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Éric FROMM, A voir ou être, Éditions R. Lattant, coll. Réponses

Publié le 21/06/2012

Extrait du document

 

trad. 1978, p. 90.

La passion d'acquérir

Durée: 4 h

Coef.: 2

Les normes qui permettent à la société de fonctionner modèlent aussi

le caractère de ses membres (caractère social). Dans la société industrielle,

on trouve : le désir d'acquérir des biens, de les conserver et de

les accroître, c'est-à-dire d'en tirer un profit ; et ceux qui détiennent

une propriété sont admirés et enviés comme des êtres supérieurs. Mais

la grande majorité des gens n'a pas de propriété dans le sens de capital

et de biens formant capital, et on peut se poser cette question déroutante

:comment ces gens satisfont-ils (et même font-ils face à) leur passion

d'acquérir et de garder une propriété, et comment peuvent-ils se

sentir propriétaires alors qu'à proprement parler ils ne possèdent rien ?

« RÉSUMÉ.

QUESTIONS DE VOCABULAIRE.

DISCUSSION.

lentement dans les pays et dans les sociétés les plus riches -l'émanci­ pation des femmes, des enfants et des adolescents semble se réaliser quand (et dans la mesure où) le standard de vie de la société s'élève.

Avec le lent effondrement du type patriarcal démodé de la propriété des personnes, est-ce que la moyenne des individus, et les plus pauvres des sociétés industrielles pleinement développées, réussiront maintenant à assouvir leur passion d'acquérir, de conserver et d'accroître leur bien ? La réponse se situe dans l'extension du domaine de la propriété afin d'y inclure les amis, les amants, la santé, les voyages, les objets d'art, Dieu, le moi de chacun.

Max Stirner 1 a tracé un brillant tableau de l'obsession bourgeoise de la propriété.

Les personnes sont transformées en objets ; leurs interrelations prennent les caractères de la propriété.

« L'individualisme » qui, dans son sens positif, suppose la libération des chaînes sociales, signifie, dans son sens négatif, « la propriété de soi », le droit, et le devoir d'investir son énergie dans sa propre réussite.

Notre moi est l'objet le plus important de notre sentiment de pro­ priété, car il comprend beaucoup de choses : notre corps, notre nom, notre statut social, nos possessions (y compris nos connaissances), l'image que nous nous faisons de nous-même et celle que nous dési­ rons que les autres aient de nous.

Notre moi est un mélange de qualités réelles, telles que les connaissances et le talent, et de certaines qualités fictives que nous élaborons autour d'un noyau de réalité.

Mais le point essentiel n'est pas tellement ce qu'est le contenu du moi, mais que le moi soit ressenti comme un objet que chacun possède, et que cet « objet » soit à la base de notre sentiment d'identité.

1.

Max Stirner: philosophe allemand et journaliste (1806-1856).

Questions: J.

Résumez le texte en J80 mots.

(Une marge de JO %en plus ou en moins est tolérée).

Indiquez en fin de résumé le nombre de mots utilisés.

2.

Expliquez les expressions suivantes : -L'hégémonie masculine, - l'obsession bourgeoise de la propriété.

3.

L'auteur affirme que, dans notre société, tout, y compris notre « moi », est assujetti au désir de propriété.

En un développement composé et fondé sur des exemples pré­ cis, vous discuterez ce point de vue.

Barème de notation : Question J : 8 points -Question 2 : 2 points -Question 3 : JO points.

23. »

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