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Mon corps n'est il qu'un corps ?

Publié le 30/11/2005

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) demandait à voir l'université en elle-même. Ainsi, Ryle souligne qu'il en est de même pour l'esprit : celui-ci est donné en acte et n'est pas à chercher dans une quelconque forme d' »intériorité » qui existerait derrière les comportements, et donc derrière le spectacle du corps. Ainsi, mon corps n'est pas qu'un corps au sens où il serait distinct de moi : mon être ne se rapporte pas à une existence spirituelle séparée de ma corporéité.   b)     Aristote : un corps n'a la vie qu'en puissance Mais il n'est pas besoin non plus de renoncer à la notion d'esprit pour critiquer le dualisme. Il suffit, comme Aristote, de souligner l'unité de l'âme et du corps.  En effet, Aristote montrait que ce qui distingue un corps vivant d'un cadavre, c'est la présence ou l'absence de forme de la forme. En effet, tout être est un composé de matière et de forme : pour rendre compte de ce qui fait que telle statue est ce qu'elle est, il faut dire quelle en est la matière (exple : l'airain) et quelle en est la forme (exple : Apollon). De même pour mon corps : celui-ci est matériellement un corps, mais qui, comme tel, n'a la vie qu'en puissance : il faut une âme pour l'actualiser, faire de lui un corps vivant. En ce sens, mon corps est rigoureusement mien (n'est pas indéfini, pas « un » corps) et ne cesse de m'appartenir que lorsqu'il retombe dans la seule matérialité (qui, en l'absence d'une forme, ne peut que se décomposer et donc, comme l'atteste un cadavre, disparaître). Transition : -          On vient de voir en quel sens mon corps n'est pas qu'un corps : je n'entretiens pas avec lui rapport de sujet à objet ; ce faisant le possessif « mon » est de rigueur et ne peut donc être réduit à l'article indéfini « un », c'est-à-dire à sa seule dimension matérielle.

Mon corps est avant tout un corps, c’est-à-dire un objet physique que la science (et en particulier la médecine) peut étudier comme une chose : le fait que ce corps étudié soit le mien importe peu ; seules comptent ses caractéristiques générales. Cependant, il s’agit là d’un point de vue restreint : peut-on faire comme si les traits particuliers de ce corps qui font qu’il est mien et que je ne me confonds pas avec les autres, n’existaient pas ? Mon corps n’est-il qu’un corps ou bien est-il toujours mon corps (un corps qui n’appartient qu’à moi et en cela irréductible à tous les autres) ?

« a) il n'y a pas de « fantôme dans la machine » [1] Dans La Notion d'esprit , Ryle émet une analogie pour faire comprendre les implications du dualisme cartésien et donc, pour montrer qu'il faut renoncer à la nation d'une âme existant par-delà le corps.

Ryle nous dit donc qu'il fautse figurer la démarche de Descartes comme celle d'un touriste qui, après avoir visité les divers bâtiments quicomposent l'université d'Oxford (les amphis, la bibliothèque, la salle de sport ...) demandait à voir l'université en elle-même.

Ainsi, Ryle souligne qu'il en est de même pour l'esprit : celui-ci est donné en acte et n'est pas à chercherdans une quelconque forme d' »intériorité » qui existerait derrière les comportements, et donc derrière le spectacledu corps. Ainsi, mon corps n'est pas qu'un corps au sens où il serait distinct de moi : mon être ne se rapporte pas à une existence spirituelle séparée de ma corporéité.

b) Aristote : un corps n'a la vie qu'en puissance Mais il n'est pas besoin non plus de renoncer à la notion d'esprit pour critiquer le dualisme .

Il suffit, comme Aristote, de souligner l'unité de l'âme et du corps.

En effet, Aristote montrait que ce qui distingue un corps vivant d'un cadavre, c'est la présence ou l'absence de forme de la forme.

En effet, tout être est un composé de matière etde forme : pour rendre compte de ce qui fait que telle statue est ce qu'elle est, il faut dire quelle en est la matière(exple : l'airain) et quelle en est la forme (exple : Apollon).

De même pour mon corps : celui-ci est matériellement UN corps, mais qui, comme tel, n'a la vie qu'en puissance : il faut une âme pour l'actualiser, faire de lui un corpsvivant.

En ce sens, mon corps est rigoureusement mien (n'est pas indéfini, pas « un » corps) et ne cesse de m'appartenir que lorsqu'il retombe dans la seule matérialité (qui, en l'absence d'une forme, ne peut que sedécomposer et donc, comme l'atteste un cadavre, disparaître).Transition : - On vient de voir en quel sens mon corps n'est pas qu'un corps : je n'entretiens pas avec lui rapport de sujet à objet ; ce faisant le possessif « mon » est de rigueur et ne peut donc être réduit à l'articleindéfini « un », c'est-à-dire à sa seule dimension matérielle. - Aussi l'enjeu éthique du sujet ne peut manquer d'apparaître : en posant que mon corps est mien, on définit ce qui distingue l'homme des objets : la personnalité. 3- UN CORPS N 'EST PAS OBJET DE RESPECT On a vu que penser mon corps comme un corps (= nier qu'il soit moi) revenait à le faire déchoir du côté des choses (Descartes le dit bien : le corps est un assemblage mécanique ; et Platon le décrit souvent comme une« chose mauvaise » ou un bourbier – Cf.

Phédon , 66 et suiv.).

Or comme le fait remarquer Kant, dans les Fondements de la métaphysique des moeurs , l'homme se distingue des objets en ce que la valeur de ceux-ci est relative alors que la valeur d'un homme, être raisonnable, est absolue .

Or ce relativisme de la valeur accordée aux choses tient à ce qu'elles sont des instruments .

Ainsi, si mon corps n'était qu'un corps, il serait, comme on l'a vu, lui aussi, une chose extérieure à moi, et n'ayant alors qu'une valeur relative, il ne serait pas respectable.

Car Kant le dit bien, le respect s'adresse à des personnes , c'est-à-dire à des êtres raisonnables qu'on ne peut traiter que comme une fin en soi et jamais comme un moyen. Illustration : l'esclavage et la prostitution : le corps ici n'a qu'une valeur marchande : l'esclave et la prostituée en sont dépossédé, n'en sont plus les détenteurs puisque leur corps, n'est, pour le maître ou le client, qu'un corps,un objet acheté, acquis pour sa valeur matérielle.

[1] Expression du philosophe anglais Gilbert Ryle (1900-1976) employée dans La notion d'esprit , pour critiquer le dualisme cartésien.. »

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