Platon. la justice

«     «Mais selon moi, lorsq'un homme..» :Platon, par Socrate, continue son discours sur les rêves qui se manifestent dans le sommeil.

Dans les paragraphes 571 c-d il a montré comment, pendant le sommeil, si la partie rationnelle de l'âme est endormie tandis que la partie bestiale est alimentée, l'imagination s'abandonne à n'importe quelle ignominie, comme par exemple, il n'hésiterait pas à imaginer une union incestueuse avec sa mère ( théorie reprise par Freud).

Le texte en question est structuré par l'utilisation de «lorsque», une conjonction temporelle utilisée pour déterminer les conditions nécessaires à l'homme pour accéder à la vérité, avant de s'endormir.

La première condition est celle d'adopter un «comportement sain et modéré»: le principe de la modération est lié au principe d'ordre intérieure, en tant que discipline des plaisirs et des désirs, divisés ensuite par Platon en plaisirs pures et impures et désirs nécessaires et pas nécessaires.

Avec le terme «sain» Platon identifie un comportement qui garantit le bien-être de l'âme et du corps, donc un comportement selon nature.

A' cette notion de santé de l'homme est liée la théorie du Bien en tant que mesure et proportion.

La vertu, qui se trouve dans la juste mesure, est la santé de l'âme: créer des conditions contre nature, dominées par le dérèglement des pulsions, veut dire créer des conditions de maladie, dans l'âme et dans le corps.

Dans le livre III de la République Socrate dit « Pour ces deux éléments de l'âme apparemment, le courageux et le philosophique, un dieu, dirai-je, a donné aux hommes deux arts, la musique et la gymnastique ; il ne les a point donnés pour l'âme et le corps, si ce n'est par incidence, mais pour ces deux éléments-là, afin qu'ils s'harmonisent entre eux, étant tendus ou relâchés jusqu'au point convenable » : il est nécessaire une harmonie entre corps et âme, de façon que le bien-être intérieure reflète le bien-être physique et vice-versa.

La pratique nécessaire avant que l'homme s'abandonne au sommeil est réveiller la «partie rationnelle de son âme».

Platon distingue trois parties de l'âme: la première est l'ame rationnelle grâce à laquelle l'homme apprend ( logos), la deuxième est celle par laquelle l'homme éprouve de l'ardeur (thumos) et la troisième est la partie désirante, qui désire les plaisir du corps et l'argent ( epithumia).

Selon la partie qui domine son ame, l'homme aura une nature différente.

Du moment où le sommeil est un état irrationnel dominé par l'imagination, si la partie rationnelle de l'ame est endormie tandis que la partie sauvage reste éveillée, les rêves seront la réalisation des désirs. »