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Qu'est-ce que le travail ?

Publié le 27/02/2004

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travail
Termes du sujet: TRAVAIL: Du latin populaire tripalium, «machine à trois pieux » destinée à immobiliser les chevaux pour les ferrer, d'où « instrument de torture ».Toute activité visant à la production d'une oeuvre utile. Spécialement, ensemble des activités accomplies par l'homme pour produire des biens et des services en contrepartie desquels il est rémunéré.* Le travail est souvent associe a la peine et a la souffrance. Dans la Bible d'ailleurs, Dieu punit le premier péché en chassant Adam du jardin d'Eden et en l'obligeant à cultiver désormais une terre stérile : « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ». * Pour Marx, le travail humain contribue à transformer l'homme tout autant que la nature. En effet, contrairement à l'animal, qui agit par pur instinct, l'homme détermine dans sa conscience le but qu'il veut atteindre avant de le réaliser. « Ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, écrit Marx, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. » * Le travail salarié constitue, selon Nietzsche, « la meilleure des polices » : « il tient chacun en bride et s'entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance ».Punition ou valorisation ?
travail

« doit passer outre cette détermination naturelle.

Il doit affirmer que la vie biologique n'est pas la plus hautevaleur.

Pour cela, il doit mettre en jeu sa vie, le désir de rester en vie doit être subordonné à un désirproprement humain (c'est-à-dire un désir qui porte sur un autre désir), un désir non vital.

« Cette présentation est la double opération : opération de l'autre et opération par soi-même ».

[« Le processus qui fait apparaître cela implique une activité double : activité de l'autre et activité de soi »].

En effet « se présenter », « montrer », implique une conscience de soi (qui va se montrer) et l'existence d'un autre ( à qui la conscience de soi va se montrer).

Double activité, double opération : imposer une reconnaissance d'une part, reconnaître d'autre part.

La conscience pour affirmer sa liberté a besoin de l'existence de l'autre : pour imposer quelque chose (ici sa liberté) il faut bien l'imposer à quelqu'un (qui ne soit pas seulement un objetnaturel mais aussi une conscience). « En tant que la présentation est opération de l'autre » c'est-à-dire en tant que l'on vise à imposer à un autre la reconnaissance (=en tant que l'on veut s'imposer comme la valeur suprême pour cet autre).Donc cette opération de l'autre (sur l'autre) n'est rien d'autre que le fait que « chaque conscience tend à la mort de l'autre ».

C'est le conflit des consciences qui veulent se hisser au rang de la valeur la plus haute. Chaque conscience veut être la première, veut être supérieure à l'autre : chaque conscience va doncessayer d'éliminer l'autre conscience qui prétend aussi à sa supériorité.

Vouloir éliminer, c'est vouloir la mortde l'autre : il y a donc combat . Mais Hegel souligne que cette opération de l'autre et sur l'autre contient implicitement l'opération sur soi etpar soi.

Car combattre signifie non seulement vouloir la mort de l'autre, mais cela signifie aussi risquer sa propre vie .

Or pour la conscience, risquer sa vie, c'est refuser l'instinct de survie .

En luttant pour la reconnaissance, la conscience agit donc par elle-même sur elle-même en affirmant que la reconnaissancemérite bien qu'on risque sa vie. Récapitulatif : 1.

Chaque conscience agit sur l'autre en essayant de l'éliminer pour affirmer sa suprématie. Mais en même temps : 2.

Chaque conscience agit sur elle-même car en risquant sa vie dans un combat pourla reconnaissance, elle donne à la reconnaissance (phénomène non vital) une valeur supérieure à la viebiologique. 3.

Conclusion de Hegel : « le comportement des deux consciences de soi est donc déterminé de telle sorte qu'elles se prouvent elles-mêmes et l'une à l'autre au moyen de la lutte pour la vie et la mort ».

Le combat des consciences pour la reconnaissance permet d'une part à chacune des consciences de se prouver à elle- même qu'elle est une conscience libre (non soumise) ; et, d'autre part, ce combat permet à chacune des consciences de prouver à l'autre conscience qu'elle n'est pas soumise. Le risque encouru dans ce combat n'est pas quelque chose de secondaire mais bien quelque chose de nécessaire nous dit Hegel : les consciences « doivent nécessairement engager cette lutte ».

Car jusque là les consciences n'ont pas éprouvé leur liberté.

Jusque là leur certitude d'être une conscience de soi nondéterminée n'était que quelque chose de subjectif, quelque chose d'immédiat.

La conscience ne pouvait quese dire «je suis moi ».

Et cette affirmation n'avait aucun caractère vrai.

Car la vérité n'a de sens que si elleest partagée .

La vérité doit être énoncée, montrée, sinon elle n'est qu'une simple identité de fait.

La vérité de ma conscience n'existait jusque là que pour moi ; à l'issue du combat, cette vérité sera partagée, ellesera aussi vérité pour l'autre (pour le vaincu).

Elle gagnera ainsi en objectivité, elle sera vérité en elle-même et non plus seulement vérité pour moi .

[Paradoxe : cette vérité que je veux rendre objective, et qui jusque là n'était que subjective, est l'affirmation de la capacité que j'ai à ne pas être soumis à l'objectivité du monde .

C'est-à-dire : la définition vraie de l'homme, c'est que l'homme ne peut pas être défini .

On ne veut pas être connu comme un objet, une fois pour toutes.] Suite : l'homme n'est pas quelque chose, il devient sans cesse.

« C'est seulement par le risque de sa vie qu'on conserve la liberté » : on a vu pourquoi : pour montrer qu'on est capable de passer outre les déterminations de la Nature.

Hegel poursuit : c'est donc seulement par le risque de sa vie « qu'on prouve que l'essence de la conscience de soi n'est pas l'être ».

Ainsi, en même temps, risquer sa vie fait qu'on conserve sa liberté et prouve que l'essence de la conscience de soi n'est pas l'être ; en même temps , parce que c'est la même chose.

L'essence de la conscience de soi, c'est la définition de la conscience de soi , c'est ce à quoi on peut réduire la conscience de soi .

Hegel nous dit que cette essence, cette définition de la conscience n'est pas l'être .

Or l'être, c'est ce qui ne change pas ; ce qui est, c'est quelque chose de fixe, quelque chose qu'on peut cerner.

Pour Hegel, ce qui est, est ; ce qui est, n'est rien d'autre que ce qu'il est.

L'êtrerenvoie à l 'identité .

Or la conscience de soi échappe au domaine de l'identité, la conscience de soi renvoie à la différence : différence par rapport à la Nature, et différence par rapport à elle-même.

Ce que veut donc dire Hegel quand il dit que l'essence de la conscience de soi n'est pas l'être, c'est que la conscience de soi n'est pas donnée une fois pour toutes , c'est que la conscience renvoie au devenir .

Et c'est justement ce devenir qui permet à la conscience de soi d'être libre puisqu'elle devient sans cesse .

La conscience de soi a la possibilité de choisir de ne plus être ce qu'elle est , elle peut changer .

C'est bien cela que veut dire Hegel qui oppose Être et devenir : l'être ne change pas, l'être de la chose c'est la chose considérée en dehors du temps , alors que le devenir est au contraire ce qui change.

Or pour être libre, pour être une conscience de soi libre, il faut pouvoir changer ce qu'on est.

Ce qui ne change pas (l'être) n'est pas libre.

Seul le devenirpermet la liberté (ne serait-ce que comme possibilité de devenir autre ).. »

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