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Robur-le-Conquerant - Je me vengerai, ingénieur Robur!

Publié le 12/04/2014

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Robur-le-Conquerant - Je me vengerai, ingénieur Robur! - Vengez-vous, président du Weldon-Institute! - Et de vous et des vôtres! » Les gens de l'Albatros s'étaient rapprochés dans des dispositions peu bienveillantes. Robur leur fit signe de s'éloigner. « Oui!... De vous et des vôtres!.., reprit Uncle Prudent, que son collègue essayait en vain de calmer. - Quand il vous plaira! répondit l'ingénieur. - Et par tous les moyens possibles! - Assez! dit alors Robur d'un ton menaçant, assez! Il y a d'autres câbles à bord! Taisez-vous, ou, sinon, tout comme le valet, le maître! » Uncle Prudent se tut, non par crainte, mais parce qu'il fut pris d'une telle suffocation que Phil Evans dut l'emmener dans sa cabine. Cependant, depuis une heure, le temps s'était singulièrement modifié. Il y avait des symptômes auxquels on ne pouvait se méprendre. Un orage menaçait. La saturation électrique de l'atmosphère était portée à un tel point que, vers deux heures et demie, Robur fut témoin d'un phénomène qu'il n'avait jamais observé. Dans le nord, d'où venait l'orage, montaient des volutes de vapeurs quasi lumineuses, - ce qui était certainement dû à la variation de la charge électrique des diverses couches de nuages. Le reflet de ces bandes faisait courir, à la surface de la mer, des myriades de lueurs, dont l'intensité devenait d'autant plus vive que le ciel commençait à s'assombrir. L'Albatros et le météore ne devaient pas tarder à se rencontrer, puisqu'ils allaient l'un au-devant de l'autre. Et Frycollin? Eh bien, Frycollin était toujours à la remorque, - et remorque est le mot juste, car le câble faisait un angle assez ouvert avec l'appareil lancé à une vitesse de cent kilomètres, ce qui laissait la baille quelque peu en arrière. Que l'on juge de son épouvante, lorsque les éclairs commencèrent à sillonner l'espace autour de lui, tandis que le tonnerre roulait ses éclats dans les profondeurs du ciel. Tout le personnel du bord s'occupait à manuvrer en vue de l'orage, soit pour s'élever plus haut que lui, soit pour le distancer en se lançant à travers les couches inférieures. L'Albatros se trouvait alors à sa hauteur moyenne -mille mètres environ, - quand éclata un coup de foudre d'une violence extrême. La rafale s'éleva soudain. En quelques secondes, les nuages en feu se précipitèrent sur l'aéronef. Phil Evans vint alors intercéder en faveur de Frycollin et demander qu'on le ramenât à bord. Mais Robur n'avait point attendu cette démarche. Ses ordres étaient donnés. Déjà on s'occupait de haler la corde sur la plate-forme, quand, tout à coup, il se fit un ralentissement inexplicable dans la rotation des X. Dans lequel on verra comment et pourquoi le valet Frycollin fut mis à la remorque. 59 Robur-le-Conquerant hélices suspensives. Robur bondit vers le roufle central « Force ! ... Force ! ... cria-t-il au mécanicien. Il faut monter rapidement et plus haut que l'orage! - Impossible, maître! - Qu'y a-t-il? - Les courants sont troublés!... Il se fait des intermittences!...» Et de fait, l'Albatros s'abaissait sensiblement. Ainsi qu'il arrive pour les courants des fils télégraphiques pendant les orages, le fonctionnement électrique n'opérait plus qu'incomplètement dans les accumulateurs de l'aéronef. Mais, ce qui n'est qu'un inconvénient quand il s'agit de dépêches, ici, c'était un effroyable danger, c'était l'appareil précipité dans la mer, sans qu'on pût s'en rendre maître. « Laisse descendre, cria Robur, et sortons de la zone électrique! Allons, enfants, du sang-froid! » L'ingénieur était monté sur son banc de quart. Les hommes, à leur poste, se tenaient prêts à exécuter les ordres du maître. L'Albatros, bien qu'il se fût abaissé de quelques centaines de pieds, était encore plongé dans le nuage, au milieu des éclairs qui se croisaient comme les pièces d'un feu d'artifice. C'était à croire qu'il allait être foudroyé. Les hélices se ralentissaient encore, et ce qui n'avait été jusque-là qu'une descente un peu rapide menaçait de devenir une chute. Enfin, en moins d'une minute, il était manifeste qu'il serait arrivé au niveau de la mer. Une fois immergé, aucune puissance n'aurait pu l'arracher de cet abîme. Soudain la nuée électrique apparut au-dessus de lui. L'Albatros n'était plus alors qu'à soixante pieds de la crête des lames. En deux ou trois secondes, elles auraient noyé la plate-forme. Mais, Robur, saisissant l'instant propice, se précipita vers le roufle central, il saisit les leviers de mise en train, il lança le courant des piles que ne neutralisait plus la tension électrique de l'atmosphère ambiante... En un instant, il eut rendu à ses hélices leur vitesse normale, arrêté la chute, maintenu l'Albatros à petite hauteur, pendant que ses propulseurs l'entraînaient loin de l'orage, qu'il ne tarda pas à dépasser. Inutile de dire que Frycollin avait pris un bain forcé, - pendant quelques secondes seulement. Lorsqu'il fut ramené à bord, il était mouillé comme s'il eût plongé jusqu'au fond des mers. On le croira sans peine, il ne criait plus. Le lendemain, 4 juillet, l'Albatros avait franchi la limite septentrionale de la Caspienne. XI. Dans lequel la colère de Uncle Prudent croît comme le carré de la vitesse. XI. Dans lequel la colère de Uncle Prudent croît comme le carré de la vitesse. 60

