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QUELLE EST VALEUR DE L'HISTOIRE ?

Publié le 12/06/2009

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histoire

Il est de règle de s'interroger sur la valeur de l'histoire encore faut-il préciser le sens qu'on donne à pareille question. Les considérations incluses dans les précédentes sections pourraient fournir une réponse suffisante mais il semble qu'il faille entendre par valeur de l'Histoire l'intérêt, le multiple intérêt, que peut présenter son étude ou sa lecture. C'est ce que nous allons rapidement examiner en distinguant : * valeur éducative de l'histoire. * valeur culturelle de l'histoire. * valeur philosophique de l'histoire. a) Valeur éducative ou morale de l'histoire. Depuis que PLUTARQUE voyait dans le récit édifiant de la vie des hommes illustres des exemples mémorables à proposer aux humbles mortels, on a changé d'opinion sur la valeur morale de l'histoire. Non seulement on se refuse à écrire l'histoire dans un but de moralisation ou d'édification, mais encore on lui dénie toute valeur éducative en dénonçant comme dangereuses ses prétendues leçons, illusoires ou fallacieux ses enseignements. L'attaque le plus vigoureuse a été prononcée par PAUL VALÉRY : « L'histoire justifie ce que l'on veut. Elle n'enseigne rigoureusement rien car elle contient tout et donne des exemples de tout... C'est le produit le plus dangereux que la chimie de l'intellect ait élaboré. Ses propriétés sont bien connues. Il fait rêver, il enivre les peuples, leur engendre de faux souvenirs, exagère leurs réflexes, entretient leurs vieilles plaies, les tourmente dans leur repos, les conduit au délire des grandeurs et rend les nations amères, superbes, insupportables et vaines. « Pour être partiellement vraie, la critique n'en est pas moins excessive. Si l'histoire contient et donne des exemples de tout, on pourra toujours puiser dans son riche répertoire pour en extraire des exemples édifiants et des leçons profitables. Tout dépendra de l'interprétation qu'on en donnera et surtout de l'intention d'ordre moral qu'on aura eue dans l'esprit en y cherchant une quelconque justification. Loin d'incliner au bellicisme le récit des guerres, par exemple, peut contribuer à la prise de conscience des valeurs de la paix et du nécessaire rapprochement entre les peuples jadis ennemis. De même pour ce qui regarde les leçons ou enseignements d'ordre politique, social, stratégique, l'histoire sera une arme à double tranchant. Elle pourra conduire à retomber dans les erreurs ou les fautes passées ou au contraire préserver de cet écueil. Fasciné par l'histoire un état-major peut recommencer la guerre du passé mais il peut aussi, instruit par l'histoire, éviter les erreurs déjà commises. Dans un passage moins souvent cité VALÉRY l'a reconnu : « Associée à l'indépendance de l'esprit, l'histoire peut nous aider à mieux voir... et la plus certaine et la plus importante leçon de l'histoire est de montrer les grands avantages d'une préparation constante qui permet à l'homme de manoeuvrer, au plus tôt, contre l'imprévu. «

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