Les trois voies de la poésie dans la seconde moitié du XIXe siècle

   Matière. — Un critique contemporain distingue, parmi les poètes romantiques trois grandes familles : les affectifs, « surtout préoccupés de saisir et de noter dans son déroulement fuyant leur chant intérieur « (tel Lamartine dans ses premières œuvres) ; les actifs, « ceux qui vont demander à leur imagination la création d'un monde plus conforme à leurs désirs « (comme Victor Hugo) ; enfin les intellectuels (ainsi Vigny) qui, « malgré leur penchant de poètes, ont trop d'esprit critique pour s'abandonner au fil de la rêverie ou aux constructions hasardeuses de leur fantaisie «.    Et il ajoute : « Trois grandes familles de poètes... ou trois grandes masses aux yeux de qui contemple d'un peu haut le panorama de la poésie romantique et d'où partent trois grandes routes qui sont précisément celles où, après Baudelaire, vont s'engager, chacun en son sens, les grands aventuriers. «    Vous commenterez cette distinction établie entre la poésie proprement lyrique, la poésie fantastique et la poésie pure, et vous l'appliquerez, si possible, aux poètes de la deuxième moitié du XIXe siècle que vous connaissez.