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Amphitryon 38 (JEAN GiRAuDoux -1929) RÉSUMÉ

Publié le 16/10/2013

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amphitryon
Amphitryon 38 cultive une savante ambiguïté, faite d'audace et de légèreté, qui n'est jamais vulgarité. L'intimité conjugale que surprennent Jupiter et Mercure est dévoilée avec retenue et délicatesse. La nudité d' Alcmène est suggérée par petites touches d'un érotisme discret : « blonde et rose, toujours rehaussée au visage par du soleil, à la gorge par de l'aurore, et là où il le faut par toute la nuit«.

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« quo ne se poursuit pas au-delà, Giraudoux étant soucieux de conserver au troisième acte son intelligibilité.

C'est Jupiter qui rétablira l'ordre en accordant à Alcmène l'oubli, afin que le quiproquo plaisant ne devienne pas méprise douloureuse.

Ce ne sont pas les dieux qui triomphent mais l'homme.

Jupiter choisit de sé­ duire Alcmène en renonçant à son apparence divine et tombe amoureux de la jeune femme.

L'ayant séduite par ruse, il ne parvient pas à obtenir d'elle son consente­ ment volontaire, car Alcmène reste une épouse fidèle et refuse l'immortalité que lui offre le dieu.

« Mon mari peut être pour moi Jupiter.

Jupiter ne peut être mon mari.

»,lui déclare-t-elle.

La jeune femme avait prévenu celui qu'elle pensait être son époux : « Les femmes disparaissent à la seconde où nous croyons les tenir! » II -Un théâtre optimiste La pièce exprime la joie de vivre et le bonheur auxquels les hommes ont droit.

Aucun des personnages n'y apparaît comme un être résigné au malheur ou victime d'un sort pitoyable.

Même la servante Ecclissé exprime ce bonheur de vivre.

Mercure a des allures de plaisant entremetteur; Léda ne demande qu'à connaître de nouveau la joie d'une union avec Jupiter; Alcmène et Amphitryon vi­ vent en époux sereins.

L'amour n'est pas réellement souffrance, même lorsqu'il devient menace ou chantage divins.

Il est avant tout épanouissement car il déter­ mine un bonheur vécu dans le présent.

La pièce consacre la victoire du couple en dépit des deux adultères ou plutôt grâce à la double infidélité des époux.

Cette infidélité réciproque et involontaire met Alcmène et Amphitryon sur un pied d'égalité.

Ce que souligne Giraudoux, c'est moins la fidélité du couple que sa sincérité et sa profonde union.

Amphitryon 38 est une pièce qui se veut l'apologie de l'amour conjugal.

La pièce est une célébration de la nature et de ses droits.

Face à Jupiter, Alc­ mène ne peut s'empêcher de reconnaître la force de l'amour charnel dont son corps a gardé la mémoire.

« Nos deux corps sont encore aimantés l'un vers l'autre, comme ceux des gymnastes, après leur exercice», avoue-t-elle.

C'est la même loi de la nature qui régit l'ordre du cosmos, dieux et hommes confondus.

III -Un hymne à la femme Alcmène est un personnage de l'humanité moyenne.

En elle, pas de désirs particuliers, pas de grandeur, pas d'aspiration vers des idéaux ou vers un absolu.

L'épouse d' Amphitryon se veut d'abord une ménagère, une femme tenant sa mai­ son, veillant à son confort et à celui de son mari.

Ni le divin, ni les spéculations métaphysiques ne l'intéressent.

Alcmène représente une féminité spontanée et naturelle mise au service ex­ clusif d'un amour conjugal auquel elle a promis une fidélité absolue.

Son serment prononcé et trahi malgré elle(« Je jure d'être fidèle à Amphitryon, mon mari, ou de mourir! »)ne serait pas déplacé dans la bouche d'une héroïne tragique.

Mais Alcmène reste une héroïne de comédie.

Infidèle, elle réussit à reconqué­ rir respectabilité et innocence, à échapper à la culpabilité et au remords.

Faite de sagesse et d'entêtement, sa morale aux couleurs d'une féminité sympathique et digne est sans aucun doute plus respectable que celle des personnages du vaude­ ville*.. »

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