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On a voulu voir en Jean-Jacques Rousseau le premier des Romantiques français. Cette opinion vous paraît-elle juste ?

Publié le 13/03/2011

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rousseau

Le retour « au sentiment «, l'aspiration vers une littérature qui soit autre chose qu'une psychologie abstraite ou un exposé de vérités raisonnées se dessine avant Rousseau (sujets 186, 187) ; mais, d'autre part, c'est bien lui qui fait avec éclat le procès de la raison raisonnante et lui a opposé les inspirations du cœur, — qui a fait comprendre l'attrait de la rêverie profonde, de la solitude, de tout ce qui nous entraîne loin de la vie réelle; — et comme rien n'est plus personnel que ces rêves et ces chimères, c'est lui qui a donné comme objet à la littérature non pas l'homme en général, mais un homme, celui qui écrit.    Tout cela est romantique. Mais nous verrons qu'il y a dans le romantisme d'autres traits, plus importants peut-être. Les romantiques souffrent du « mal du siècle «; ils sont rongés par un pessimisme à la fois vague et sans remède; d'autre part, ils se font une morale à eux; ils proclament les droits de la grande passion qui permet à l'homme supérieur de mépriser les lois de la morale commune, par exemple celles du mariage et de la fidélité conjugale. Or Rousseau n'est pessimiste que pour lui; il croit que son destin a été malheureux. Mais il a de la vie une conception optimiste; il pense qu'il est facile, si on le veut, d'être heureux; et toute son œuvre en indique les moyens; d'autre part, il ne cesse d'enseigner la morale traditionnelle; tout ce qu'il écrit est un sermon en faveur de la vie simple, humble, vouée au travail, aux joies du foyer, à la fidélité conjugale. Et tous ses lecteurs ont répété cent fois qu'ils y puisaient ces leçons-là.

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