NIETZSCHE: la vie et l'oeuvre du philosophe
Publié le 25/02/2011
Extrait du document
«
NIETZSCHE
1844-1900
LA vie de Nietzsche est faite de mouvements d'affirmations et de refus devant quelques grandes
individualités et devant lui-même.
«J'avais besoin de Wagner ...
Même aujourd'hui j'attends
encore une œuvre d'une fascination aussi dangereuse, d'une infinité aussi frémissante que Tristan.
»
Mais il s'éloigne des foules de Bayreuth et du pseudo-mysticisme qu'il découvre en celui qu'il
avait révéré.
C'est pourtant avec émotion qu'il entendit, dans la dernière période de sa vie
« raisonnable », Parsifal, que d'autre part il haïssait tant.
De son admiration pour Wagner en
même temps que pour le grand art grec, l'Origine de la tragédie porte témoignage.
Affirmation
et refus de la grande figure de Socrate.
« Socrate est si près de moi que presque toujours je suis
en train de le combattre.
» Il révère en lui l'individu inspiré, inspirant, et le chasseur de la
connaissance.
Mais n'est-il pas en même temps le décadent par excellence? Admiration et refus
de la figure de Jésus, car ici encore c'est une proximité infinie que nous sentons en même temps
que l'éloignement infini.
Et même de Dionysos il n'est pas seulement l'ami puisque autant
que Dionysos il révère Apollon.
Et de lui-même il n'est pas l'ami, se contredisant comme il
contredit tous les autres, allant vers la plus profonde affirmation par des négations constantes.
Il se construit et se détruit.
Il cherche des profondeurs où disparaître.
Ce qu'enseigne l'Origine
de la tragédie, c'est que toute grande œuvre d'art est faite du contraste et de la tension entre les
forces
de Dionysos et la force d'Apollon.
Voici
qu'il va se séparer du wagnérisme et des « artistes >> comme il s'était séparé des
philologues.
Dans la première forme de sa pensée, il avait tenté de construire une philosophie de
l'universelle illusion; bientôt c'est à toute illusion qu'il donnera la chasse.
La Première Inactuelle est une lutte contre le Reich naissant et contre les philistins.
D'une façon
que l'on peut comparer à celle de Kierkegaard, Nietzsche se proclame l'héritier de Lessing et
lutte contre l'historisme.
La culture telle qu'elle est conçue aujourd'hui est une fausse culture.
Le problème sera pour Nietzsche de faire de la culture une nature, conformément à l'idéal
de la Grèce et à l'idéal de la Renaissance.
L'homme est un chaos, l'univers entier est un chaos; il s'agira de faire briller sur ce chaos
et en lui la clarté de l'ordre.
Le professeur de philosophie de Bâle, l'ami de ce grand Renaissant
et de ce grand gœthéen qu'était Burckhardt, l'ami de ce Bachofen qui découvrit l'aspect nocturne
de l'histoire et le mystère sombre de l'âme grecque, le lecteur enthousiaste des antésocratiques
et le connaisseur du xvme siècle français, celui qui unissait la connaissance du xvie siècle italien,
celle de Shakespeare, celle de
Stendhal et de Dostoïevski, fut le bon Européen, au sens qu'il donnait
à ce· mot.
En I8]g, Nietzsche publie Humain, trop humain.
Puis ce furent Aurore et la Gaie Science.
C'est un moment où Nietzsche se sent convalescent.
Des idées de joie montent à l'horizon, tandis
que d'autre part sa critique se tourne contre toutes les pensées de l'arrière-monde.
Il vient de
dépasser les conceptions de Schopenhauer et de Wagner.
Il est l'héritier du xvme siècle français,
le successeur
de Chamfort, de Rivarol, de l'abbé Galiani en même temps que des grands moralistes
français, de
Pascal, de La Rochefoucauld, de Vauvenargues et de Montaigne.
Il se rencontre
avec
Paul Rée.
C'est sa période positive, au sens presque positiviste du mot.
La passion de la
connaissance est son vouloir fondamental.
Rien ne résiste à sa critique intellectuelle.
Pereat veritas,
avait-il écrit en 1872, fiat vit a ; et maintenant il écrit : Pereat vit a, fiat veritas.
ParU..
»
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