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Valeur de la philosophie - Commentaire

Publié le 23/03/2015

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La philosophie, comme toutes les autres connaissances, a pour but principal la connaissance ; mais c'est une connaissance qui confère l'unité l'ordre à l'ensemble des sciences, et elle est le résultat d'un examen critique des fondements sur lesquels sont édifiés nos convictions nos préjugés et nos croyances. On ne peut toutefois pas affirmer que la philosophie ait parfaitement réussi dans ses tentatives en vue de fournir des réponses précises aux questions qu'elle pose [...]. L'univers comporte-t-il une unité de plan et de but, ou bien n'est-ce qu'une rencontre fortuite d'atomes ? La connaissance fait-elle partie de l'univers à titre permanent, donnant ainsi l'espoir d'un accroissement indéfini de sagesse ou est-ce un accident transitoire particulier à une petite planète [...] ? De telles questions sont posées par la philosophie et résolues de façon différentes par des philosophes différents. Or que des réponses soient possibles ou non, celles que propose la philosophie ne sont jamais d'une vérité démontrable [...]. Une fois de plus, soulignons que la valeur de la philosophie ne doit dépendre d'aucun ensemble supposé de connaissances nettement vérifiables, qui pourrait être atteintes en étudiant la philosophie.

La valeur de la philosophie doit en réalité surtout résider dans son caractère incertain même [...] bien qu'elle ne soit pas en mesure de nous donner avec certitude la réponse aux doutes qui nous assiègent, [elle] peut tout de même suggérer des possibilités qui élargissent le champ de notre pensée et délivre celle-ci de la tyrannie de l'habitude. Tout en ébranlant notre certitude concernant la nature de ce qui nous entoure, elle accroît énormément notre connaissance d'une réalité possible et différente.

Bertrand Russell, Problèmes de philosophie, Petite bibliothèque Payot, p. 178-182.

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« Textes commentés 51 --- - ----:-1 a) Pour Russell la philosophie est bien une connaissance, mais ·r celle-ci n'a pas le sens et la valeur qu'elle veut généralement leur attribuer.

Indéniablement les questions métaphysiques qu'elle , soulève sur l'origine ou la constitution du monde sont bien 1 , essentielles, ce qui ne signifie pas pour autant que nous devons attendre de la seule force de ses concepts des réponses que seule ·1' les sciences si elles le pouvaient seraient à même de fournir.

De ce point de vue, l'histoire toujours infructueuse de ses tentatives pour ·1 parvenir à la vérité montrerait assez qu'elle surestime ses pouvoirs lorsqu'elle prend pour objet ce qui échappe à sa juridiction.

b) Mais un échec sur le plan épistémologique peut aussi être un succès sur le plan critique.

C'est précisément parce que la philosophie n'est pas un savoir assoupi dans ses certitudes qu'elle dispose des ressources réflexives propres à examiner le fondement de nos connaissances et à cette fin il s'agit moins d'interroger les choses elles-mêmes que de soumettre les énoncés qui les pensent au tribunal de la raison.

En ce sens la logique joue pour la philosophie le rôle que Socrate lui faisait jouer dans le dispositif de mise en question des savoirs et des croyances.

La certitude qui la porte ne relève pas de ses contenus, toujours incertains, mais de sa forme.

Mais la logique comme méthode de vérification de la pertinence de nos énoncés ne se limite pas à l'usage du jugement prédicatif qui a engagé la philosophie dans des confusions inaperçues entre la grammaire d'une langue naturelle et ses constituants logiques.

Et c'est précisément pour dissiper les ambiguïtés issues de ces confusions que se fait jour la nécessité de soumettre le langage à l'analyse de la logique symbolique.

c) La valeur de la philosophie cependant ne se réduit pas à cette . 1 seule fonction critique.

Si elle est aussi pour Russell une connaissance, c'est que l'outil de la logique moderne permet d'élargir l'espace des possibles pour des vérités plus élémentaires , qui ne sont pas immédiatement accessibles au langage ordinaire, 1 1 renouvelant par là notre approche du monde.

Ainsi ce que l'axiomatique fut pour les mathématiques modernes, la logique l'est 1 1 pour la philosophie.

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