Critique de la conscience subjective
Publié le 21/02/2012
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Que la vie morale ne soit pas la simple conformité à des principes ou au sentiment selon une réaction quasi-immédiate, c’est ce qui est généralement reconnu. Mais on peut dans le souci même de moralité faire apparaître l’effort de l’intelligence critique grâce à laquelle une expérience véritable est possible. On pourra, à ce propos, faire profit de cette remarque, ici, en quelque sorte, préalable.
« Qu’il faille considérer comme une illusion le sentiment du penseur d’être immédiatement en face des problèmes de la condition humaine, auxquelles ses idées ne sont à ses yeux que de fidèles réponses, cela n’a rien d’offensant pour la pensée, dont il faut bien admettre, malgré qu’elle en ait, qu’elle est comme toutes choses, relatives aux circonstances. Cela n’a rien de contraire non plus à l’esprit et aux méthodes de la science, qui précisément, quand elle observe la création des valeurs morales, ne saurait mieux se définir que par le devoir de critiquer avec rigueur les illusions de la conscience «.
(Paul Bénichou. Morales du Grand Siècle. Gallimard, éditeur).
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