« hélices suspensives. Robur bondit vers le roufle central « Force ! ...

Force ! ...

cria-t-il au mécanicien.

Il faut monter rapidement et plus haut que l'orage! - Impossible, maître! - Qu'y a-t-il? - Les courants sont troublés!...

Il se fait des intermittences!...» Et de fait, l'Albatros s'abaissait sensiblement. Ainsi qu'il arrive pour les courants des fils télégraphiques pendant les orages, le fonctionnement électrique n'opérait plus qu'incomplètement dans les accumulateurs de l'aéronef.

Mais, ce qui n'est qu'un inconvénient quand il s'agit de dépêches, ici, c'était un effroyable danger, c'était l'appareil précipité dans la mer, sans qu'on pût s'en rendre maître. « Laisse descendre, cria Robur, et sortons de la zone électrique! Allons, enfants, du sang-froid! » L'ingénieur était monté sur son banc de quart.

Les hommes, à leur poste, se tenaient prêts à exécuter les ordres du maître. L'Albatros, bien qu'il se fût abaissé de quelques centaines de pieds, était encore plongé dans le nuage, au milieu des éclairs qui se croisaient comme les pièces d'un feu d'artifice.

C'était à croire qu'il allait être foudroyé.

Les hélices se ralentissaient encore, et ce qui n'avait été jusque-là qu'une descente un peu rapide menaçait de devenir une chute. Enfin, en moins d'une minute, il était manifeste qu'il serait arrivé au niveau de la mer.

Une fois immergé, aucune puissance n'aurait pu l'arracher de cet abîme. Soudain la nuée électrique apparut au-dessus de lui.

L'Albatros n'était plus alors qu'à soixante pieds de la crête des lames.

En deux ou trois secondes, elles auraient noyé la plate-forme. Mais, Robur, saisissant l'instant propice, se précipita vers le roufle central, il saisit les leviers de mise en train, il lança le courant des piles que ne neutralisait plus la tension électrique de l'atmosphère ambiante...

En un instant, il eut rendu à ses hélices leur vitesse normale, arrêté la chute, maintenu l'Albatros à petite hauteur, pendant que ses propulseurs l'entraînaient loin de l'orage, qu'il ne tarda pas à dépasser. Inutile de dire que Frycollin avait pris un bain forcé, - pendant quelques secondes seulement.

Lorsqu'il fut ramené à bord, il était mouillé comme s'il eût plongé jusqu'au fond des mers.

On le croira sans peine, il ne criait plus. Le lendemain, 4 juillet, l'Albatros avait franchi la limite septentrionale de la Caspienne. XI.

Dans lequel la colère de Uncle Prudent croît comme le carré de la vitesse. Robur-le-Conquerant XI.

Dans lequel la colère de Uncle Prudent croît comme le carré de la vitesse.

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