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Les enfants anglais

Publié le 30/11/2011

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Il est bien connu que les Anglais sont les inventeurs de la littérature enfantine, dans le sens qu'on donne aujourd'hui à ce mot. Ni Perrault, ni Madame d'Aulnoy n'entrent dans la catégorie. Ces écrivains, qui ne sont pas négligeables, appartiennent plutôt à la classe des folkloristes. Ecrire pour les enfants, c'est parler un langage auquel les enfants sont sensibles. Il paraît que les Anglais s'y entendaient. Le Roi de la rivière d'or de John Ruskin, aux éditions Flammarion en témoigne. Ce conte de fées, est apprécié depuis longtemps par les jeunes Anglais. En effet, l'histoire du petit Gluck,  de ses deux méchants frères et du personnage mystérieux qui modifia leur vie, a une qualité classique par le style et la construction du récit. Le Roi de la rivière d'or est un véritable texte de lecture à l'usage de la jeunesse, destiné, dans cette édition illustrée, à figurer en bonne place dans la bibliothèque des enfants.

« dans le sens le plus simple du mot, c'est la vie quo­ tidienne de l'homme et le dépassement que chacun peut atteindre.

John Kemp, le héros du roman de Conrad est accusé injustement de vol ; il trouve un embarquement sur un bateau pour les Antilles.

Alors commence un roman feuilleton dont la télé­ vision ne voudrait pas aujourd'hui, avec de méchants flibustiers et de belles aventurières dont la présence est obligatoire dans ce genre de récits.

Mais ce n'est pas le sujet.

Si Conrad reste un écri­ vain lisible, c'est justement parce qu'il parle en paraboles et que chez lui l'histoire est toujours symbolique ; c'est parce que chez lui, si ses héros ne réfléchissent guère, l'auteur réfléchit pour eux et se réfléchit en eux.

Un cheval tibétain Mireille Helffer publie chez Droz à Genève un ouvrage très intéressant sur une part rrialconnue de la littérature lyrique tibétaine : les Chants dans l'épopée tibétaine de Gé-Sar d'après le livre de la course de cheval.

Ce travail, d'une technicité sou­ vent difficile porte sur un chapitre du cycle épique dont le héros principal porte le nom de Gé-Sar : « La Course de Cheval ».

M.

Helffer en a confronté les versions écrites et chantées, en expert de la civi­ lisation tibétaine à laquelle se réfèrent ces chants.

La première partie de son étude nous livre les tra­ ductions, accompagnées de notes et commentaires.

La seconde partie analyse les procédés stylistiques et la métrique, la société et la religion, ainsi que les principaux personnages.

Cette monographie est un excellent point de départ pour une meilleure connaissance d'un monde musical sur lequel on ne dispose encore d'aucune étude d'ensemble.

Des hommes illustres Charles-François Lhomond est certainement un des auteurs les plus régulièrement réédités de Fran­ ce.

Son plus célèbre ouvrage, De viris il/ustribus urbis Romae a Romula ad Augustum, publié pour la première fois en 1779, en est, au bout de pres de deux siècles, à sa deux cent quatre-vingt-unième édition.

En des temps où les programmes scolaires changent encore plus souvent que les manuels, cette pérennité et cette stabilité donnent à penser.

Il doit y avoir encore beaucoup à prendre chez cet homme dont une rue parisienne perpétue le nom mais qu'on trouve de moins en moins dans les dic­ tionnaires.

La Société savante des antiquaires de Picardie a voulu réparer cet oubli en commémo­ rant le deux cent cinquantième anniversaire de.

sa naissance.

Lhomond est en effet né à Chaulnes, dans la Somme, le 28 octobre 1727.

Son père recopiait en grosse les actes officiels.

Des études à Paris, la prêtrise, une licence de théo­ logie et puis l'enseignement au collège Cardinal­ Lemoine, c'est à peu près à quoi se résume sa vie.

Il aurait pu, par ses mérites, accéder à de hautes dignités ; il refusa toujours de quitter sa chaire de français et de latin.

Il était modeste par nature.

Il était aussi d'une grande bonté.

Deux soudards qui, dans les premiers mois de la Révolution, étaient entrés chez lui et lui avaient volé toute sa fortune en le laissant plus mort que vif, ne se tirèrent d'af­ faire, quand on les eut attrapés, que parce qu'il crut nécessaire de plaider leur cause ; il insista même pour que le juge leur rendît une partie de ce qu'ils avaient dérobé.

A quelque temps de là, comme il avait refusé de prêter serment à la constitution civi­ le du clergé, il fut mis sur les listes d'ennemis de la patrie.

Le hasard fit qu'un de ses anciens élèves, qui faisait partie du Comité de Salut public, lut son nom et le raya en criant fort qu'il ne laisserait pas faire cela.

Il s'appelait Tallien.

Lhomond, fatigué et rendu invalide par l'agression dont il avait été victi­ me, mourut le 31 décembre 1794.

Cette vie sans relief avait été une vie de travail constant.

Des poésies sans queue ni tête Lewis Carroll, qui s'appelait Charles Lutwige Dodgson {1832-1898), était le fils d'un pasteur anglican ; le troisième d'une famille de onze enfants.

Ordonné diacre, il enseigna les mathémati­ ques.

Les mathématiques doivent expliquer son goût de l'absurde logique qui fait l'attrait de ses œuvres.

Les éditions Aubier-Montaigne publient, de l'auteur d'Alice au pays des merveilles, les Let­ tres à ses amies enfants, avec les Fantasmagories et les Poésies sans queue ni tête.

Carroll entretenait des relations suivies avec une foule de petites filles qu'il photographiait et qu'il aimait amuser sans jamais aller au-delà de ce que la société victorienne l'autorisait à faire .· L'introduction de J.-J.

Mayoux raconte les amours enfantines dont les lettre témoignent ou dont elles traduisent l'obsession.

Le lecteur entre en effet dans le pays des merveilles, et, s'il ne s'en inquiète pas, s'en ressent étrangement.

Le trouble de ces nymphettes innocentes passe dans les mots de l'écrivain qui sait fort bien s'en servir.

Son appartement était plein de trésor, des jouets, des jeux, sa bouche pleine d'histoires.

Carroll avait autour de lui, une quarantaine de petites filles, dont une huitaine lui plaisaient particulièrement.

Il y avait aussi les mères, qui s'inquiétaient parfois des baisers amicaux échangés entre cet homme et leurs enfants.

La correspondance, les poèmes, tout est plaisant.

Il y a l'humour, une manière de dire les .

choses, une autre de ne pas les dire.

Lewis Carroll maniait chaque manière à la perfection.

Les mots sont bien choisis, les idées bondissent, les plaisan­ teries fusent ; on est en dehors de la réalité.

La tra­ duction d'Henri Parisot traduit l'impossible ; elle transpose avec une incroyable ingéniosité des let­ tres qui ne sont que des jeux de mots, comme si cela était possible, et des poèmes intraduisibles, complètement fermés à la langue française, comme tout ce qui tient du non-sens anglais.

La doublure est de premier ordre.. »

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