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Phèdre Veut que de son absence on sache le mystère ?

Publié le 12/04/2014

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Phèdre Veut que de son absence on sache le mystère ? Et si, lorsqu'avec vous nous tremblons pour ses jours, Tranquille, et nous cachant de nouvelles amours, Ce héros n'attend point qu'une amante abusée... HIPPOLYTE Cher Théramène, arrête, et respecte Thésée. De ses jeunes erreurs désormais revenu, Par un indigne obstacle il n'est point retenu ; Et fixant de ses voeux l'inconstance fatale, Phèdre depuis longtemps ne craint plus de rivale. Enfin en le cherchant je suivrai mon devoir, Et je fuirai ces lieux que je n'ose plus voir. THERAMENE Hé ! depuis quand, Seigneur, craignez-vous la présence De ces paisibles lieux, si chers à votre enfance, Et dont je vous ai vu préférer le séjour Au tumulte pompeux d'Athènes et de la cour ? Quel péril, ou plutôt quel chagrin vous en chasse ? HIPPOLYTE Cet heureux temps n'est plus. Tout a changé de face Depuis que sur ces bords les Dieux ont envoyé La fille de Minos et de Pasiphaé. THERAMENE J'entends. De vos douleurs la cause m'est connue, Phèdre ici vous chagrine, et blesse votre vue. Dangereuse marâtre, à peine elle vous vit Que votre exil d'abord signala son crédit. Mais sa haine sur vous autrefois attachée, Ou s'est évanouie, ou bien s'est relâchée. Et d'ailleurs, quels périls peut vous faire courir Une femme mourante et qui cherche à mourir ? Phèdre, atteinte d'un mal qu'elle s'obstine à taire, Lasse enfin d'elle-même et du jour qui l'éclaire, Peut-elle contre vous former quelques desseins ? HIPPOLYTE Sa vaine inimitié n'est pas ce que je crains. ACTE I 3 Phèdre Hippolyte en partant fuit une autre ennemie. Je fuis, je l'avoûrai, cette jeune Aricie, Reste d'un sang fatal conjuré contre nous. THERAMENE Quoi ! vous-même, Seigneur, la persécutez-vous ? Jamais l'aimable soeur des cruels Pallantides Trempa-t-elle aux complots de ses frères perfides ? Et devez-vous haïr ces innocents appas ? HIPPOLYTE Si je la haïssais, je ne la fuirais pas. THERAMENE Seigneur, m'est-il permis d'expliquer votre fuite ? Pourriez-vous n'être plus ce superbe Hippolyte, Implacable ennemi des amoureuses lois, Et d'un joug que Thésée a subi tant de fois ? Vénus, par votre orgueil si longtemps méprisée, Voudrait-elle à la fin justifier Thésée ? Et vous mettant au rang du reste des mortels, Vous a-t-elle forcé d'encenser ses autels ? Aimeriez-vous, Seigneur ? HIPPOLYTE Ami, qu'oses-tu dire ? Toi qui connais mon coeur depuis que je respire, Des sentiments d'un coeur si fier, si dédaigneux, Peux-tu me demander le désaveu honteux ? C'est peu qu'avec son lait une mère amazone M'ait fait sucer encor cet orgueil qui t'étonne ; Dans un âge plus mûr moi-même parvenu, Je me suis applaudi quand je me suis connu. Attaché près de moi par un zèle sincère, Tu me contais alors l'histoire de mon père. Tu sais combien mon âme, attentive à ta voix, S'échauffait au récit de ses nobles exploits, Quand tu me dépeignais ce héros intrépide Consolant les mortels de l'absence d'Alcide, Les monstres étouffés et les brigands punis, Procuste, Cercyon, et Scirron, et Sinnis, Et les os dispersés du géant d'Epidaure, Et la Crète fumant du sang du Minotaure. ACTE I 4

« Hippolyte en partant fuit une autre ennemie.

Je fuis, je l'avoûrai, cette jeune Aricie, Reste d'un sang fatal conjuré contre nous.

THERAMENE Quoi ! vous-même, Seigneur, la persécutez-vous ? Jamais l'aimable soeur des cruels Pallantides Trempa-t-elle aux complots de ses frères perfides ? Et devez-vous haïr ces innocents appas ? HIPPOLYTE Si je la haïssais, je ne la fuirais pas.

THERAMENE Seigneur, m'est-il permis d'expliquer votre fuite ? Pourriez-vous n'être plus ce superbe Hippolyte, Implacable ennemi des amoureuses lois, Et d'un joug que Thésée a subi tant de fois ? Vénus, par votre orgueil si longtemps méprisée, Voudrait-elle à la fin justifier Thésée ? Et vous mettant au rang du reste des mortels, Vous a-t-elle forcé d'encenser ses autels ? Aimeriez-vous, Seigneur ? HIPPOLYTE Ami, qu'oses-tu dire ? Toi qui connais mon coeur depuis que je respire, Des sentiments d'un coeur si fier, si dédaigneux, Peux-tu me demander le désaveu honteux ? C'est peu qu'avec son lait une mère amazone M'ait fait sucer encor cet orgueil qui t'étonne ; Dans un âge plus mûr moi-même parvenu, Je me suis applaudi quand je me suis connu.

Attaché près de moi par un zèle sincère, Tu me contais alors l'histoire de mon père.

Tu sais combien mon âme, attentive à ta voix, S'échauffait au récit de ses nobles exploits, Quand tu me dépeignais ce héros intrépide Consolant les mortels de l'absence d'Alcide, Les monstres étouffés et les brigands punis, Procuste, Cercyon, et Scirron, et Sinnis, Et les os dispersés du géant d'Epidaure, Et la Crète fumant du sang du Minotaure.

Phèdre ACTE I 4. »

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