Hobbes V I.
Publié le 01/10/2013
Extrait du document


«
lier traite avec chacun des autres, de ce que la société civile serait
très mal fondée, si les particuliers n'étaient liés à aucun pacte qui
les obligeât à faire ou à omettre ce que l'Ét
at ordonnerait.
Puis
donc que ces derniers pactes sont supposés nécessaires en l'érec-
tion d'une république, et qu'il ne s'en fait aucun autre entre les
particuliers et le peuple, comme je viens de le prouver ; il s'ensuit
qu'il ne se traite qu'entre les particuliers, à savoir chaque bour-
geois promettant de soumettre sa volonté à celle du plus grand
nombre, mais à condition que les autres en feront de même,
comme si chacun disait à son voisin : « Je transfère mon droit à
l'État pour l'amour de vous, afin que vous lui résigniez le vôtre
pour l'amour de moi.
»
VIII.
Comment se forme l'aristocratie.
L'aristocratie,
c'est-à-dire la cour des nobles ou des principaux
de l'État, qui gouverne avec une puissance absolue, tire son
origine de la démocratie qui lui a fait transaction de son droit.
En quoi on suppose que certains personnages de réputation, ou
de naissance illustre, ou que quelque autre qualité rend remar-
quables, sont proposés au peuple qui, donnant ses suffrages, les
élit à la majorité des voix ; de sorte qu'après cette élection tout
le droit du peuple ou de l'État passe à eux ; et leur conseil
de peu de personnes a la même autorité qu'avait auparavant
l'assemblée générale de tous les membres de la république.
Il
suit de cela que le peuple qui leur a transféré sa puissance, ne
subsiste plus comme s'il représentait une seule personne.
IX.
Qu'en l'aristocratie, les principaux de l'État ne font aucun
pacte, et ne s'obligent en rien au peuple, ni à aucun
particulier.
Or, de même qu'en la démocratie,, le peuple n'est obligé à
rien, aussi en l'aristocratie le conseil d'Etat demeure entièrement
libre.
Car, puisque les particuliers ne traitant pas avec le peuple,
mais seulement entre eux, se sont obligés à tout ce que le peuple
Du citoyen
lier traite avec chacun des autres, de ce que la société civile serait
très mal fondée,
si les particuliers n'étaient)iés à aucun pacte qui
les obligeât à faire ou à omettre ce que l'Etat ordonnerait.
Puis
donc que
ces derniers pactes sont supposés nécessaires en l' érec
tion
d'une république, et qu'il ne s'en fait aucun autre entre les
particuliers et le peuple, comme je viens de le prouver ; il s'ensuit
qu'il ne
se traite qu'entre les particuliers, à savoir chaque bour
geois promettant de soumettre
sa volonté à celle du plus grand
nombre, mais à condition que
les autres en feront de même,
cc~mme si chacun disait à son voisin : «Je transfère mon droit à
l'Etat
pour l'amour de vous, afin que vous lui résigniez le vôtre
pour l'amour de moi.
»
VIII.
Comment se forme l'aristocratie.
L' a,ristocratie, c'est-à-dire la cour des nobles ou des principaux
de l'Etat, qui gouverne avec une puissance absolue, tire son
origine de la démocratie qui lui a fait transaction de son droit.
En quoi on suppose que certains personnages de réputation, ou
de naissance illustre, ou que quelque autre qualité rend remar
quables, sont proposés au peuple qui,
donnant ses suffrages, les
élit à la majorité des voix; de, sorte qu'après cette élection tout
le droit du peuple ou de l'Etat passe à eux; et leur conseil
de peu de personnes a la même autorité qu'avait auparavant
l'assemblée générale de tous
les membres de la république.
Il
suit de cela que
le peuple qui leur a transféré sa puissance, ne
subsiste plus comme s'il représentait une seule personne.
IX.
Qu'en l'aristocratie, les principaux de l'État ne font aucun
pacte,
et ne s'obligent en rien au peuple, ni à aucun
particulier.
Or, de même qu'en la démocratie,, le peuple n'est obligé à
rien, aussi en l'aristocratie
le conseil d'Etat demeure entièrement
libre.
Car, puisque
les particuliers ne traitant pas avec le peuple,
mais seulement entre eux,
se sont obligés à tout ce que le peuple
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