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Analyse d'une oeuvre de Gustave Courbet; La Source.

Publié le 14/05/2013

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Nous allons faire l’analyse d’une œuvre de Gustave Courbet, "La source". Il s’agit d’une huile sur toile réalisée à la fin du XIXème siècle, en 1862. Cette époque, jusqu’à la première moitié du XXème siècle, voit naître de nombreux courants artistiques comme le réalisme, l’impressionnisme et le surréalisme.   Le tableau représente une femme nue se rafraîchissant auprès d’une source d’eau dans un décor naturel. La végétation est luxuriante, elle occupe la partie gauche et haute du tableau, on aperçoit aussi une paroi rocheuse sur la droite. La source apparaît comme une légère cascade, cachée en grande partie par la femme qui s’y douche. A ses pieds se trouve le ruisseau, calme et peu profond, alimenté par la source. Les couleurs dominantes, qui se contrastent, sont la couleur claire de la chair du corps de la femme et le vert foncé de la végétation. Enfin, les beiges de la pierre se mêlent au gris de l’eau. Au-dessus de la source se trouve une touche de bleu, qui c...
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« La femme occupe en effet une place centrale dans l'oeuvre, sa peau lumineuse contraste avec la végétation sombre qui l'entoure.

Cependant, l'eau à ses pieds est cristalline et claire, à l'instar de se peau.

Elle est représentée entièrement nue, sans aucun apparat, et de dos.

Son corps est très détaillé, on y voit les plis et creux de la chair dodue de ses jambes, de ses fesses et de ses hanches qui montent très haut sur la taille. Quant à la partie haute de son corps, comprenant le dos, le buste, les épaules et les bras, elle est menue.

On voit aussi apparaître un petit globe de chair sous son aisselle.

En revanche, le visage de cette femme est comme invisible.

Derrière la chevelure brune, on entrevoit bien une partie du visage, mais celui-ci est flouté volontairement par l'artiste.

Cette femme est anonyme, et pourtant elle est, en parfaite symbiose avec la source qui jaillit, le sujet même de l'oeuvre.

On peut d'ailleurs trouver dans le titre La source un double-sens ; la source du ruisseau, qu'on trouve bien dans le tableau, mais aussi la source de la vie, représentée par la femme.

Ceci explique que l'artiste n'ait pas donné d'identité à la femme, car elle représente toutes les femmes, capables de porter la vie.

Ce thème nous rappelle d'ailleurs une autre de ses oeuvres, "L'Origine du Monde". Gustave Courbet signe avec "La source" une oeuvre résolument moderne, qui s'inscrit à la fois dans la continuité et la rupture des codes classiques artistiques.

Le trio « nudité féminine, eau et végétation » était en effet monnaie courante, avec par exemples la célèbre "Naissance de Vénus" de Botticelli, la "Baigneuse d'Ingres", ou encore la "Jeune-femme au bain" de Fernand Lematte.

On retrouve également ce thème dans d'autres oeuvres de Courbet ; "la jeune Baigneuse", "les Baigneuses"...

Mais la rupture, malgré l'apparence du respect des codes classiques, se retrouve davantage dans l'oeuvre.

Notamment dans les dimensions de celle-ci, considérées comme trop grandes (120x74,3 cm) pour ce genre de cadre resserré.

La femme-sujet est en effet confinée dans un espace réduit qui comprend la source et un bout de verdure alors que les codes classiques prévoient pour ce genre ou un paysage spacieux, ou des dimensions plus petites.

La nudité de la femme y est ainsi surexposée, omniprésente, indécente aux yeux de certains de ses contemporains.

Mais Gustave Courbet signe là aussi une oeuvre réaliste qui cherche à faire vrai plutôt que beau.

La femme y est montrée dans sa réalité, et non dans un idéal fantasmé.

Et malgré une peau à l'apparence presque lisse et au grain quasi-parfait, c'est la nature elle-même qui confère par sa lumière la beauté émanent du nu. La source est une oeuvre moderne qui marque à la fois une filiation - dans son choix d'utiliser le sujet tripartite. »

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