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Oeuvres de Napoleon Bonaparte, Tome IV.

Publié le 12/04/2014

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Oeuvres de Napoleon Bonaparte, Tome IV. S.M. désirant que le prince Jérôme eût occasion de s'instruire l'a fait appeler de Silésie. Ce prince a pris part à tous les combats qui ont eu lieu, et s'est trouvé souvent aux avant-postes. S.M. a été satisfaite de la conduite de l'artillerie, pour l'intelligence et l'intrépidité qu'elle a montrées devant l'ennemi, soit dans la construction des ponts, soit pour faire marcher l'artillerie au milieu des mauvais chemins. Le général Marulaz, commandant la cavalerie légère du troisième corps, le colonel Excelmans, du premier de chasseurs, et le général Petit, ont fait preuve d'intelligence et de bravoure. S.M. a recommandé que dans les relations officielles des différentes affaires, on fît connaître un grand nombre de traits qui méritent de passer à la postérité; car c'est pour elle, et pour vivre éternellement dans sa mémoire, que le soldat français affronte tous les dangers et toutes les fatigues. Pultusk, le 30 décembre 1806. Quarante-septième bulletin de la grande armée. Le combat de Czarnowo, celui de Nasielsk, celui de Kursomb, le combat de cavalerie de Lopackzin, ont été suivis par les combats de Golymin et de Pultusk; et la retraite entière et précipitée des armées russes a terminé l'année et la campagne. Combat de Pultusk. Le maréchal Lannes ne put arriver vis à vis Pultusk que le 26 au matin. Tout le corps de Benigsen s'y était réuni dans la nuit. Les divisions russes qui avaient été battues à Nasielsk, poursuivies par la troisième division du corps du maréchal Davoust, entrèrent dans le camp de Putulsk à deux heures après minuit. A dix heures le maréchal Lannes attaqua, ayant la division Suchet en première ligne, la division Gazan en seconde ligne, la division Gudin, du troisième corps d'armée, commandée par le général Daultanne, sur sa gauche. Le combat devint vif. Après différens engagemens, l'ennemi fut culbuté. Le dix-septième régiment d'infanterie légère et le trente-quatrième se couvrirent de gloire. Les généraux Vedel et Claparède ont été blessés. Le général Treillard, commandant la cavalerie légère du corps d'armée, le général Boussard, commandant une brigade de la division de dragons Beker, le colonel Barthelemy, du quinzième régiment de dragons, ont été blessés par la mitraille. L'aide-de-camp Voisin, du maréchal Lannes, et l'aide-de-camp Curial, du général Suchet, ont été tués l'un et l'autre avec gloire. Le maréchal Lannes a été touché d'une balle. Le cinquième corps d'armée a montré, dans cette circonstance, ce que peuvent des braves, et l'immense supériorité de l'infanterie française sur celle des autres nations. Le maréchal Lannes, quoique malade depuis huit jours, avait voulu suivre son corps d'armée. Le quatre-vingt-cinquième régiment a soutenu plusieurs charges de cavalerie ennemie avec sang-froid et succès. L'ennemi, dans la nuit, a battu en retraite et a gagné Ostrolenka. Combat de Golymin. Pendant que le corps de Benigsen était à Pultusk, et y était battu, celui de Buxhowden se réunissait à Golymin, à midi. La division Panin, de ce corps, qui avait été attaquée la veille par le grand-duc de Berg, une autre division qui avait été battue à Nasielsk, arrivaient par différens chemins au camp de Golymin. Le maréchal Davoust, qui poursuivait l'ennemi depuis Nasielsk, l'atteignit, le chargea, et lui enleva un bois près du camp de Golymin. Dans le même temps, le maréchal Augereau arrivant de Golaczima, prenait l'ennemi en flanc. Le général de Pultusk, le 30 décembre 1806. 74 Oeuvres de Napoleon Bonaparte, Tome IV. brigade Lapisse, avec le seizième d'infanterie légère, enlevait à la baïonnette un village qui servait de point d'appui à l'ennemi. La division Heudelet se déployait et marchait à lui. A trois heures après midi, le feu était des plus chauds. Le grand-duc de Berg fit exécuter avec le plus grand succès plusieurs charges, dans lesquelles la division de dragons Klein se distingua. Cependant la nuit arrivant trop tôt, le combat continua jusqu'à onze heures du soir. L'ennemi fit sa retraite en désordre, laissant son artillerie, ses bagages, presque tous ses sacs, et beaucoup de morts. Toutes les colonnes ennemies se retirèrent sur Ostrolenka. Le général Fenerolle, commandant une brigade de dragons, fut tué d'un boulet. L'intrépide général Rapp, aide-de-camp de l'empereur, a été blessé d'un coup de fusil, à la tête de sa division de dragons. Le colonel Sémélé, du brave vingt-quatrième de ligne, a été blessé. Le maréchal Augereau a eu un cheval tué sous lui. Cependant le maréchal Soult, avec son corps d'armée, était déjà arrivé à Molati, à deux lieues de Makow; mais les horribles boues, suite des pluies et du dégel, arrêtèrent sa marche et sauvèrent l'armée russe, dont pas un seul homme n'eût échappé sans cet accident. Les destins de l'armée de Benigsen et de celle de Buxhowden devaient se terminer en deçà de la petite rivière d'Orcye; mais tous les mouvemens ont été contrariés par l'effet du dégel, au point que l'artillerie a mis jusqu'à deux jours pour faire trois lieues. Toutefois, l'armée russe a perdu quatre-vingt pièces de canon, tous ses caissons, plus de douze cents voitures de bagages, et douze mille hommes tués, blessés ou faits prisonniers. Les mouvemens des colonnes françaises et russes seront un objet de vive curiosité pour les militaires, lorsqu'ils seront tracés sur la carte. On y verra à combien peu il a tenu que toute cette armée ne fût prise et anéantie en peu de jours, et cela, par l'effet d'une seule faute du général russe. Nous avons perdu huit cents hommes tués, et nous avons eu deux mille blessés. Maître d'une grande partie de l'artillerie ennemie, de toutes les positions ennemies, ayant repoussé l'ennemi à plus de quarante lieues, l'empereur a mis son armée en quartiers d'hiver. Avant cette expédition, les officiers russes disaient qu'ils avaient cent cinquante mille hommes: aujourd'hui ils prétendent n'en avoir eu que la moitié. Qui croire, des officiers russes avant la bataille, ou des officiers russes après la bataille? La Perse et la Porte ont déclaré la guerre à la Russie. Michelson attaque la Porte. Ces deux grands empires, voisins de la Russie, sont tourmentés par la politique fallacieuse du cabinet de Saint-Pétersbourg, qui agit depuis dix ans chez eux comme elle a fait pendant cinquante ans en Pologne. M. Philippe Ségur, maréchal-des-logis de la maison de l'empereur, se rendant à Nasielsk, est tombé dans une embuscade de cosaques, qui s'étaient placés dans une maison de bois qui se trouve derrière Nasielsk. Il en a tué deux de sa main, mais il a été fait prisonnier. L'empereur l'a fait réclamer; mais le général russe l'avait sur-le-champ dirigé sur Saint-Pétersbourg. De notre camp impérial de Pultusk, le 31 décembre 1806. «M. l'archevêque (ou évêque), les nouveaux succès que nos armées ont remportés sur les bords du Bug et de la Narew, où, en cinq jours de temps, elles ont mis en déroute l'armée russe, avec période son artillerie, de ses bagages et d'un grand nombre de prisonniers, en les obligeant à évacuer toutes les positions importantes où elle s'était retranchée, nous portent à désirer que notre peuple adresse des remercîmens au ciel, pour qu'il continue à nous être favorable, et pour que le Dieu des armées seconde nos justes entreprises, qui ont pour but de donner enfin, à nos peuples, une paix stable et solide, que ne puisse troubler le génie du mal. Cette lettre n'étant pas à autre fin, nous prions Dieu, M. l'archevêque (ou évêque), qu'il vous ait en sa sainte garde. NAPOLÉON. De notre camp impérial de Pultusk, le 31 décembre 1806. 75
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« brigade Lapisse, avec le seizième d'infanterie légère, enlevait à la baïonnette un village qui servait de point d'appui à l'ennemi.

La division Heudelet se déployait et marchait à lui.

A trois heures après midi, le feu était des plus chauds.

Le grand-duc de Berg fit exécuter avec le plus grand succès plusieurs charges, dans lesquelles la division de dragons Klein se distingua.

Cependant la nuit arrivant trop tôt, le combat continua jusqu'à onze heures du soir.

L'ennemi fit sa retraite en désordre, laissant son artillerie, ses bagages, presque tous ses sacs, et beaucoup de morts.

Toutes les colonnes ennemies se retirèrent sur Ostrolenka. Le général Fenerolle, commandant une brigade de dragons, fut tué d'un boulet.

L'intrépide général Rapp, aide-de-camp de l'empereur, a été blessé d'un coup de fusil, à la tête de sa division de dragons.

Le colonel Sémélé, du brave vingt-quatrième de ligne, a été blessé.

Le maréchal Augereau a eu un cheval tué sous lui. Cependant le maréchal Soult, avec son corps d'armée, était déjà arrivé à Molati, à deux lieues de Makow; mais les horribles boues, suite des pluies et du dégel, arrêtèrent sa marche et sauvèrent l'armée russe, dont pas un seul homme n'eût échappé sans cet accident.

Les destins de l'armée de Benigsen et de celle de Buxhowden devaient se terminer en deçà de la petite rivière d'Orcye; mais tous les mouvemens ont été contrariés par l'effet du dégel, au point que l'artillerie a mis jusqu'à deux jours pour faire trois lieues.

Toutefois, l'armée russe a perdu quatre-vingt pièces de canon, tous ses caissons, plus de douze cents voitures de bagages, et douze mille hommes tués, blessés ou faits prisonniers.

Les mouvemens des colonnes françaises et russes seront un objet de vive curiosité pour les militaires, lorsqu'ils seront tracés sur la carte.

On y verra à combien peu il a tenu que toute cette armée ne fût prise et anéantie en peu de jours, et cela, par l'effet d'une seule faute du général russe. Nous avons perdu huit cents hommes tués, et nous avons eu deux mille blessés.

Maître d'une grande partie de l'artillerie ennemie, de toutes les positions ennemies, ayant repoussé l'ennemi à plus de quarante lieues, l'empereur a mis son armée en quartiers d'hiver. Avant cette expédition, les officiers russes disaient qu'ils avaient cent cinquante mille hommes: aujourd'hui ils prétendent n'en avoir eu que la moitié.

Qui croire, des officiers russes avant la bataille, ou des officiers russes après la bataille? La Perse et la Porte ont déclaré la guerre à la Russie.

Michelson attaque la Porte.

Ces deux grands empires, voisins de la Russie, sont tourmentés par la politique fallacieuse du cabinet de Saint-Pétersbourg, qui agit depuis dix ans chez eux comme elle a fait pendant cinquante ans en Pologne. M.

Philippe Ségur, maréchal-des-logis de la maison de l'empereur, se rendant à Nasielsk, est tombé dans une embuscade de cosaques, qui s'étaient placés dans une maison de bois qui se trouve derrière Nasielsk.

Il en a tué deux de sa main, mais il a été fait prisonnier. L'empereur l'a fait réclamer; mais le général russe l'avait sur-le-champ dirigé sur Saint-Pétersbourg. De notre camp impérial de Pultusk, le 31 décembre 1806. «M.

l'archevêque (ou évêque), les nouveaux succès que nos armées ont remportés sur les bords du Bug et de la Narew, où, en cinq jours de temps, elles ont mis en déroute l'armée russe, avec période son artillerie, de ses bagages et d'un grand nombre de prisonniers, en les obligeant à évacuer toutes les positions importantes où elle s'était retranchée, nous portent à désirer que notre peuple adresse des remercîmens au ciel, pour qu'il continue à nous être favorable, et pour que le Dieu des armées seconde nos justes entreprises, qui ont pour but de donner enfin, à nos peuples, une paix stable et solide, que ne puisse troubler le génie du mal.

Cette lettre n'étant pas à autre fin, nous prions Dieu, M.

l'archevêque (ou évêque), qu'il vous ait en sa sainte garde. NAPOLÉON.

Oeuvres de Napoleon Bonaparte, Tome IV. De notre camp impérial de Pultusk, le 31 décembre 1806.

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