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Oeuvres de Napoleon Bonaparte, Tome IV.

Publié le 12/04/2014

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Oeuvres de Napoleon Bonaparte, Tome IV. vive fusillade sur la rive droite. A peine le quatorzième eut-il débouché du pont, qu'il essuya une charge de cavalerie, qu'il soutint avec l'intrépidité ordinaire à l'infanterie française; mais un malheureux lancier pénétra jusqu'à la tête du régiment, et vint percer d'un coup de lance le colonel qui tomba raide mort. C'était un brave soldat; il était digne de commander un si brave corps. Le feu à bout portant qu'exécuta son régiment, et qui mit la cavalerie ennemie dans le plus grand désordre, fut le premier des honneurs rendus à sa mémoire. Le 25, le troisième corps, que commande le maréchal Davoust, se porta à Tykoczyn, où s'était retiré l'ennemi. Le cinquième corps commandé par le maréchal Lannes, se dirigeait sur Pultusk, avec la division de dragons Beker. L'empereur se porta, avec la plus grande partie de la cavalerie de réserve, à Ciechanow. Passage de la Sonna. Le général Gardanne, que l'empereur avait envoyé avec trente hommes de sa garde pour reconnaître les mouvemens de l'ennemi, rapporta qu'il passait la rivière de Sonna à Lopackzin, et se dirigeait sur Tykoczyn. Le grand-duc de Berg, qui était resté malade a Varsovie, n'avait pu résister à l'impatience de prendre part aux événemens qui se préparaient. Il partit de Varsovie et vint rejoindre l'empereur. Il prit deux escadrons des chasseurs de la garde pour observer les mouvemens de la colonne ennemie. Les brigades de cavalerie légère de la réserve, et les divisions Klein et Nansouty, pressèrent le pas pour le joindre. Arrivé au pont de Lopackzin, il trouva un régiment de hussards russes, qui le gardait. Ce régiment fut aussitôt chargé par les chasseurs de la garde, et culbuté dans la rivière, sans autre perte de la part des chasseurs, qu'un maréchal-des-logis blessé. Cependant la moitié de cette colonne n'avait pas encore passé; elle passait plus haut. Le grand-duc de Berg la fît charger par le colonel Dalhmann, à la tête des chasseurs de la garde, qui lui prit trois pièces de canon, après avoir mis plusieurs escadron en déroute. Tandis que la colonne que l'ennemi avait si imprudemment jetée sur la droite, cherchait à gagner la Narew, pour arriver à Tykoczyn, point de rendez-vous, Tykoczyn était occupé par le maréchal Davoust, qui y prit deux cents voitures de bagages et une grande quantité de traînards qu'on ramassa de tous côtés. Toutes les colonnes russes sont coupées, errantes à l'aventure, dans un désordre difficile à imaginer. Le général russe a fait la faute de cantonner son armée, ayant sur ses flancs l'armée française, séparée, il est vrai, par la Narew, mais ayant un pont sur cette rivière. Si la saison était belle, on pourrait prédire que l'armée russe ne se retirerait pas et serait perdue sans bataille; mais dans une saison où il fait nuit à quatre heures, et où il ne fait jour qu'a huit, l'ennemi qu'on poursuit a toutes les chances pour se sauver, surtout dans un pays difficile et coupé de bois. D'ailleurs, les chemins sont couverts de quatre pieds de boue, et le dégel continue. L'artillerie ne peut faire plus de deux lieues dans un jour. Il est donc à prévoir que l'ennemi se retirera de la position fâcheuse où il se trouve, mais il perdra toute son artillerie, toutes ses voitures, tous ses bagages. Voici quelle était, le 25 au soir, la position de l'armée française. La gauche, composée des corps du maréchal prince de Ponte-Corvo et des maréchaux Ney et Bessières, marchant de Biézon sur la route de Grodno; Le maréchal Soult arrivant a Ciechanow; Le maréchal Augereau marchant sur Golymin; Haluski, le 27 décembre 1806. 