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La raison peut-elle accepter le hasard ?

Publié le 08/08/2009

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La raison peut-elle accepter le hasard ?

« Soleil ? Non qu'il faille considérer assurément qu'une action libre est une action relevant du hasard, qu'agir librement, c'est laisser faire le hasard, mais du moins faut-il qu'une place, dans le cours même des choses, soit laissée inoccupée par le déterminisme, donc virtuellement ouverte au hasard, pour que la liberté se saisisse de cette possibilité et inscrive dans cette brèche une autre nécessité : celle, non plus de l'enchaînement naturel des causes et des effets, mais de ce qui nous apparaît moralement incontournable. 000200000EF700000E8D ? On pense à l'histoire, bien sûr, mais aussi, de plus en plus, au domaine du vivant, où la biologie contemporaine montre de plus en plus que l'évolution des espèces est due à de brusques mutations, dans le matériel génétique, défiant toute prévision. Bref, dans ces différents registres, théoriques et pratiques, une raison moins convaincue que la certitude est le seul modèle de la vérité ne se trouve-t-elle pas conduite à recomposer avec le hasard ? Plus encore, ne lui faut-il pas désormais se recomposer elle-même, en redéfinissant ses démarches ou ses procédures, à partir d'une prise en compte de ce hasard dont la reconnaissance ne serait plus alors simplement le signe de sa propre défaite ou de ses déconvenues, mais pourrait être celui des indispensables transformations qu'elle a su s'imposer à elle-même ? Questions dont l'ampleur et la radicalité sont telles qu'on ne saurait entreprendre de les affronter sans s'être assuré tout d'abord d'une exploration suffisamment minutieuse de cette idée même du hasard qui semble défier la raison. Repartons, pour mieux cerner ce que signifie l'énoncé selon lequel certains événements ou phénomènes se produiraient par hasard, de la célèbre analyse que mène Aristote, au livre II de sa Physique, des divers types de causalité qui régissent la production de ce que nous observons dans la nature.

En suivant Aristote ou en y réfléchissant nous-mêmes, nous pouvons distinguer, parmi les événements, ceux qui se produisent avec constance (quand nous faisons chauffer de l'eau, elle finit par bouillir) ou du moins avec une très haute fréquence proche de la constance (la première fois qu'un enfant essaye de marcher seul, il tombe) et ceux qui se produisent exceptionnellement (proposer, devant un problème d'arithmétique, la première solution qui vous passe par la tête et tomber ainsi sur la solution correcte) ou très rarement (sortir dans la rue et rencontrer d'emblée la personne que nous avions justement besoin de voir).

Les faits constants ou très fréquents, nous les nommons nécessaires.

Les faits exceptionnels ou très rares constituent la classe de ceux où nous pouvons mobiliser une référence au hasard. Encore faut-il, pour cerner la sphère du hasard, compléter en l'affinant cette première approche.

Tous les événements rares ou exceptionnels ne sont pas attribués au hasard.

Parmi les faits rares ou exceptionnels, c'est plus précisément ceux qui apparaissent avoir pour nous un sens que nous pouvons être portés à attribuer au hasard.

Nous n'imputons en effet au hasard que les faits rares ou exceptionnels qui semblent se produire, si nous utilisons ici la terminologie élaborée par Aristote dans son analyse de la causalité, « en vue de quelque 2. »

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