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Oeuvres de Napoleon Bonaparte, Tome IV.

Publié le 12/04/2014

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Oeuvres de Napoleon Bonaparte, Tome IV. Burgos, le 12 novembre 1808. Deuxième bulletin de l'armée d'Espagne, Le duc de Dantzick est entré dans Valmaseda en poursuivant l'ennemi. Dans la journée du 8, le général Sébastiani découvrit sur une montagne très-élevée, à la droite de Valmaseda, l'arrière-garde des insurgés; il marcha sur-le-champ à eux, les culbuta, et fit une centaine de prisonniers. Cependant, la ville de Burgos était occupée par l'armée d'Estramadure, formée en trois divisions: l'avant-garde composée des gardes wallonnes et espagnoles et du corps d'étudians des universités de Salamanque et de Léon, formant plusieurs bataillons; plusieurs régimens de ligne et des régimens de nouvelle formation, formés depuis l'insurrection de Badajoz, portaient cette armée à environ vingt mille hommes. L'empereur ayant donné le commandement de la cavalerie de l'armée au maréchal duc d'Istrie, donna le commandement du deuxième corps au maréchal duc de Dalmatie. Le 10, à la pointe du jour, ce maréchal marcha à la tête de la division Mouton, pour reconnaître l'ennemi. Arrivé à Gamonal, il fut accueilli par une décharge de trente pièces de canon: ce fut le signal du pas de charge. L'infanterie de la division Mouton marcha soutenue par des salves d'artillerie. Les gardes wallonnes et espagnoles furent culbutées à la première attaque. Le duc d'Istrie, à la tête de sa cavalerie, déborda leurs ailes; l'ennemi fut mis en pleine déroute; trois mille hommes sont restés sur le champ de bataille, douze drapeaux et vingt-cinq pièces de canon ont été pris, trois mille prisonniers ont été faits; le reste est dispersé. Nos troupes sont entrées pêle-mêle avec l'ennemi dans la ville de Burgos, et la cavalerie le poursuit dans toutes les directions. Cette armée d'Estramadure, qui venait de Madrid à marches forcées, qui s'était signalée pour premier exploit, par l'égorgement de son infortuné général, le comte de Torrès, toute armée de fusils anglais, et spécialement soldée par l'Angleterre, n'existe plus. Le colonel des gardes wallonnes et un grand nombre d'officiers supérieurs ont été faits prisonniers. Notre perte a été très-légère; elle consiste en douze ou quinze hommes tués et cinquante blessés au plus. Un seul capitaine a été tué d'un boulet. Cette affaire, due aux dispositions du duc de Dalmatie et à l'intrépidité avec laquelle le duc d'Istrie a fait charger la cavalerie, fait le plus grand honneur à la division Mouton; il est vrai que cette division est composée de corps dont le seul nom est depuis long-temps un dire d'honneur. Le château de Burgos a été occupé et trouvé en bon état. Il y a des magasins considérables de farines, de vin et de blé. Le 11, l'empereur a passé la revue de la division Bonnet, et l'a dirigée immédiatement sur les débouchés des gorges de Saint-Ander. Voici la position de l'armée aujourd'hui: Le maréchal duc de Bellune poursuivant vivement les restes de l'armée de Galice, qui se retire par Villarcayo et Reynosa, point vers lequel le duc de Dalmatie est en marche. Il ne lui restera plus d'autres ressources que de se disséminer dans des montagnes, en abandonnant son artillerie, ses bagages et tout ce qui constitue une armée. S. M. l'empereur est à Burgos avec sa garde; le général Milhaud, avec sa division de dragons, marche sur Palencia; le général Lasalle a pris possession de Lerma. Burgos, le 12 novembre 1808. 158 Oeuvres de Napoleon Bonaparte, Tome IV. Ainsi, dans un moment, les armées de Galice et d'Estramadure ont été battues, dispersées et en partie détruites, et cependant tous les corps de l'armée ne sont pas arrivés. Les trois-quarts de la cavalerie sont en arrière, et près de la moitié de l'infanterie. On a remarqué dans l'armée insurgée les contrastes les plus opposés. On a trouvé dans la poche des officiers morts, des contrôles de compagnies qui s'intitulaient compagnies de Brutus, compagnies del Populo; c'étaient les compagnies des étudians des écoles; d'autres dont les compagnies portaient des noms de saints; c'était l'insurrection des paysans. Anarchie et désordres, voilà ce que l'Angleterre sème en Espagne. Qu'en recueillera-t-elle? la haine de cette brave nation éclairée et réorganisée. Du reste, l'extravagance des meneurs des insurgés s'aperçoit partout. Il y a des drapeaux parmi ceux que nous avons pris, où l'aigle impérial se trouve déchiré par le lion d'Espagne; et qui se permet de pareilles allégories? Les troupes les plus mauvaises qui existent en Europe. La cavalerie de l'armée d'Estramadure a été battue de l'oeil. Du moment que le dixième de chasseurs l'a aperçue, elle s'est mise en déroute, et on ne l'a plus revue. L'empereur a passé la revue du corps du duc de Dalmatie, comme il partait de Burgos pour marcher sur les derrières de l'armée de Galice. S. M. a fait des promotions, donné des récompenses, et a été fort contente de la troupe. Elle a témoigné sa satisfaction aux vainqueurs de Médina del Riosecco et de Burgos, le maréchal duc d'Istrie, et les généraux Merle et Mouton. An quartier-impérial de Burgos, le 12 novembre 1808. Au président du corps législatif. Monsieur le président du corps législatif, mes troupes ayant, au combat de Burgos, pris douze drapeaux de l'armée d'Estramadure, parmi lesquels se trouvent ceux des gardes wallonnes et espagnoles, j'ai voulu profiter de cette circonstance et donner une marque de ma considération aux députés des départemens au corps législatif, en leur envoyant ces drapeaux pris dans la même quinzaine où j'ai présidé à l'ouverture de leur session. Que les députés des départemens et les collèges électoraux dont ils font partie, y voient le désir que j'ai de leur donner une preuve de mon estime. Cette lettre n'étant à autre fin, je prie Dieu qu'il vous ait, monsieur le président du corps législatif, en sa sainte et digne garde. Burgos, le 13 décembre 1808. Troisième bulletin de l'armée d'Espagne. L'armée de Galice, qui est en fuite de Bilbao, est poursuivie par le maréchal duc de Bellune, dans la direction d'Espinosa; par le maréchal duc de Dantzick, dans celle de Villarcayo, et tournée sur Reynosa, par le maréchal duc de Dalmatie. Des événemens importans doivent avoir lieu. Le général Milhaud, avec sa division de cavalerie, est entré à Palencia, et a poussé des détachemens sur les débouchés de Reynosa, à la suite d'un parc d'artillerie de l'armée de Galice. Les jeunes étudians de Salamanque, qui croyaient faire la conquête de la France, les paysans fanatiques qui rêvaient déjà le pillage de Baïonne et de Bordeaux, et se croyaient conduits par tous les saints apparus à des moines imposteurs, se trouvent déchus de leurs folles chimères. Leur désespoir et leur consternation sont au comble; ils se lamentent des malheurs auxquels ils sont en proie, des mensonges qu'on leur a fait accroire, et de la lutte sans objet dans laquelle ils sont engagés. An quartier-impérial de Burgos, le 12 novembre 1808. 159
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« Ainsi, dans un moment, les armées de Galice et d'Estramadure ont été battues, dispersées et en partie détruites, et cependant tous les corps de l'armée ne sont pas arrivés.

