Devoir de Philosophie

Providence et Réforme « Tu n'auras pas d'autre Dieu » : cela veut dire que tu me tiendras, moi seul, pour ton Dieu.

Publié le 21/10/2016

Extrait du document

dieu
Providence et Réforme « Tu n'auras pas d'autre Dieu » : cela veut dire que tu me tiendras, moi seul, pour ton Dieu. Qu'est-ce à dire, comment comprendre cela ? Qu'est-ce qu'avoir un Dieu, et qu'est-ce qu'un Dieu ? Réponse : Un Dieu, cela veut dire celui dont on doit attendre tout bien, et auprès duquel on doit chercher refuge en toute détresse. Ainsi donc, avoir un Dieu, ce n'est rien d'autre que de lui faire confiance et de croire en lui de tout son cœur ; comme je l'ai dit souvent, ce qui fait le Dieu et l'idole, c'est la confiance et la foi, venant du cœur, que l'on place en eux. Si la foi et la confiance sont justes, ton Dieu l'est aussi, et, à l'inverse, si elles sont fausses et injustes, alors le Dieu juste n'est pas là non plus ; car les deux sont liés, la foi et Dieu. Là où, dis-je, tu accroches ton cœur et où tu te fies, là est véritablement ton Dieu. C'est pourquoi le sens de ce commandement est qu'il exige une foi juste et une assurance venant du fond du cœur, lesquelles ont pour objet le Dieu juste et Unique, et s'accrochent à lui seul. Et ce commandement veut dire ceci : veille à me laisser être ton seul Dieu, et n'en recherche jamais aucun autre. En d'autres termes, les biens qui te font défaut, attends-toi à ce que je te les donne et cherche-les chez moi ; et si tu souffres malheur et détresse, agrippe-moi et tiens-toi à moi. Car moi, moi je veux te donner en suffisance et t'aider dans toute détresse ; contente-toi de n'attacher ton cœur à personne d'autre, ni de le laisser reposer ailleurs qu'en moi. Afin que l'on comprenne ce que je veux dire, il me faut le souligner un peu grossièrement, en me servant de contre-exemples courants. Telle personne qu'elle a un Dieu et tout en suffisance lorsqu'elle possède argent et biens, se confie en eux et s'en targue de manière si ferme et assurée qu'il n'accorde rien à personne. Vois, cette personne a aussi un Dieu : c'est Mammon, à savoir l'argent et les biens, sur lequel elle place tout son cœur, et telle est aussi l'idole la plus répandue sur terre. Celui qui a de l'argent et des biens, celui-là se sait en sécurité, et il est aussi joyeux et impavide que s'il siégeait au milieu du paradis ; et à l'inverse, celui qui n'en a pas, celui-là est dans le doute et la crainte, comme s'il ne connaissait aucun Dieu. Car on sera bien en peine d'en trouver quelques-uns qui sont de bonne humeur, ne s'attristent pas et ne se lamentent pas, lorsqu'ils ne possèdent pas le Mammon. Ces sentiments nous collent à la peau jusque dans la tombe. Ainsi donc, celui qui se confie et se vante de ce qu'il possède de grands talents, de l'intelligence, du pouvoir, les faveurs et l'amitié d'autrui, et l'honneur, celui-là a aussi un Dieu, mais ce n'est pas le Dieu juste et unique. Tu vois à nouveau combien on est arrogant, rempli d'assurance et de fierté lorsqu'on peut s'appuyer sur de tels biens, et combien on est craintif lorsqu'ils n'existent pas ou nous sont enlevés. C'est pourquoi je redis que l'interprétation correcte de ce commandement est la suivante : avoir un Dieu, cela veut dire avoir quelque chose en quoi notre cœur se confie entièrement. 00020000009300000C3C8E,Luther, Grand Catéchisme (1529), commentaire du premier commandement, trad. M. Arnold, in Le Livre des Sagesses, Paris, Editions Bayard 2002.
dieu

« celui-l? est dans le doute et la crainte, comme s'il ne connaissait aucun Dieu.

Car on sera bien en peine d'en trouver quelques-uns qui sont de bonne humeur, ne s'attristent pas et ne se lamentent pas, lorsqu'ils ne poss?dent pas le Mammon.

Ces sentiments nous collent ? la peau jusque dans la tombe. Ainsi donc, celui qui se confie et se vante de ce qu'il poss?de de grands talents, de l'intelligence, du pouvoir, les faveurs et l'amiti? d'autrui, et l'honneur, celui-l? a aussi un Dieu, mais ce n'est pas le Dieu juste et unique. Tu vois ? nouveau combien on est arrogant, rempli d'assurance et de fiert? lorsqu'on peut s'appuyer sur de tels biens, et combien on est craintif lorsqu'ils n'existent pas ou nous sont enlev?s.

C'est pourquoi je redis que l'interpr?tation correcte de ce commandement est la suivante?: avoir un Dieu, cela veut dire avoir quelque chose en quoi notre c?ur se confie enti?rement. 00020000009300000C3C8E,Luther, Grand Cat?chisme (1529), commentaire du premier commandement, trad. M.

Arnold, in Le Livre des Sagesses, Paris, Editions Bayard 2002.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles