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Thucydide, Histoire de la guerre du Péloponnèse (extrait)

Publié le 13/04/2013

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thucydide

Si Périclès est passé à la postérité comme la figure emblématique de l’homme politique grec, c’est certainement parce que l’historien Thucydide, son contemporain, a su apprécier lucidement sa position de « premier des citoyens «, contrairement aux conservateurs qui ont caricaturé son attitude hautaine par une figure tyrannique. Tirée de l’Histoire de la guerre du Péloponnèse, cette apologie de la démocratie au cœur de la cité grecque illustre bien l’ampleur et la claire intelligence du personnage politique. N’a-t-il d’ailleurs pas fait d’Athènes un modèle de gouvernement et d’organisation politique ?

Apologie de la démocratie par Périclès

 

Notre constitution politique n’a rien à envier aux lois qui régissent nos voisins ; loin d’imiter les autres, nous donnons l’exemple à suivre. Du fait que l’État, chez nous, est administré dans l’intérêt de la masse et non d’une minorité, notre régime a pris le nom de démocratie. En ce qui concerne les différends particuliers, l’égalité est assurée à tous par les lois ; mais en ce qui concerne la participation à la vie publique, chacun obtient la considération en raison de son mérite, et la classe à laquelle il appartient importe moins que sa valeur personnelle ; enfin nul n’est gêné par la pauvreté et par l’obscurité de sa condition sociale, s’il peut rendre des services à la cité. La liberté est notre règle dans le gouvernement de la république et, dans nos relations quotidiennes, la suspicion n’a aucune place ; nous ne nous irritons pas contre le voisin, s’il agit à sa tête ; enfin nous n’usons pas de ces humiliations qui, pour n’entraîner aucune perte matérielle, n’en sont pas moins douloureuses par le spectacle qu’elles donnent. La contrainte n’intervient pas dans nos relations particulières ; une crainte salutaire nous retient de transgresser les lois de la république ; nous obéissons toujours aux magistrats et aux lois et, parmi celles-ci, surtout à celles qui assurent la défense des opprimés et qui, tout en n’étant pas codifiées impriment à celui qui les viole un mépris universel.

 

 

En outre pour dissiper tant de fatigues, nous avons ménagé à l’âme des délassements fort nombreux ; nous avons institué des jeux et des fêtes qui se succèdent d’un bout de l’année à l’autre, de merveilleux divertissements particuliers dont l’agrément journalier bannit la tristesse. L’importance de la cité y fait affluer toutes les ressources de la terre et nous jouissons aussi bien des productions de l’univers que de celles de notre pays.

 

 

Source : Chevalier (E. J.), Bady (R.), l’Âme grecque, Marguerat, 1947.

 

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