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homme bien heureux.

Publié le 15/12/2013

Extrait du document

homme bien heureux. » Tandis que Tom parlait ainsi, ses yeux s'égaraient involontairement du visage de la veuve sur les objets confortables qui l'environnaient. La veuve eut l'air plus embarrassé que jamais ; elle fit un mouvement pour se lever ; mais Tom pressa doucement sa main comme pour la retenir et elle resta sur son siège. Les veuves, messieurs, sont rarement craintives, comme disait mon oncle. « Vraiment, monsieur, je vous suis bien obligée, de votre bonne opinion, dit-elle en riant à moitié ; et si jamais je me marie... - Si ? interrompit Tom en la regardant très-malignement du coin droit de son oeil gauche. - Eh bien ! quand je me marierai, j'espère que j'aurai un aussi bon mari que vous le dites. - C'est-à-dire Jinkins ? - Seigneur ! monsieur ! - Allons ! ne m'en parlez point, je le connais... - Je suis sûre que ceux qui le connaissent ne connaissent pas de mal de lui, reprit la dame un peu piquée par l'air mystérieux du voyageur. - Hum ! » fit Tom. La veuve commença à croire qu'il était temps de pleurer. Elle tira donc son mouchoir et elle demanda si Tom voulait l'insulter ; s'il croyait que c'était l'action d'un gentleman de dire du mal d'un autre gentleman, en arrière ; pourquoi, s'il avait quelque chose à dire, il ne l'avait pas dit à son homme, comme un homme, au lieu d'effrayer une pauvre faible femme de cette manière, etc., etc. « Je ne tarderai pas à lui dire deux mots à lui-même, répondit Tom. Seulement je désire que vous m'entendiez auparavant. - Eh bien ! dites, demanda la veuve en le regardant avec attention. - Je vais vous étonner, répliqua-t-il, en mettant la main dans sa poche. - Si c'est qu'il n'a pas d'argent, je sais cela déjà et ce n'est pas la peine de vous déranger. - Pouh ! cela n'est rien. Moi non plus, je n'ai point d'argent ! Ce n'est pas ça. - Oh ! mon Dieu ! qu'est-ce que c'est donc ? s'écria la pauvre femme. - Ne vous effrayez pas, reprit Tom en tirant la lettre. Et ne criez pas : poursuivit-il en dépliant lentement le papier. - Non ! non ! laissez-moi voir. - Vous n'allez pas vous trouver mal ni vous livrer à d'autres démonstrations de ce genre ? - Non, je vous le promets. - Ni vous précipiter vers la salle commune pour lui dire son affaire ? ajouta Tom ; car, voyezvous, je ferai tout ça pour vous : ce n'est donc pas la peine de vous agiter. - Allons, allons, fit la veuve, laissez-moi lire. - Voilà, » répliqua Tom Smart, qui plaça la lettre dans les mains de la veuve. Les lamentations de la pauvre femme, quand elle en eut pris lecture, auraient percé un coeur de pierre. Tom avait toujours eu le coeur très-tendre, aussi fut-il percé de part en part. La veuve se roulait sur sa chaise en se tordant les mains. « Oh ! la trahison ! oh ! la scélératesse des hommes ! s'écriait-elle. - Effroyables, ma chère dame ; mais calmez-vous. - Non ! Je ne veux pas me calmer ! sanglotait la veuve. Je ne trouverai jamais personne que je puisse aimer comme lui. - Si, si, oh ! si, ma chère dame ! » s'écria Tom Smart en laissant tomber une pluie d'énormes larmes sur les infortunes de la veuve. Il avait passé un bras autour de sa taille, dans l'énergie de sa compassion ; et la veuve, dans son transport de chagrin, avait serré la main de Tom. Elle regarda le visage du voyageur et elle sourit à travers ses larmes : Tom se pencha vers elle, il contempla ses traits, et il sourit aussi à travers ses pleurs. Je n'ai jamais pu découvrir si Tom embrassa la veuve dans ce moment-là. Il disait souvent à mon oncle qu'il n'en avait rien fait, mais j'ai des doutes là-dessus. Entre nous, messieurs, je m'imagine qu'il l'embrassa. Quoi qu'il en soit, Tom jeta le grand homme à la porte, et il épousa la veuve dans le mois. On le voyait souvent se promener aux environs avec sa jument capricieuse, qui traînait lestement la carriole grise aux roues écarlates. Après beaucoup d'années il se retira des affaires et s'en alla en France avec sa femme. L'antique maison fut alors abattue.   Un vieux gentleman curieux prit la parole après le commis voyageur. « Voulez-vous me permettre, lui dit-il, de vous demander ce que devint le fauteuil ? - On remarqua qu'il craquait beaucoup le jour de la noce, mais Tom Smart ne pouvait pas dire positivement si c'était de plaisir ou par suite de souffrances corporelles. Cependant il pensait plutôt que c'était pour la dernière cause, car il ne l'entendit plus parler depuis. - Et tout le monde crut cette histoire-là, hein ? demanda le visage culotté en remplissant sa pipe. - Tout le monde, excepté les ennemis de Tom. Ceux-ci disaient que c'était une blague. D'autres prétendirent qu'il était gris, qu'il avait rêvé tout cela et qu'il s'était trompé de culotte. Mais personne ne s'arrêta à ce qu'ils disaient. - Tom Smart soutint que tout était vrai ? - Chaque mot. - Et votre oncle ? - Chaque lettre. - Ça devait faire deux jolis gaillards tous les deux. - Oui, deux fameux gaillards, répondit le commis voyageur. Deux fameux gaillards, véritablement. »

« Je n’ai jamais pudécouvrir siTom embrassa laveuve danscemoment-là.

Ildisait souvent à mon oncle qu’iln’en avait rienfait,mais j’aides doutes là-dessus.

Entrenous, messieurs, je m’imagine qu’ill’embrassa. Quoi qu’ilensoit, Tom jetalegrand homme àla porte, etilépousa laveuve danslemois.

Onle voyait souvent sepromener auxenvirons avecsajument capricieuse, quitraînait lestement la carriole griseauxroues écarlates.

Aprèsbeaucoup d’annéesilse retira desaffaires ets’en alla en France avecsafemme.

L’antique maisonfutalors abattue.   Un vieux gentleman curieuxpritlaparole aprèslecommis voyageur. « Voulez-vous mepermettre, luidit-il, devous demander ceque devint lefauteuil ? – On remarqua qu’ilcraquait beaucoup lejour delanoce, maisTomSmart nepouvait pasdire positivement sic’était deplaisir oupar suite desouffrances corporelles.

Cependantilpensait plutôt quec’était pourladernière cause,carilne l’entendit plusparler depuis. – Et tout lemonde crutcette histoire-là, hein ?demanda levisage culotté enremplissant sa pipe.

– Tout lemonde, excepté lesennemis deTom.

Ceux-ci disaient quec’était une blague . D’autres prétendirent qu’ilétait gris,qu’il avait rêvétoutcelaetqu’il s’était trompé deculotte. Mais personne nes’arrêta àce qu’ils disaient. – Tom Smart soutint quetout était vrai ? – Chaque mot. – Et votre oncle ? – Chaque lettre. – Ça devait fairedeux jolisgaillards touslesdeux. – Oui, deux fameux gaillards, réponditlecommis voyageur.

Deuxfameux gaillards, véritablement. ». »

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