Devoir de Philosophie

Peut-on tout connaître ?

Publié le 28/01/2004

Extrait du document

Le domaine du connaissable peut-il correspondre intégralement au domaine de l'être, c'est-à-dire à tout ce qui est ? En fait, c'est la notion de "connaissabilité" qu'il faut mettre au clair ; que signifie "connaître" ? Quel rapport de l'homme au monde cela instaure-t-il ? Est-il ultime, indépassable ? Le monde dès le début est apparu à l'homme comme mystérieux et inexplicable. C'est parce que l'homme est un être à qui manque le savoir, la sagesse. C'est pour cela qui cherche toujours à comprendre et à connaître. Déjà les mythes antiques essayaient d'expliquer l'origine du monde et les phénomènes qui s'y produisent.  En latin, le terme cognitio dont découle le mot "connaissance" signifie : action d'apprendre. Le sens que nous connaissons aujourd'hui renvoie plus à une activité par laquelle l'homme prend acte des données de l'expérience et cherche à les comprendre ou à les expliquer.

Connaître, c’est saisir un objet par l’esprit et en avoir une idée précise et complète : l’identifier mais également en avoir une compréhension exacte.

• On pourrait imaginer qu’avec de la méthode et de la patience, nous pourrions parvenir à « tout connaître «, c’est-à-dire à avoir cette compréhension exacte de la totalité de ce qui nous entoure. Mais il faudrait déjà avoir connaissance de l’existence de « tout « pour cela. Plus encore, on peut douter qu’il est possible de connaître – c’est-à-dire d’avoir une totale compréhension – de tout ce dont nous connaissons l’existence.

• Cette notion de connaissance met en question le rapport de notre esprit au monde : qu’est-ce qui, dans ce rapport, permet la connaissance, et au contraire y impose des limites ? Si nous ne pouvons pas tout connaître, quelles en sont les causes ?

« s'en rendre mettre et possesseur. Il semble que la science dans son ensemble montre qu'il est possible de tout connaître, non pas maintenant, tout desuite, mais dans l'avenir.

En effet, le progrès scientifique ne cesse d'expliquer de nouveaux objets.

Ainsi, si l'orageétait mystérieux dans les premiers temps de l'humanité, nous savons maintenant quelle est sa nature, sa cause etses effets. 2.

Il existe des vérités que la raison ne peut comprendre ou même atteindre L'élaboration de la connaissance scientifique, si riche soit-elle en découvertes de lois, ne fait pas disparaître toutesles questions.

En fait, il semble que l'esprit humain et plus précisément son entendement, ne peuvent répondre àdes questions "pourquoi" mais non "qu'est-ce que?".

Ainsi pour Schopenhauer, la constitution même de l'intelligencehumaine ne lui permet de saisir que les relations de cause et effet entre les objets, mais non pas de comprendre cequ'est l'essence des choses. Il reprend là, la voie tracée par Kant qui tend à limiter la connaissance objective : ce n'est en effet pas l'esprit, lesujet qui atteint se règle sur l'objet dans la connaissance mais l'inverse : la connaissance est subjective et dépenddes structures a priori (c'est-à-dire avant toutes expériences) de l'esprit humain.

Pour Kant, la chose en soi, c'est-à-dire l'essence des phénomènes, est un grand X et reste inconnaissable. « Les images sensibles, en tant qu'on les pense à titre d'objets suivantl'unité des catégories, s'appellent phénomènes.

Mais si j'admets deschoses qui soient simplement des objets de l'entendement et quipourtant peuvent être données, comme telles, à une intuition, sanspouvoir l'être toutefois à l'intuition sensible (par conséquent à uneintuition intellectuelle), il faudrait appeler ces choses noumènes.

»KANT.

Citer la distinction entre phénomènes et noumènes dans un sujet sur la raisonet le réel (Y a–t–il des limites à notre pouvoir de connaître ?)Ce que dit Kant, c'est que les données de l'expérience ne sont jamais«brutes»: elles sont toujours déterminées par notre propre structure mentale,qui leur donne leur forme, sans même que nous nous en apercevions.

D'où ladifférence entre «phénomènes» et «noumènes»: les phénomènes, ce sont lesobjets du monde tels qu'ils nous apparaissent à travers le prisme des formesde la perception et des catégories de l'entendement.

Ce «prisme» n'est pasdéformant mais plutôt informant, car, sans cela, les données n'auraient pasde forme du tout Les «noumènes», c'est l'idée que nous pouvons avoir de cesmêmes objets, mais en soi, telles qu'ils existent absolument indépendammentde notre propre pouvoir de les connaître.

Par définition, à part qu'ils existent,nous ne pouvons rien dire des noumènes puisque nous n'avons pas uneintuition intellectuelle qui nous mettrait en rapport direct avec l'essence des choses sans passer par les sens.

Ilsmarquent donc la limite de notre pouvoir de connaître.

C'est parce que la raison outrepasse parfois ces limites etspécule sur des objets dont elle n'a aucune connaissance empirique (l'origine du monde par exemple) que laphilosophie s'engage dans des discussions sans fin. Citer la distinction entre phénomènes et noumènes dans un sujet sur l'existence et le temps (« Sommes-nous dansle temps ? »)Une différence essentielle entre les phénomènes et les choses en soi (ou noumènes) porte sur le temps.

Pour Kanten effet, le temps n'a pas une existence objective, en-dehors de la conscience humaine.

Plus précisément, le tempsest une «forme a priori de la perception», ce qui veut dire que le temps (pas plus que l'espace) n'est pas uneespèce de récipient dans lequel seraient les choses: c'est la manière dont la conscience construit l'expérience desobjets (dans une succession) autour d'elle.

Les phénomènes nous apparaissent donc «dans» le temps.

Mais nousn'avons aucun moyen de savoir si les noumènes, eux, sont soumis au temps - ou plus précisément, la question de latemporalité des choses en soi est une question qui n'a pas de sens.

Dire qu'on ne peut rien savoir sur les noumènesne signifie pas que certaines choses nous resteront toujours inconnues, mais cela signifie que si l'on veut penser leschoses tout en faisant abstraction de la forme de notre faculté de connaître, la notion de connaissance n'a plus desens. Citer la distinction entre phénomènes et noumènes dans un sujet sur théorie et expérience (« Qu'est-ce qu'un "fait"?»).La notion kantienne de «phénomène» permet de résoudre le conflit entre les empiristes (Locke par exemple) et lesrationalistes cartésiens (Descartes).

Pour les premiers en effet, toute connaissance vient des sens, tandis que pourles seconds, c'est la raison qui rend possible l'expérience, par-delà les apparences sensibles, qui sont trompeuses.Kant essaye de penser le rôle respectif des sens et de la raison dans le processus de connaissance.

Comme il le dit,«si toute connaissance commence avec l'expérience, cela ne signifie pas qu'elle dérive tout entière de l'expérience».Autrement dit, la connaissance n'est possible que par le travail de la raison, mais elle n'est juste que si elle porte surdes contenus sensibles.

Lorsqu'elle essaye de s'élever au-dessus de ce qui peut être pour elle l'objet d'une. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles