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DE LA TECHNIQUE PSYCHANALYTIQUE (Extrait) - FREUD

Publié le 19/08/2013

Extrait du document

technique

 

 

(Chez un névrosé) ce n'est pas l'ignorance de soi qui constitue le facteur pathogène ; cette ignorance a son fondement dans les résistances intérieures qui l'ont d'abord provoquée et qui continuent à la maintenir... La révélation au malade de ce qu'il ne sait pas parce qu'il l'a refoulé ne constitue que l'un des préliminaires indispensables du traitement. Si la connaissance de l'inconscient était aussi nécessaire au malade que le suppose le psychanalyste inexpérimenté, il suffirait de lui faire entendre des conférences ou de lui faire lire des livres. Mais de pareilles mesures ont, sur les symptômes névrotiques, autant d'action qu'en aurait, par exemple, en période de famine, une distribution de menus aux affamés : le parallèle pourrait même être poussé plus loin encore car, en révélant aux malades leur inconscient, on provoque toujours chez eux une recrudescence de leurs conflits et une aggravation de leurs symptômes.

Bien que la psychanalyse ne puisse se passer de semblables révélations, elle prescrit de ne les faire qu'une fois deux conditions remplies 1° Grâce à un travail préparatoire, les matériaux refoulés doivent se trouver très rapprochés des pensées du patienta; 2° L'attachement du patient au médecin (transfert) doit être assez fort pour que ce lien sentimental lui interdise une nouvelle fuite.

Ce n'est qu'une fois ces deux conditions réalisées que l'on arrive à reconnaître et à maîtriser les résistances ayant abouti au refoulement et à l'ignorance. P.U.F., 1953, trad. Anne Berman.

 

Qu'est-ce que l'inconscient ?

 

 

NOUVELLÈS CONFERENCES SUR LA PSYCHANALYSE (extrait)

Nous qualifions d'inconscient tout processus psychique dont l'existence nous est démontrée par ses manifestations, mais dont, par ailleurs, nous ignorons tout, bien qu'il se déroule en nous. Nous sommes vis-à-vis de lui comme devant le phénomène psychique qui s'accomplit chez notre prochain. Gallimard, 1936, trad. Anne Berman.

 

 

 

ESSAIS DE PSYCHANALYSE (extrait)

 

 

Il existe deux variétés d'inconscient : les faits psychiques latents, mais susceptibles de devenir conscients, et les faits psychiques refoulés qui, comme tels et livrés à eux-mêmes, sont incapables d'arriver à la conscience. Notre manière d'envisager le dynamisme psychique ne peut pas rester sans influence sur la terminologie et la description. Aussi disons-nous que les faits psychiques latents, c'est-à-dire inconscients au point de vue descriptif mais non dynamique du mot, sont des faits préconscients, et nous réservons le nom d'inconscients aux faits psychiques refoulés, c'est-à-dire dynamiquement inconscients. Nous sommes ainsi en possession de trois termes : conscient, préconscient et inconscient. Payot, 1965, trad. S. Jankélévitch.

 

Moi, Ça et Sur-Moi

 

 

MOÏSE ET LE MONOTHÉISME (extrait):

La vie psychique est, selon nous, composée de hiérarchies, de districts et de provinces. Nous distinguons une région qui est, à notre avis, ie « Moi véritable « et une autre que nous appelons le « Ça «. Le Ça est plus ancien que le Moi, qui s'en est détaché sous l'influence du monde extérieur comme l'écorce se détache de l'arbre. C'est dans le Ça que s'agitent nos pulsions primitives, et tous les processus qui s'y déroulent demeurent inconscients. Le Moi... reste le domaine de la préconscience... Dans le Ça, les phénomènes psychiques obéissent à des lois particulières, différentes de celles qui régissent et qui règlent leur action réciproque dans le Moi. Gallimard, 1948, trad. Anne Berman.

 

 

 

PSYCHANALYSE ET MEDECINE (extrait)

 

Dans le « Ça «, pas de conflits les contradictions, les contraires voient leurs termes voisiner sans en être troublés, des compromis viennent souvent accommoder les

 

choses. En de tels cas, le « Moi « eût été en proie à un conflit qu'il eût fallu résoudre, et la solution n'en peut être que l'abandon d'une aspiration au profit d'une autre. Le « Moi « est une organisation qui se distingue par une remarquable tendance à l'unité, à la synthèse ; ce caractère manque au « Ça « : celui-ci est, pour ainsi dire, incohérent, décousu ; chacune de ses aspirations y poursuit son but propre et sans égard aux autres. Gallimard, 1928, trad. Marie Bonaparte.

 

 

NOUVELLES CONFERENCES SUR LA PSYCHANALYSE (extrait)

 

 

Le « Sur-Moi « dérive de l'influence exercée par les parents, les éducateurs, etc. En général, ces derniers se conforment, pour l'éducation des enfants, aux prescriptions de leur propre Sur-Moi... Le Sur-Moi de l'enfant ne se forme donc pas à l'image des parents. Mais bien à l'image du Sur-Moi de ceux-ci ; il s'emplit du même contenu, devient le représentant de la tradition, de tous les jugements de valeur qui subsistent ainsi à travers les générations. Gallimard, 1936, trad. Anne Berman.

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