LA CRITIQUE D'ART.

   La critique d'art a pour objet l'analyse et le jugement des œuvres d'art.    a) Origine. En 1648, fut fondée l'Académie Royale de peinture et de sculpture, réorganisée en 1664, par Colbert. De 1667 à 1682, les membres de l'Académie firent des conférences sur des questions d'art. Ces conférences suscitèrent quelques ouvrages critiques, en vers et en prose :    A. Félibien : Entretien sur... les plus excellents peintres (1666).    Blondel : Cours d'Architecture (1675-1685).    Charles Perrault : Poème sur la peinture.    En 1669, fut fondée l'Académie de musique, sous l'impulsion de Lulli (1633-1687). D'où de nouvelles discussions sur l'Opéra : Saint-Evremond écrit une lettre sur les Opéras, et La Bruyère critique l'opéra dans ses Caractères (Ch. 1er).    b) Forme. La critique d'art a eu le même développement que la critique littéraire : on trouve d'abord des « traités critiques « dont le plus important est peut-être : « Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « de l'abbé Dubos (1719), des ouvrages de polémique, notamment ceux que fit éclore la fameuse « querelle des Bouffons « (1746-1760), qui opposa les partisans de la musique italienne aux partisans de la musique française, querelle dans laquelle J.-J Rousseau prit violemment parti pour les Italiens.    Cependant, le genre de la critique d'art n'a pris vraiment vie qu'avec les journaux, quand Grimm chargea Diderot de faire le compte rendu des Salons (expositions de peinture annuelles), dans sa Correspondance Littéraire. Diderot s'acquitta de cette tâche de 1759 à 1781. Avec lui, la critique d'art revêt sa forme moderne : revue des œuvres d'art sous une forme accessible au grand public.    c) Chefs-d'œuvre. Les œuvres maîtresses de la critique d'art sont: les Salons, de Diderot, les Salons de Charles Baudelaire (1845-1859), la Philosophie de l'Art, de Taine (1865), les Maîtres d'autrefois, de Fromentin (1875), qui est peut-être le chef-d'œuvre du genre.