Devoir de Philosophie

en politique qu'en amour... - Sire..., murmura Marguerite confuse.

Publié le 04/11/2013

Extrait du document

amour
en politique qu'en amour... - Sire..., murmura Marguerite confuse. - Bon, bon, nous parlerons de tout cela plus tard, dit Henri, quand nous nous connaîtrons mieux. Puis, aussant la voix : - Eh bien, continua-t-il, respirez-vous plus librement à cette heure, madame ? - Oui, Sire, oui, murmura Marguerite. - En ce cas reprit le Béarnais, je ne veux pas vous importuner plus longtemps. Je vous devais mes respects et uelques avances de bonne amitié ; veuillez les accepter comme je vous les offre, de tout mon coeur. Reposezous donc et bonne nuit. Marguerite leva sur son mari un oeil brillant de reconnaissance et à son tour lui tendit la main. - C'est convenu, dit-elle. - Alliance politique, franche et loyale ? demanda Henri. - Franche et loyale, répondit la reine. Alors le Béarnais marcha vers la porte, attirant du regard Marguerite omme fascinée. Puis, lorsque la portière fut retombée entre eux et la chambre à coucher : - Merci, Marguerite, dit vivement Henri à voix basse, merci ! Vous êtes une vraie fille de France. Je pars tranquille. À défaut de votre amour, votre amitié ne me fera pas défaut. Je compte sur vous, comme de votre côté vous pouvez compter sur moi. Adieu, madame. Et Henri baisa la main de sa femme en la pressant doucement ; puis, d'un pas agile, il retourna chez lui en se disant tout bas dans le corridor : - Qui diable est chez elle ? Est-ce le roi, est-ce le duc d'Anjou, est-ce le duc d'Alençon, est-ce le duc de Guise, est-ce un frère, est-ce un amant, est-ce l'un et l'autre ? En vérité, je suis presque fâché d'avoir demandé maintenant ce rendez-vous à la baronne ; mais puisque je lui ai engagé ma parole et que Dariole m'attend... n'importe ; elle perdra un peu, j'en ai peur, à ce que j'ai passé par la chambre à coucher de ma femme pour aller chez elle, car, ventre-saint-gris ! cette Margot, comme l'appelle mon beau-frère Charles IX, est une adorable créature. Et d'un pas dans lequel se trahissait une légère hésitation Henri de Navarre monta l'escalier qui conduisait à l'appartement de madame de Sauve. Marguerite l'avait suivi des yeux jusqu'à ce qu'il eût disparu, et alors elle était rentrée dans sa chambre. Elle trouva le duc à la porte du cabinet : cette vue lui inspira presque un remords. De son côté le duc était grave, et son sourcil froncé dénonçait une amère préoccupation. - Marguerite est neutre aujourd'hui, dit-il, Marguerite sera hostile dans huit jours. - Ah ! vous avez écouté ? dit Marguerite. - Que vouliez-vous que je fisse dans ce cabinet ? - Et vous trouvez que je me suis conduite autrement que devait se conduire la reine de Navarre ? - Non, mais autrement que devait se conduire la maîtresse du duc de Guise. - Monsieur, répondit la reine, je puis ne pas aimer mon mari, mais personne n'a le droit d'exiger de moi que je le trahisse. De bonne foi, trahiriez-vous le secret de la princesse de Porcian, votre femme ? - Allons, allons, madame, dit le duc en secouant la tête, c'est bien. Je vois que vous ne m'aimez plus comme aux jours où vous me racontiez ce que tramait le roi contre moi et les miens. - Le roi était le fort et vous étiez les faibles. Henri est le faible et vous êtes les forts. Je joue toujours le même rôle, vous le voyez bien. - Seulement vous passez d'un camp à l'autre. - C'est un droit que j'ai acquis, monsieur, en vous sauvant la vie. - Bien, madame ; et comme quand on se sépare on se rend entre amants tout ce qu'on s'est donné, je vous sauverai la vie à mon tour, si l'occasion s'en présente, et nous serons quittes. Et sur ce le duc s'inclina et sortit sans que Marguerite fît un geste pour le retenir. Dans l'antichambre il trouva Gillonne, qui le conduisit jusqu'à la fenêtre du rez-de-chaussée, et dans les fossés son page avec lequel il retourna à l'hôtel de Guise. Pendant ce temps, Marguerite, rêveuse, alla se placer à sa fenêtre. - Quelle nuit de noces ! murmura-t-elle ; l'époux me fuit et l'amant me quitte ! En ce moment passa de l'autre côté du fossé, venant de la Tour du Bois, et remontant vers le moulin de la Monnaie, un écolier le poing sur la hanche et chantant : Pourquoi doncques, quand je veux Ou mordre tes beaux cheveux, Ou baiser ta bouche aimée, Ou toucher à ton beau sein, Contrefais-tu la nonnain Dedans un cloître enfermée ? Pour qui gardes-tu tes yeux Et ton sein délicieux, Ton front, ta lèvre jumelle ? En veux-tu baiser Pluton, Là-bas, après que Caron T'aura mise en sa nacelle ? Après ton dernier trépas, Belle, tu n'auras là-bas Qu'une bouchette blêmie ; Et quand, mort, je te verrai, Aux ombres je n'avouerai Que jadis tu fus ma mie. Doncques, tandis que tu vis, Change, maîtresse, d'avis, Et ne m'épargne ta bouche ; Car au jour où tu mourras, Lors tu te repentiras De m'avoir été farouche. Marguerite écouta cette chanson en souriant avec mélancolie ; puis, lorsque la voix de l'écolier se fut perdue ans le lointain, elle referma la fenêtre et appela Gillonne pour l'aider à se mettre au lit.
amour

« Et ton sein délicieux, Ton front, talèvre jumelle ? En veux-tu baiserPluton, Là-bas, aprèsqueCaron T’aura miseensanacelle ? Après tondernier trépas, Belle, tun’auras là-bas Qu’une bouchette blêmie ; Et quand, mort,jete verrai, Aux ombres jen’avouerai Que jadis tufus ma mie. Doncques, tandisquetuvis, Change, maîtresse, d’avis, Et ne m’épargne tabouche ; Car aujour oùtumourras, Lors tuterepentiras De m’avoir étéfarouche.Marguerite écoutacettechanson ensouriant avecmélancolie ; puis,lorsque lavoix del’écolier sefut perdue dans lelointain, ellereferma lafenêtre etappela Gillonne pourl’aider àse mettre aulit.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles