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Le Conscrit ou Le Retour de Crimee Adieu, les connaissances, j'vous r'verrons avant que d'partir.

Publié le 11/04/2014

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Le Conscrit ou Le Retour de Crimee Adieu, les connaissances, j'vous r'verrons avant que d'partir. (Il entre en scène). ROBERT (toujours riant). D'où viens-tu, Criquet?... Voyons... parle... qu'as-tu donc? CRIQUET. Ah! bonjour, Robert, bonjour, Julien, bonjour, les amis... Hein! Robert, ça fait mal, n'est-ce pas, de quitter comme ça les connaissances? ROBERT. Voyons, Criquet, mauvais conscrit!... On prend du courage, que diable!... Est-ce qu'on se laisse abattre comme ça? CRIQUET. Du courage... du courage... c'est bon à dire, ça!... T'en as donc, toi, Robert, du courage? ROBERT. Je m'en flatte!... Est-ce que ce n'est pas glorieux, d'abord quand nous nous verrons un bel uniforme, et surtout de combattre pour la gloire de notre belle patrie! CRIQUET. Ouiche!... tout ça c'est bel et bon, mais tiens, vois-tu, Robert, moi, l'courage peut pas m'entrer dans la tête... j'ai là... tiens... sus l'estomac, comme deux galettes chaudes de sarrasin! JULIEN Mon pauvre Criquet, il faut tâcher de te remonter un peu le moral; c'est vrai que ça fait de la peine et je crois bien que tu n'es guère fait pour être soldat, et, sur ma parole, je te plains. CRIQUET Ah! toi, Julien, t'es ben heureux... te v'la exempt de c'te diable d'engeance militaire!... Diable de Carmée, va!...J'vous d'mande un peu si c'est jouer de malheur!... J'arrive à la mairie, avec toi, avec Robert, Jobin, Jean Claude, Mathurin!... Bon!... Vous attrapez tous un bon numéro, moi j'mets la main dans ce sac de malheur et vlan! j'attrape le numéro Un...!!!... Tiens! j'en r'viens pas... LEFUTÉ Console-loi, va, mon pauvre filleul, j'penserai à toi et je t'écrirai souvent. CRIQUET SCÈNE 3e 7 Le Conscrit ou Le Retour de Crimee Ah oui! parrain, ça m'f'ra une belle jambe, ça, qu'vous pensiez à moi!.. quand j's'rai au milieu de tout c'fracas d'pistolets, d'fusils, d'canons, brrrrrr!... ROBERT. Voyons, voyons, Criquet, que diable, tu es un homme à la fin! CRIQUET. Dame!... j'dis pas... mais tiens, vois-tu, Robert, quand j'pense qu'il faut quitter parrain Lefuté, ma grosse Rose, mon chien Zozor et pis... et pis... (avec un gros soupir) et pis c'te pauvre chère Caillette... ah! ah! ah! ROBERT (riant) Caillette?... Qu'est-ce que c'est qu'ça, Caillette?... CRIQUET. Eh ben!... tu sais ben, Caillette!... notre vache? Sitôt qu'à m'voyait v'nir le matin, alle riait d'plaisir. Tiens, Robert, d'pis que c'te chère bête sait que j'sis pour partir pour c'te maudite Carmée... alle mange plus, a fait des reniflements, des gémissements qu'ça m'en donne comme des combustions dans l'estomac. ROBERT Tiens, tiens, Criquet, tout ça, c'est des bêtises, faut laisser l'chagrin d'côte... viens chanter avec tes amis... viens boire un bon verre de vin avec les amis, et après, tu partiras joyeux. CRIQUET Oh! pour ça, non, Robert, jamais!... J'sis trop abasourdi... et pis j'te d'mande un peu... qui qui m'ont fait ces Russes pour que j'aille me faire tuer dans c'te coquine de Carmée?... Ah! Jarnigoi! j'ai pas une goutte de sang dans la tête! COUPLETS. Queu douleur! faut que j'aille Vivre loin du pays! J'aimons pas la bataille; Car j'n'ons pas d'ennemis. ROBERT. A tout je me conforme; J'partirai sans regrets; Le tambour, l'uniforme Ont pour moi des attraits. Rantanplan, rantanplan! J'aime ce r'frain du régiment: Rantanplan, rantanplan, Ran ran tan plan plan. SCÈNE 3e 8

« Ah oui! parrain, ça m'f'ra une belle jambe, ça, qu'vous pensiez à moi!..

quand j's'rai au milieu de tout c'fracas d'pistolets, d'fusils, d'canons, brrrrrr!... ROBERT. Voyons, voyons, Criquet, que diable, tu es un homme à la fin! CRIQUET. Dame!...

j'dis pas...

mais tiens, vois-tu, Robert, quand j'pense qu'il faut quitter parrain Lefuté, ma grosse Rose, mon chien Zozor et pis...

et pis...

(avec un gros soupir) et pis c'te pauvre chère Caillette...

ah! ah! ah! ROBERT (riant) Caillette?...

Qu'est-ce que c'est qu'ça, Caillette?... CRIQUET. Eh ben!...

tu sais ben, Caillette!...

notre vache? Sitôt qu'à m'voyait v'nir le matin, alle riait d'plaisir.

Tiens, Robert, d'pis que c'te chère bête sait que j'sis pour partir pour c'te maudite Carmée...

alle mange plus, a fait des reniflements, des gémissements qu'ça m'en donne comme des combustions dans l'estomac. ROBERT Tiens, tiens, Criquet, tout ça, c'est des bêtises, faut laisser l'chagrin d'côte...

viens chanter avec tes amis... viens boire un bon verre de vin avec les amis, et après, tu partiras joyeux. CRIQUET Oh! pour ça, non, Robert, jamais!...

J'sis trop abasourdi...

et pis j'te d'mande un peu...

qui qui m'ont fait ces Russes pour que j'aille me faire tuer dans c'te coquine de Carmée?...

Ah! Jarnigoi! j'ai pas une goutte de sang dans la tête! COUPLETS. Queu douleur! faut que j'aille Vivre loin du pays! J'aimons pas la bataille; Car j'n'ons pas d'ennemis. ROBERT. A tout je me conforme; J'partirai sans regrets; Le tambour, l'uniforme Ont pour moi des attraits. Rantanplan, rantanplan! J'aime ce r'frain du régiment: Rantanplan, rantanplan, Ran ran tan plan plan.

Le Conscrit ou Le Retour de Crimee SCÈNE 3e 8. »

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