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ARCHITECTURE NÉO-GOTHIQUE ET ÉCLECTISME

Publié le 17/01/2022

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Dans l'art gothique, qui au XVIIIe siècle avait été qualifié avec mépris comme étant l'art des Goths, c'est-à-dire un art de barbares, cet engouement du passé redécouvre des mérites d'une part pour les raisons sentimentales que nous avons énoncées, d'autre part pour des raisons techniques, celles-là tout à fait justiciables lorsque VIOLLET-LE-Duc (1814-1879) démontre que l'architecture en question est admirablement logique et rationnelle, qu'elle a inventé une formule originale sans précédent dans l'histoire de l'art, où sont poussées jusqu'à l'extrême l'économie des moyens, la connaissance des matériaux, la science des techniques.

« dans l'esprit du temps ne réclament pas un extérieur prestigieux et sont seulement des bâtisses indispensables ne demandant aucune obligation esthétique, sont d'une banalité et d'une tristesse où l'on voit bien que les ar­ chitectes n'ont fait aucun effort d'imagination .

Par contre, les préfectures, appelées à jouer un rôle plus représentatif, retrouvent le sou­ venir des gloires d'antan.

Lorsqu 'elles ne sont pas installées dans d'anciennes demeures elles en reprennent les apparences, faux xv11• ou faux XVIII • siècle, adaptées aux moyens méca­ niques qui commencent à se répandre.

La transformation et la remise en état de Ver­ sailles sous Louis-Philippe pour en faire un Musée ont probablement influé sur les archi­ tectes dans cette nouvelle mode en faveur des styles Louis XIV et Louis XV.

Par crainte de voir la notion artistique se dégrader devant l'expansion industrielle, on croit défendre les grandes valeurs spiritu elles en s'accrochant désespérément aux formes du passé, à celles qui théoriquement représentent le mieux les origines nationales .

Le Moyen Age, avec ce qu'on lui prête désormai s de sen­ timents ardents, de force populaire, d'inven­ tions instinctives, est un exemple auquel on veut redonner une vie présente.

Cela n'em­ pêche pas que, parallèlement à cet amour du passé, on assiste à sa destruction systéma­ tique par les spéculateurs qui démolissent les châteaux et les églises pour utiliser la pierre à des fins plus pratiques.

Le fossé entre hier et demain se creuse, d'une façon qui nous paraît aujourd'hui d'autant plus visible que nous savons maintenant qu' à ce moment com­ mencent à s'affirmer de manière inéluctable les besoins nouveaux.

Les chemins de fer vont transformer la nature des échanges et le rythme de la vie, multiplier les déplace­ ments, donner à l'homme une mobilité iné- