Le Mauvais Genie M.
Publié le 11/04/2014
Extrait du document
«
Caroline partit en riant.
Elle avait a peine fait dix pas qu'elle s'entendit encore appeler par la fenetre.
M.
GEORGEY.Caroline, my dear, vous acheter tous les turkeys de Madme Bonard, et tous les semaines
vous prendre deux turkeys, et moi manger deux turkeys.
CAROLINE.Combien faut-il les payer, Monsieur?
M.
GEORGEY.Vous payer quoi demandait Madme Bonard, et vous faire mes salutations.
Allez, my dear,
vous courir vitement.
La tete de M.
Georgey disparut; la fenetre se referma.
Caroline marcha vite d'abord; quand elle fut hors de
vue, elle prit son pas accoutume.
Quand je perdrais quelques minutes, se dit-elle, les tarke, comme il les appelle, n'auront pas disparu.
Mais,
avec lui, c'est toujours vite, vite.
Il n'a pas de patience.
C'est un brave homme tout de meme, et les Bourel le
savent bien.
Ils l'attrapent joliment.
C'est le garcon surtout que je n'aime pas.
Il trompe ce pauvre M.
Georgey
que c'est une pitie.
Je finirai bien par le demasquer tout de meme.
Tiens! le voila tout juste; il sort du cafe
Margot.
Ou prend-il tout l'argent qu'il depense? Ce n'est toujours pas le pere qui lui en donne; car il est
joliment serre.
Tiens! voila le petit Bonard qui le rencontre...
Ils entrent dans le bois, qu'est-ce qu'ils ont a
comploter ensemble? Ca me fait l'effet d'une paire de filous.
Tout en observant et en reflechissant, Caroline etait arrivee chez les Bonard; elle ne trouva que la femme et lui
fit de suite la commission de M.
Georgey.
MADAME BONARD, riant.Ah! c'est M.
Georgey qu'il s'appelle; mes dindes lui ont donne dans l'oeil, a ce
qu'il parait.
Il est un peu drole, tout de meme.
CAROLINE.Lui vendez-vous vos dindes? il les veut toutes.
MADAME BONARD.Toutes a la fois? Que va-t-il faire de ces quarante-six betes qu'il faut nourrir et
mener dans les champs?
CAROLINE.Non, non, il en veut deux par semaines; mais il les retient toutes.
Combien les vendez-vous?
MADAME BONARD.Je les vends quatre francs; mais s'il faut les lui garder trois ou quatre mois encore, ce
n'est pas possible; les betes me couteraient cher a nourrir; de plus, elles deperiraient et ne vaudraient plus rien.
CAROLINE.Il m'a pourtant bien recommande de les acheter toutes.
MADAME BONARD.Ecoutez; pour l'obliger, je veux bien lui en garder une douzaine, mais je vendrai le
reste a la foire du mois prochain.
Pas possible autrement; elles sont toutes a point pour etre mangees.
CAROLINE.Va-t-il etre contrarie! Il tient a vos dindes que c'en est risible; les deux dernieres que je lui ai
servies, je croyais le voir etouffer, tant il en a mange.
Jamais il n'en avait eu de si tendres, de si blanches, de si
excellentes, disait-il entre chaque bouchee.
MADAME BONARD.Est-ce qu'il vit seul? Que fait-il dans notre pays?
CAROLINE.Il vit tout seul.
Il n'a que moi pour le servir.
Il est venu, parait-il, pour construire et mettre en
train une usine pour un ami, le baron de Gerfeuil, qui n'y entend rien et qui l'a fait venir d'Angleterre.
Et il doit
avoir beaucoup d'argent, car il en depense joliment.
Il travaille toujours; il ne voit personne que les ouvriers et Le Mauvais Genie
V.
TOUS LES TURKEYS 20.
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