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La science n'est-elle qu'une croyance argumentée ?

Publié le 17/03/2004

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Logiquement, tous nos raisonnements inductifs sont exposés au même risque que celui de la pauvre dinde, même si psychologiquement il n'en va pas de même, si nous avons souvent beaucoup de mal à nous persuader de l'absence d'assurance de tels raisonnements et s'ils emportent avec eux une très forte croyance. En aucun cas ce n'est une certitude. Rien ne me garantit que le prochain corbeau sera noir, que mon eau bouillira demain à 100° ou que le soleil se lèvera à nouveau. Hume fut le premier à souligner fortement qu'il n'y a aucune nécessité logique à ne pas concevoir le contraire , alors que dans une déduction, en revanche, la conclusion est la conséquence nécessaire des prémisses. N'y a-t-il donc aucun moyen de soustraire l'induction à cette incertitude ? L'induction suppose une règle : que les mêmes causes produisent les mêmes effets ou que le cours de la nature est uniforme, mais cette règle n'est que postulée. Comment pourrait-on l'établir ? Le seul moyen possible prouver la valeur du raisonnement inductif nous est donné dans un syllogisme du type :

  • (a) Le cours de la nature est uniforme.
  • (b) Or j'ai toujours constaté que tel objet a été accompagné de tel effet ou de telle propriété.
  • (c) Je peux donc légitimement généraliser et prévoir que d'autres objets de même nature seront accompagnés des mêmes effets ou propriétés.

1 - Quelle conception de la science cette question remet-elle en cause ? 2 - Quels sont la valeur et le sens de la restriction (la connaissance scientifique «'est- elle qu'une croyance argumentée) ? 3 - Peut-on séparer la part de la croyance et celle de l'argumentation dans la science ? 4- Qu'est-ce qui distingue la science de toute autre forme de connaissace ?

« L'induction scientifique repose sur la croyanceRussell, reprenant la critique de Hume sur l'induction, montre que l'on ne peut validement établir aucune loiscientifique à partir de la répétition de phénomènes.L'inductivisme se heurte à un problème majeure : comment passer d'énoncés singuliers à des énoncés universels ? Ily a là une inférence dont absolument rien ne garantit la certitude.

Supposons avec Russell, une dindeconsciencieusement inductiviste amenée un beau jour dans une ferme d'élevage.

Le premier jour, on la nourrit à 9heures du matin.

Rigoureuse, elle note l'énoncé d'observation : « Tel jour X, j'ai été nourrie à 9 heures ».

Le second,idem...

Comme elle est scrupuleuse, elle fait varier les conditions expérimentales : qu'il neige ou qu'il fasse beau, quece soit un homme ou une femme, on lui donne toujours à manger à 9 heures.

Elle se croit donc autorisée pour finir àénoncer le principe général : « On me donnera toujours à manger à 9 heures du matin ».

Le lendemain est le jour deNoël, et à 8 heures on lui coupe la tête.Logiquement, tous nos raisonnements inductifs sont exposés au même risque que celui de la pauvre dinde, même sipsychologiquement il n'en va pas de même, si nous avons souvent beaucoup de mal à nous persuader de l'absenced'assurance de tels raisonnements et s'ils emportent avec eux une très forte croyance.

En aucun cas ce n'est unecertitude.

Rien ne me garantit que le prochain corbeau sera noir, que mon eau bouillira demain à 100° ou que lesoleil se lèvera à nouveau.

Hume fut le premier à souligner fortement qu'il n'y a aucune nécessité logique à ne pasconcevoir le contraire , alors que dans une déduction, en revanche, la conclusion est la conséquence nécessairedes prémisses.N'y a-t-il donc aucun moyen de soustraire l'induction à cette incertitude ? L'induction suppose une règle : que lesmêmes causes produisent les mêmes effets ou que le cours de la nature est uniforme, mais cette règle n'est quepostulée.

Comment pourrait-on l'établir ? Le seul moyen possible prouver la valeur du raisonnement inductif nous estdonné dans un syllogisme du type : (a) Le cours de la nature est uniforme.(b) Or j'ai toujours constaté que tel objet a été accompagné de tel effet ou de telle propriété.(c) Je peux donc légitimement généraliser et prévoir que d'autres objets de même nature seront accompagnés desmêmes effets ou propriétés.Mais comment établir la vérité d'une proposition comme « le cours de la nature est uniforme », qui est, elle-même,une proposition générale, sinon par induction ? Il y a là un cercle vicieux ou une pétition de principe : le seul moyende valider l'induction est de présupposer la valeur du raisonnement inductif.

Science n'est pas croyanceE=mc2.

Voilà une affirmation que l'on peut prouver par l'observation et qui se vérifie constamment: c'est une loiscientifique.

Qu'un chat noir porte malheur.

Voilà une affirmation qu'aucune expérimentation ne peut vérifier: c'estune simple croyance. La science peut être contrediteL'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.

Les théories n'ont qu'une valeur provisoire.Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à des révisions.C'est ce qui amène Popper à affirmer que c'est le critère de falsifiabilité qui permet d'établir une démarcation entreune vraie science et une pseudo-science.

Démontrer une théorie, c'est tenter de la falsifier ; c'est élaborer lesconditions de la découverte de faits capables de l'infirmer.

On constate toutefois que, dans les sciences physiques,les faits déjà découverts ne sont pas annulés mais repris dans un système explicatif plus vaste.

Ainsi, par exemple,la théorie de la relativité généralisée d'Einstein.

Les rapports polémiques entre les constructions théoriques et lesfaits nouveaux sont à la source d'une plus grande rationalisation du réel et de progrès de la raison elle-même.C'est au nom de ce critère de falsifiabilité que Popper récuse, en particulier, la psychanalyse.

C'est, dit-il unethéorie qui a réponse à tout.

Ainsi les raisons sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour nier la réalité del'inconscient ou encore de la sexualité infantile ne sont, au fond, pour le psychanalyste, que de pseudo-raisonslargement influencées par des motifs affectifs et des complexes inconscients.

En somme, quelle que soit la critiquequ'on lui adresse, aussi pertinente qu'elle puisse paraître, elle tourne à l'avantage de la psychanalyse car elle estaussitôt interprétée en termes de résistance.

Cette attribution d'une signification à tout fait considéré (y compris àsa propre critique) nous présente la psychanalyse comme un système herméneutique, qui en tant que tel paraîtirréfutable.

Et c'est précisément parce qu'elle n'exclut aucun fait de son domaine, même ceux qui pourraient lacontredire, que Popper relègue la psychanalyse au rang de fausse science, aux côtés, par exemple, de lacartomancie ou encore de l'astrologie. L'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.

Les théories n'ont qu'une valeur provisoire.

Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à des révisions.

Tout succès. »

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