Devoir de Philosophie

NATURE HUMAINE (De la) de Thomas Hobbes

Publié le 05/09/2015

Extrait du document

hobbes

NATURE HUMAINE (De la). Deux

 

ouvrages très semblables par le titre et le contenu ont été publiés par le philosophe anglais

 

Thomas Hobbes (1588-1679). Ce sont : d’une

 

part, le De Homine [De l'homme], deuxième partie des Éléments de philosophie, publiés en 1658 ; d’autre part, le Human Nature [De la nature humaine], publié en 1650. Dans le premier de ces deux ouvrages, après avoir succinctement rappelé les origines du genre humain, à propos desquelles il déclare accepter l’enseignement de la Bible, le philosophe anglais se préoccupe d’exposer certains principes physiologiques essentiels (c’est ainsi qu’il assimile la vie au « mouvement « du cœur, ce mouvement étant, selon lui, transmis au moyen du sang, par des corpuscules invisibles en mouvement et en suspension dans l’air que nous respirons). Mais le but de cet ouvrage n’est pas, à vrai dire, d’étudier les facultés du corps, mais bien plutôt celles de l’âme. Dans sa majeure partie, néanmoins, il est consacré à l’examen de la faculté visuelle, l’auteur abordant en détail des questions d’optique, dans le but de démontrer que l’imaginaire n’est qu’un « fantôme « que nous engendrons et qui se forme en un point de la « ligne visuelle «, par une réaction du nerf optique soumis à l’action ou mouvement qui se propage de l’objet extérieur jusqu’à notre œil. Prenant cette démonstration comme point de départ, Hobbes aborde l’examen de diverses illusions d’optique, résultant des modifications que subit la réfraction des rayons lumineux dans l’œil, du fait des différences de densité des humeurs et de la courbure plus ou moins accentuée du cristallin. Quant au « lieu « des objets, caractérisé par trois éléments (distance en ligne droite, dimensions et forme), la représentation que nous en donne la vision n’est pas « réelle«, mais « apparente «, puisqu’elle est constituée par la distance, la dimension et la forme de l’image visuelle et non par l’objet lui-même. Hobbes aborde ensuite certaines questions d’ordre proprement philosophique (notamment les origines du langage). £e langage, qui est le propre de l’homme, a son origine dans la décision arbitraire d’adopter des paroles données comme « signes « d’idées. Les « noms « attribués aux choses par le premier homme, se transmirent de père en fils, chaque génération

 

«

 

léguant son apport. Telle est l’origine du langage, « entièrement naturelle «. Si Adam comprit le commandement que Dieu lui adressa, ce ne put être que de façon surnaturelle, car il ne pouvait connaître encore la signification des signes verbaux. C’est néanmoins dans le langage qu’il faut voir la source de l’erreur (qu’il permet d’ailleurs de transmettre), du mensonge et de la déplorable habitude de répéter des paroles privées de signification, à l’instar de ceux qui font écho aux phrases abstruses créées par la scolastique et les philosophes pour dissimuler leur propre ignorance. Hobbes s’attache ensuite à définir la science, qu’il qualifie de « connaissance des causes «, dont elle tire, par un raisonnement précis, la succession des conséquences (démonstration « à priori «). Par contre, la connaissance qui remonte des effets aux causes, par un processus « à posteriori «, ne peut être véritablement démonstrative. La science n’est concédée à l’homme que pour les choses dont la génération est en son pouvoir. En effet, alors que les problèmes de géométrie sont démontrables, car nous en concevons nous-mêmes les figures, les axiomes de la physique ne le sont pas, les choses naturelles dépendant de la volonté de Dieu et non de la nôtre. Par contre, la Politique, science du juste et de l’injuste, dont l’Éthique fait partie, est véritablement démonstrative, les causes du juste et de l’injuste étant les lois et les pactes sociaux institués et créés par l’homme lui-même.

Liens utiles