Vous supposerez que peu de temps avant la Révolution un jeune homme, sensible à la gloire de Jean-Jacques Rousseau, et grand admirateur de ses principaux ouvrages, a été faire un pèlerinage à la tombe du philosophe située dans Vile des peupliers, au milieu du lac qui ornait le domaine d'Ermenonville. Rentré à Paris, il écrit à un ami pour lui rendre compte de son voyage. Sur la tombe de Rousseau, il croit avoir mieux compris et l'œuvre de son auteur préféré, et l'œuvre même du siècle q

   Sujet dont la difficulté tient à la surabondance des idées qu'on peut y développer, puisque c'est toute l'œuvre de Rousseau qu'on pourrait résumer. Il s'agit d'en discerner les points essentiels. Signalons qu'il ne peut pas être question d'admirer dans Rousseau le précurseur d'une révolution. Personne n'a vu dans son œuvre des idées révolutionnaires avant que la Révolution ne fût largement commencée. Le disciple de Rousseau devra donc simplement admirer chez son maître ce qui suit :    Plan. — I. La doctrine générale qui a révélé à sa génération ce qu'il y avait de sec et de stérile dans le rationalisme critique des encyclopédistes, malgré les services qu'ils ont rendus. — II. Et qui a montré la grandeur et la bienfaisance des aspirations et des élans du cœur sur lesquels se fondent la vraie morale et même la vraie religion. — III. Ainsi Rousseau a rendu aux hommes le sens du vrai bonheur qui est dans un retour à la nature, à la simplicité ; dans les joies de la famille, de la solitude, de la rêverie, etc.