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quittèrent le terrain avec beaucoup plus de gaieté qu'ils n'en laissaient voir en y arrivant.

Publié le 15/12/2013

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quittèrent le terrain avec beaucoup plus de gaieté qu'ils n'en laissaient voir en y arrivant. « Resterez-vous longtemps ici ? demanda le docteur Slammer à M. Winkle, tandis qu'ils marchaient amicalement côte à côte. - Je crois que nous partirons après-demain. - Je serais très-heureux, après ce ridicule quiproquo, si vous vouliez bien me faire l'honneur de venir ce soir chez moi, avec votre ami. Êtes-vous engagé ? - Nous avons plusieurs amis à l'hôtel du Taureau, et je ne voudrais point les quitter aujourd'hui. Mais nous serions enchantés si vous consentiez à amener ces messieurs pour passer la soirée avec nous. - Avec grand plaisir. Ne sera-t-il point trop tard, à dix heures, pour vous faire une petite visite d'une demi-heure ? - Non certainement. Je serai fort heureux de vous présenter à mes amis, M. Pickwick et M. Tupman. - J'en serai charmé, répliqua le petit docteur, ne soupçonnant guère qu'il connaissait déjà M. Tupman. - Vous viendrez sans faute ? demanda M Snodgrass. - Oh ! assurément. » En parlant ainsi, ils étaient arrivés sur la grande route. Les adieux se firent avec cordialité, et tandis que le docteur et ses amis se rendirent à leur caserne, M. Winkle et M. Snodgrass rentrèrent joyeusement à l'hôtel. Une nouvelle connaissance. Histoire d'un clown. Une interruption désagréable et une rencontre fâcheuse. Chapitre 3 M. Pickwick avait ressenti quelque inquiétude en voyant se prolonger l'absence de ses deux amis, et en se rappelant leur conduite mystérieuse pendant toute la matinée. Ce fut donc avec un véritable plaisir qu'il se leva pour les recevoir, et avec un intérêt peu ordinaire qu'il leur demanda ce qui avait pu les retenir si longtemps. En réponse à cette question, M. Snodgrass allait faire l'historique des circonstances que nous venons de rapporter, lorsqu'il s'aperçut qu'entre M. Tupman et leur compagnon de voyage il y avait dans la chambre un nouvel étranger, d'une apparence également singulière. C'était un homme vieilli par les soucis, dont la face creuse, aux pommettes proéminentes, avec des yeux étincelants quoique profondément encaissés, était rendue plus frappante encore par les cheveux noirs et lisses qui pendaient en désordre sur son collet. Sa mâchoire était si longue et si maigre qu'on aurait pu croire qu'il faisait exprès de retirer ses joues, par une contraction des muscles, si l'expression immobile de ses traits et de sa bouche entrouverte n'avait pas fait voir que c'était là sa physionomie habituelle. Son cou était entouré d'un châle vert, dont les larges bouts, descendant sur sa poitrine, étaient aperçus à travers les boutonnières usées d'un vieux gilet. Enfin, il avait une longue redingote noire, un pantalon de gros drap et des bottes tombant en ruines. Les yeux de M. Snodgrass s'arrêtèrent donc sur ce personnage mal léché, et M. Pickwick, qui s'en aperçut, dit en étendant la main de son côté : « Un ami de notre nouvel ami. Nous avons découvert ce matin que notre ami est engagé au théâtre de cet endroit, quoiqu'il désire que cette circonstance ne soit pas généralement connue. Ce gentleman est un membre de la même profession, et il allait nous régaler d'une petite anecdote lorsque vous êtes entrés. - Masse d'anecdotes, dit l'étranger du jour précédent, en s'approchant de M. Winkle et lui parlant à voix basse : singulier gaillard, pas acteur, fait les utilités, homme étrange, toutes sortes de misères. Nous l'appelons Jemmy le Lugubre. » M. Winkle et M. Snodgrass firent des politesses au gentleman qui portait ce nom élégant, et s'étant assis autour de la table demandèrent de l'eau et de l'eau-de-vie, en imitation du reste de la société. « Maintenant, monsieur, dit M. Pickwick, voulez-vous nous faire le plaisir de commencer votre récit ? » L'individu lugubre tira de sa poche un rouleau de papier malpropre, et se tournant vers M. Snodgrass qui venait d'aveindre[8] son mémorandum, il lui dit d'une voix creuse, parfaitement en harmonie avec son extérieur : « Êtes-vous le poëte ? - Je... je m'exerce un peu dans ce genre, répondit M. Snodgrass, légèrement déconcerté par la brusquerie de la question. - Ah ! la poésie est dans la vie ce que la lumière et la musique sont au théâtre. Dépouillez celuici de ses faux embellissements et celle-là de ses illusions, que reste-t-il de réel et d'intéressant dans tous les deux ? - Cela est bien vrai, monsieur, répliqua M. Snodgrass. - Assis devant les quinquets, vous faites partie du cercle royal ; vous admirez les vêtements de soie de la foule brillante ; vous tenez-vous, au contraire, dans la coulisse, vous êtes le peuple qui fabrique ces beaux vêtements ; gens inconnus et méprisés qui peuvent tomber et se relever, vivre et mourir, comme il plaît à la fortune, sans que personne s'en inquiète. - Certainement, répondit M. Snodgrass, car l'oeil profond de l'homme lugubre était fixé sur lui, et il sentait la nécessité de dire quelque chose. - Allons, Jemmy, dit le voyageur espagnol, soyons vifs, pas de croassements, ayez l'air sociable. - Voulez-vous préparer un autre verre avant de commencer ? » dit M. Pickwick.

« Chapitre 3 Une nouvelle connaissance.

Histoired’unclown.

Une interruption désagréableetune rencontre fâcheuse.

M. Pickwick avaitressenti quelque inquiétude envoyant seprolonger l’absencedeses deux amis, eten serappelant leurconduite mystérieuse pendanttoutelamatinée.

Cefut donc avec un véritable plaisirqu’ilseleva pour lesrecevoir, etavec unintérêt peuordinaire qu’illeur demanda cequi avait pules retenir silongtemps.

Enréponse àcette question, M. Snodgrass allait fairel’historique descirconstances quenous venons derapporter, lorsqu’ils’aperçut qu’entre M. Tupman etleur compagnon devoyage ilyavait danslachambre unnouvel étranger, d’uneapparence également singulière.C’étaitunhomme vieilliparlessoucis, dontla face creuse, auxpommettes proéminentes, avecdesyeux étincelants quoiqueprofondément encaissés, étaitrendue plusfrappante encoreparlescheveux noirsetlisses quipendaient en désordre surson collet.

Samâchoire étaitsilongue etsimaigre qu’onaurait pucroire qu’il faisait exprès deretirer sesjoues, parune contraction desmuscles, sil’expression immobilede ses traits etde sabouche entrouverte n’avaitpasfaitvoir quec’était làsa physionomie habituelle.

Soncouétait entouré d’unchâle vert,dont leslarges bouts, descendant sursa poitrine, étaientaperçus àtravers lesboutonnières uséesd’unvieux gilet.Enfin, ilavait une longue redingote noire,unpantalon degros drap etdes bottes tombant enruines. Les yeux deM. Snodgrass s’arrêtèrentdoncsurcepersonnage malléché, etM. Pickwick, qui s’en aperçut, ditenétendant lamain deson côté : « Unamidenotre nouvel ami.Nous avons découvert cematin quenotre amiestengagé authéâtre decet endroit, quoiqu’il désireque cette circonstance nesoit pasgénéralement connue.Cegentleman estunmembre delamême profession, etilallait nousrégaler d’unepetite anecdote lorsquevousêtesentrés. – Masse d’anecdotes, ditl’étranger dujour précédent, ens’approchant deM. Winkle etlui parlant àvoix basse : singulier gaillard,pasacteur, faitlesutilités, homme étrange, toutes sortes demisères.

Nousl’appelons JemmyleLugubre. » M. Winkle etM. Snodgrass firentdespolitesses augentleman quiportait cenom élégant, et s’étant assisautour delatable demandèrent del’eau etde l’eau-de-vie, enimitation dureste de lasociété. « Maintenant, monsieur,ditM. Pickwick, voulez-vousnousfaireleplaisir decommencer votre récit ? » L’individu lugubretiradesapoche unrouleau depapier malpropre, etse tournant vers M. Snodgrass quivenait d’aveindre [8] son mémorandum, illui dit d’une voixcreuse, parfaitement enharmonie avecsonextérieur : « Êtes-vous lepoëte ? – Je… jem’exerce unpeu dans cegenre, répondit M. Snodgrass, légèrementdéconcertéparla brusquerie delaquestion. – Ah ! lapoésie estdans lavie ceque lalumière etlamusique sontauthéâtre.

Dépouillez celui- ci de ses faux embellissements etcelle-là deses illusions, quereste-t-il deréel etd’intéressant dans touslesdeux ? – Cela estbien vrai,monsieur, répliquaM. Snodgrass. – Assis devant lesquinquets, vousfaites partie ducercle royal ; vousadmirez lesvêtements de soie delafoule brillante ; voustenez-vous, aucontraire, danslacoulisse, vousêteslepeuple qui fabrique cesbeaux vêtements ; gensinconnus etméprisés quipeuvent tomberetse relever, vivreetmourir, comme ilplaît àla fortune, sansquepersonne s’eninquiète. – Certainement, réponditM. Snodgrass, carl’œil profond del’homme lugubreétaitfixésurlui, et ilsentait lanécessité dedire quelque chose. – Allons, Jemmy, ditlevoyageur espagnol, soyonsvifs,pasdecroassements, ayezl’airsociable. – Voulez-vous préparerunautre verreavant decommencer ? » ditM. Pickwick.. »

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