72 Oeuvres de Napoleon Bonaparte, Tome IV. Le maréchal Davoust entre Golymin et Pultusk; Le maréchal Lannes à Pultusk. Dans ces deux jours nous avons fait quinze à seize cents prisonniers, pris vingt-cinq à trente pièces de canon, trois drapeaux et un étendard. Le temps est extraordinaire ici; il fait plus chaud qu'au mois d'octobre à Paris, mais il pleut, et dans un pays où il n'y a pas de chaussées, on est constamment dans la boue. Golymin, le 28 décembre 1806. Quarante-sixième bulletin de la grande armée. Le maréchal Ney, chargé de manoeuvrer pour détacher le lieutenant-général prussien Lestocq de l'Wrka, déborder et menacer ses communications, et pour le couper des Russes, a dirigé ses mouvemens avec son habileté et son intrépidité ordinaires. Le 23, la division Marchand se rendit à Gurzno, Le 24, l'ennemi a été poursuivi jusqu'à Kunsbroch. Le 25, l'arrière garde de l'ennemi a été entamée. Le 26, l'ennemi s'étant concentré à Soldan et Mlawa, le maréchal Ney résolut de marcher à lui et de l'attaquer. Les Prussiens occupaient Soldan avec six mille hommes d'infanterie et un millier d'hommes de cavalerie; ils comptaient, protégés par les marais et les obstacles qui environnent cette ville, être à l'abri de toute attaque. Tous ces obstacles ont été surmontés par les soixante-neuvième et soixante-seizième. L'ennemi s'est défendu dans toutes les rues, et a été repoussé partout à coups de baïonnette. Le gênerai Lestocq, voyant le petit nombre de troupes qui l'avaient attaqué, voulut reprendre la ville. Il fit quatre attaques successives pendant la nuit, dont aucune ne réussit. Il se retira à Niedenbourg: six pièces de canon, quelques drapeaux, un assez bon nombre de prisonniers, ont été le résultât du combat de Soldan. Le maréchal Ney se loue du général Wonderveid, qui a été blessé. Il fait une mention particulière du colonel Brun, du soixante-neuvième, qui s'est fait remarquer par sa bonne conduite. Le même jour, le cinquante-neuvième a passé sur Lauterburg. Pendant le combat de Soldan, le général Marchand, avec sa division, repoussait l'ennemi de Mlawa, où il eut un très-brillant combat. Le maréchal Bessières, avec le second corps de la réserve de cavalerie, avait occupé Biézun dès le 19. L'ennemi reconnaissant l'importance de cette position, et sentant que la gauche de l'armée française voulait séparer les Prussiens des Russes, tenta de reprendre ce poste; ce qui donna lieu au combat de Biézun. Le 23, à huit heures, il déboucha par plusieurs routes. Le maréchal Bessières avait placé les deux seules compagnies d'infanterie qu'il avait, près du pont. Voyant l'ennemi venir en très-grande force, il donna ordre au général Grouchy de déboucher avec sa division. L'ennemi était déjà maître du village de Karmidjeu, et y avait jeté un bataillon d'infanterie. Chargée par la division Grouchy, la ligne ennemie fut rompue. Cavalerie et infanterie prussienne, fortes de six mille hommes, ont été enfoncées et jetées dans les marais; cinq cents prisonniers, cinq pièces de canon, deux étendards, sont le résultat de cette charge. Le maréchal Bessières se loue beaucoup du général Grouchy, du général Rouget, et de son chef d'état-major le général Roussel. Le chef d'escadron Renié, du sixième régiment de dragons, s'est distingué. M. Launay, capitaine de la compagnie d'élite du même régiment, a été tué. M. Bourreau, aide-de-camp du maréchal Bessières, a été blessé. Notre perte est, du reste, peu considérable. Nous avons eu huit hommes tués et une vingtaine de blessés. Les deux étendards ont été pris par le dragon Plet, du sixième régiment de dragons, et par le fourrier Jeuffroy, du troisième régiment. Golymin, le 28 décembre 1806. 73
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« Le maréchal Davoust entre Golymin et Pultusk; Le maréchal Lannes à Pultusk. Dans ces deux jours nous avons fait quinze à seize cents prisonniers, pris vingt-cinq à trente pièces de canon, trois drapeaux et un étendard. Le temps est extraordinaire ici; il fait plus chaud qu'au mois d'octobre à Paris, mais il pleut, et dans un pays où il n'y a pas de chaussées, on est constamment dans la boue. Golymin, le 28 décembre 1806. Quarante-sixième bulletin de la grande armée. Le maréchal Ney, chargé de manoeuvrer pour détacher le lieutenant-général prussien Lestocq de l'Wrka, déborder et menacer ses communications, et pour le couper des Russes, a dirigé ses mouvemens avec son habileté et son intrépidité ordinaires.

Le 23, la division Marchand se rendit à Gurzno, Le 24, l'ennemi a été poursuivi jusqu'à Kunsbroch.

Le 25, l'arrière garde de l'ennemi a été entamée.

Le 26, l'ennemi s'étant concentré à Soldan et Mlawa, le maréchal Ney résolut de marcher à lui et de l'attaquer.

Les Prussiens occupaient Soldan avec six mille hommes d'infanterie et un millier d'hommes de cavalerie; ils comptaient, protégés par les marais et les obstacles qui environnent cette ville, être à l'abri de toute attaque.

Tous ces obstacles ont été surmontés par les soixante-neuvième et soixante-seizième.

L'ennemi s'est défendu dans toutes les rues, et a été repoussé partout à coups de baïonnette.

Le gênerai Lestocq, voyant le petit nombre de troupes qui l'avaient attaqué, voulut reprendre la ville.

Il fit quatre attaques successives pendant la nuit, dont aucune ne réussit.

Il se retira à Niedenbourg: six pièces de canon, quelques drapeaux, un assez bon nombre de prisonniers, ont été le résultât du combat de Soldan.

Le maréchal Ney se loue du général Wonderveid, qui a été blessé.

Il fait une mention particulière du colonel Brun, du soixante-neuvième, qui s'est fait remarquer par sa bonne conduite.

Le même jour, le cinquante-neuvième a passé sur Lauterburg. Pendant le combat de Soldan, le général Marchand, avec sa division, repoussait l'ennemi de Mlawa, où il eut un très-brillant combat. Le maréchal Bessières, avec le second corps de la réserve de cavalerie, avait occupé Biézun dès le 19. L'ennemi reconnaissant l'importance de cette position, et sentant que la gauche de l'armée française voulait séparer les Prussiens des Russes, tenta de reprendre ce poste; ce qui donna lieu au combat de Biézun.

Le 23, à huit heures, il déboucha par plusieurs routes.

Le maréchal Bessières avait placé les deux seules compagnies d'infanterie qu'il avait, près du pont.

Voyant l'ennemi venir en très-grande force, il donna ordre au général Grouchy de déboucher avec sa division.

L'ennemi était déjà maître du village de Karmidjeu, et y avait jeté un bataillon d'infanterie. Chargée par la division Grouchy, la ligne ennemie fut rompue.

Cavalerie et infanterie prussienne, fortes de six mille hommes, ont été enfoncées et jetées dans les marais; cinq cents prisonniers, cinq pièces de canon, deux étendards, sont le résultat de cette charge.

Le maréchal Bessières se loue beaucoup du général Grouchy, du général Rouget, et de son chef d'état-major le général Roussel.

Le chef d'escadron Renié, du sixième régiment de dragons, s'est distingué.

M.

Launay, capitaine de la compagnie d'élite du même régiment, a été tué. M.

Bourreau, aide-de-camp du maréchal Bessières, a été blessé.

Notre perte est, du reste, peu considérable. Nous avons eu huit hommes tués et une vingtaine de blessés.

Les deux étendards ont été pris par le dragon Plet, du sixième régiment de dragons, et par le fourrier Jeuffroy, du troisième régiment.

Oeuvres de Napoleon Bonaparte, Tome IV. Golymin, le 28 décembre 1806.

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