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Un prospectus du romantisme.

Publié le 17/03/2011

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   Matière. — A la fin de son étude sur le livre De la Littérature de Mme de Staël, A. Vinet écrit (Etudes sur la Littérature française au XIXe siècle, t. I, p. 76 sq.) : « Littérairement, l'ouvrage que nous venons d'étudier est le prospectus du romantisme. S'il ne s'agit pas absolument, comme le croit l'auteur, de faire mieux, il s'agit au moins de faire autrement... Si Mme de Staël n'a fait qu'entrevoir, elle a tout entrevu, et si elle n'a pas donné à chaque chose son vrai nom, du moins elle a tout nommé. « Jusqu'à quel point ce jugement est-il justifié ?    Conseils. — Il faudra se reporter aux numéros 103 et suivants. M. Hémon (Cours de littérature : Mme de Staël, § 4, p. 23 sq.). vous montrera que le livre De la Littérature est, à l'aurore du XIXe siècle, un nouvel épisode de la vieille querelle des Anciens et des Modernes, dont le Romantisme est l'aboutissement. D'autre part, dans ce livre, Mme de Staël comprend déjà la poésie de la nature comme le feront les modernes. Elle écrit : « Un nouveau genre de poésie existe dans les ouvrages en prose de J.-J. Rousseau et de Bernardin de Saint-Pierre. C'est l'observation de la nature dans ses rapports avec les sentiments qu'elle fait éprouver à l'homme «. Elle remarque que la mythologie des anciens rendait impossible ce genre de poésie. En outre, bien que la phrase célèbre « Il faut avoir l'esprit européen « n'ait été écrite qu'en 1810 (De l'Allemagne, ch. xxxi), De la Littérature renouvelait déjà la critique par l'étude des littératures comparées, et introduisait deux éléments nouveaux : l'élément chrétien et l'élément du Nord.    Enfin, dans ce livre, Mme de Staël esquissait la théorie de la mélancolie, et en distinguait trois sources : 1° la solitude morale dans la société ; 2° le vide de l'âme ; 3° la lassitude de la vie et le besoin d'infini.

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