Les trois-quarts de la cavalerie sont en arrière, et près de la moitié de l'infanterie. On a remarqué dans l'armée insurgée les contrastes les plus opposés.

On a trouvé dans la poche des officiers morts, des contrôles de compagnies qui s'intitulaient compagnies de Brutus, compagnies del Populo; c'étaient les compagnies des étudians des écoles; d'autres dont les compagnies portaient des noms de saints; c'était l'insurrection des paysans.

Anarchie et désordres, voilà ce que l'Angleterre sème en Espagne.

Qu'en recueillera-t-elle? la haine de cette brave nation éclairée et réorganisée.

Du reste, l'extravagance des meneurs des insurgés s'aperçoit partout.

Il y a des drapeaux parmi ceux que nous avons pris, où l'aigle impérial se trouve déchiré par le lion d'Espagne; et qui se permet de pareilles allégories? Les troupes les plus mauvaises qui existent en Europe. La cavalerie de l'armée d'Estramadure a été battue de l'oeil.

Du moment que le dixième de chasseurs l'a aperçue, elle s'est mise en déroute, et on ne l'a plus revue. L'empereur a passé la revue du corps du duc de Dalmatie, comme il partait de Burgos pour marcher sur les derrières de l'armée de Galice.

S.

M.

a fait des promotions, donné des récompenses, et a été fort contente de la troupe.

Elle a témoigné sa satisfaction aux vainqueurs de Médina del Riosecco et de Burgos, le maréchal duc d'Istrie, et les généraux Merle et Mouton. An quartier-impérial de Burgos, le 12 novembre 1808. Au président du corps législatif. Monsieur le président du corps législatif, mes troupes ayant, au combat de Burgos, pris douze drapeaux de l'armée d'Estramadure, parmi lesquels se trouvent ceux des gardes wallonnes et espagnoles, j'ai voulu profiter de cette circonstance et donner une marque de ma considération aux députés des départemens au corps législatif, en leur envoyant ces drapeaux pris dans la même quinzaine où j'ai présidé à l'ouverture de leur session.

Que les députés des départemens et les collèges électoraux dont ils font partie, y voient le désir que j'ai de leur donner une preuve de mon estime.

Cette lettre n'étant à autre fin, je prie Dieu qu'il vous ait, monsieur le président du corps législatif, en sa sainte et digne garde. Burgos, le 13 décembre 1808. Troisième bulletin de l'armée d'Espagne. L'armée de Galice, qui est en fuite de Bilbao, est poursuivie par le maréchal duc de Bellune, dans la direction d'Espinosa; par le maréchal duc de Dantzick, dans celle de Villarcayo, et tournée sur Reynosa, par le maréchal duc de Dalmatie.

Des événemens importans doivent avoir lieu. Le général Milhaud, avec sa division de cavalerie, est entré à Palencia, et a poussé des détachemens sur les débouchés de Reynosa, à la suite d'un parc d'artillerie de l'armée de Galice. Les jeunes étudians de Salamanque, qui croyaient faire la conquête de la France, les paysans fanatiques qui rêvaient déjà le pillage de Baïonne et de Bordeaux, et se croyaient conduits par tous les saints apparus à des moines imposteurs, se trouvent déchus de leurs folles chimères.

Leur désespoir et leur consternation sont au comble; ils se lamentent des malheurs auxquels ils sont en proie, des mensonges qu'on leur a fait accroire, et de la lutte sans objet dans laquelle ils sont engagés.

Oeuvres de Napoleon Bonaparte, Tome IV. An quartier-impérial de Burgos, le 12 novembre 1808.

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