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Suis-je le mieux placé pour savoir qui je suis ?

Publié le 26/04/2012

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                Être le mieux placé, c’est occuper la meilleure place, être au meilleur endroit pour étudier un objet. Il semblerait donc à première vue que j’occupe une place privilégiée envers moi-même et en suivant le courant doxique de notre époque, la plupart d’entre nous répondrons évidemment « oui « à la question « suis-je le mieux placé pour savoir qui je suis ? «. Il est vrai que personne d’autre que moi n’est aussi proche que moi mais être le plus proche ne signifie pas forcément avoir le meilleur point de vue. C’est là une nuance bien réelle. A partir de là, puis-je affirmer que j’ai un regard objectif sur moi-même ? Être à la fois le sujet et l’objet lorsque je m’étudie n’est-il pas un frein à l’objectivité ? Si je ne suis donc pas le mieux placé pour savoir qui je suis, qui l’est ? L’autre ? L’autre occupe-t-il une meilleure place que moi dans l’étude du moi ? L’autre n’est-il pas plus apte à m’étudier objectivement ?

                Il semble finalement difficile de savoir si je suis bel et bien le mieux placé pour savoir qui je suis. En effet, la proximité que j’entretiens avec moi-même, qui constitue l’avantage principal que je possède par rapport à l’autre, ne constitue-t-elle pas l’obstacle majeur à l’objectivité de l’étude demandée ?

                Nous verrons dans un premier axe que je suis le mieux placé pour savoir qui je suis, occupant cette place privilégiée au sein de moi-même et connaissant mieux que quiconque les éléments temporels et sentimentaux qui me déterminent. Pour autant, la conscience dont je suis doté est-elle suffisante pour acquérir une totale connaissance de moi ? Comment puis-je lever les zones d’ombres qui m’habitent ? Comment puis-je compléter cette connaissance et enfin obtenir une vue d’ensemble objective de qui je suis ? 

« tant qu’être temporel (avec la mémoire et le futur, certes) et qui m’inscrit dans l’histoire, mais les autres ne peuvent que l’interpréter sans jamais lecomprendre. [CONCLUSION] Je reste donc le mieux placé pour savoir qui je suis car je n’ai besoin ni d’analogie ni d’interprétation pour me comprendre.

Je connais mon passé mieux que quiconque et j’ai conscience d’être inscrit dans le temps.

Mon intimité est mienne et j’y accède directement dès que je lesouhaite. [TRANSITION] Je constitue aussi la seule personne pouvant dire « je » en me désignant.

Un autre ne peut dire « moi » s’il parle de moi, à moins qu’il ne me cite, il ne peut s’approprier mon existence.

Ne suis-je donc pas le seul à être capable de prendre conscience de moi ? Cet acte ne m’est-il pasunique ? [I-B] [IDEE & ARGUMENT] En effet, si je suis le seul à pouvoir me connaître, je suis aussi le seul à pouvoir prendre conscience de moi, ce qui veut dire que l’acte de conscience est un acte non partagé, personnel et unique pour chacun.

C’est un acte immédiat et permanent.

Je sais en permanence que je suis unêtre qui pense, qui ressent, qui vit, qui mange et se déplace, qui vieillit.

Qui mieux que moi peut savoir ce que je ressens ? Ce que je pense ? Ce queje souhaite ? Je sais que je pense car pour le savoir, il me faut penser, c’est inévitable.

C’est de là que vient le célèbre « Cogito ergo sum » (jepense, donc je suis) de Descartes puisqu’en retirant toute notre matérialité (corps) et en doutant de l’existence de tout, il ne reste qu’une seulechose dont on peut être sûr, on pense.

Pour penser, il faut exister.

En somme, il n’appartient qu’à moi de prendre conscience de moi pour ensuitem’extérioriser. [REFERENCE] C’est ce qu’explique Descartes dans Les Méditations métaphysiques .

La conscience de soi est le point de départ de l’exploration du monde qui nous entoure, c’est la conclusion tirée de l’expérience du doute radical, dans laquelle Descartes constate qu’en doutant de tout, del’existence de tout voire même de son propre corps, il ne lui reste qu’une seule entité, sa conscience.

Et c’est de cette conscience que l’on partpour explorer le monde.

Ainsi, il me faut d’abord la certitude d’être moi-même avant de pouvoir accepter l’existence d’autrui. [CONCLUSION & TRANSITION AU II] Subséquemment, dans ce sens, je suis naturellement le mieux placé pour savoir qui je suis.

Mes sentiments, mes pensées, mes idées, mes avis, mes projets, mon passé, mon vécu, mon intimité, ma vie, je suis le seul à les comprendre et à les posséder dans leur intégralité.

Je suis lemeilleur témoin de mon existence.

Les autres pourront y mettre du cœur à l’ouvrage, ils ne récupéreront toujours qu’une partie incomplète del’information me concernant.

La frontière entre eux et moi me permet d’avoir cette place de privilège, cette proximité totale avec moi. Cependant, même si cette proximité que j’ai avec moi-même m’offre de nombreuses informations me concernant, je demeure à la foisl’étudiant et l’étudié dans l’acte de la conscience de soi.

Puis-je donc interpréter ces informations de manière objective ? Cette même proximité neconstitue pas finalement un obstacle à la connaissance de soi ? N’ai-je pas besoin des autres pour m’aider à obtenir un jugement objectif et vraime concernant ? Ne suis-je pas déterminé en partie par les autres ? Enfin, les autres ne sont-ils pas les mieux placés pour savoir qui je suis ? [II-A] [IDEE & ARGUMENT] Certes, l’introspection me permet de prendre conscience de quelque chose en moi, mais puis-je pour autant affirmer de quoi il s’agit ? Puis-je y attribuer des caractéristiques générales et fixes ? Apparemment non, et c’est bien là que le rôle de l’autre devient important.

En effet, jene peux me considérer comme objet, puisque je suis cet objet.

Il vaut mieux prendre un peu de recul pour observer un objet plutôt que d’en êtreextrêmement rapproché.

Les autres le peuvent car ils ne sont pas moi, ils sont spatialement différents de moi et peuvent donc me considérercomme une entité de ce monde, un objet qui leur est de toute façon extérieur.

Or, considérer quelque chose comme un objet est la clé de. »

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