donc tort de concevoir un homme doté d'esprit antérieurement à l'apparition du travail - et l'on peut affirmer que si le travailleur est méprisé dans la mentalité grecque (et jusque dans la philosophie - voir ce que dit Platon des «artisans» toujours soumis à la concupiscence et en conséquence incapables de comprendre les avantages du collectivisme mis en place dans la Cité idéale, ou la façon dont Aristote définit l'esclave comme un « outil animé »), la liberté intellectuelle dont jouissent dans l'antiquité les citoyens n'est possible que parce que les esclaves travaillent à leur place et à leur profit.

• Bien agir = agir comme le demandent les convenances ou selon la morale?

• Petit réflexe toujours utile pour les sujets de morale: penser à Kant.

• Il ne suffit donc pas d'avoir «sa conscience pour soi«?

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