DIALECTIQUE HÉGÉLIENNE: LA CONTRADICTION EST LE MOTEUR DE LA PENSÉE (Extrait de la Phénoménologie traduit par Lefebvre et Guterman, Morceaux choisis Gallimard p. 72. — paragraphe 62).
Publié le 22/02/2012
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Pour le sens commun l'opposition du vrai et du faux est quelque chose de fixe ; d'habitude il attend que l'on approuve ou bien que l'on rejette en bloc un système philosophique existant ; et dans une explication sur un tel système, il n'admet que l'une ou l'autre de ces attitudes. Il ne conçoit pas la différence des systèmes philosophiques comme le développement progressif de la vérité ; pour lui diversité veut dire uniquement contradiction. Le bourgeon disparaît dans l'éclosion de la fleur et l'on pourrait dire que celui-là est réfuté par celle-ci, de même le fruit déclare que la fleur est une fausse existence de la plante, il se substitue à la fleur en tant que vérité de la plante.
Non seulement ces formes se distinguent mais encore elles se supplantent comme incompatibles. Cependant leur nature mouvante fait d'elles des moments de l'unité organique, en qui non seulement elles rie sont pas en conflit mais où l'une est aussi nécessaire que l'autre ; et cette égale nécessité fait la vie de l'ensemble. Mais ordinairement ce n'est pas ainsi qu'on comprend la contradiction entre systèmes philosophiques ; et de plus, l'esprit qui saisit la contradiction ne sait pas d'habitude la libérer ou la conserver libre de son unilatéralité, et reconnaître dans la forme de ce qui semble se combattre et se contredire des moments mutuellement nécessaires.
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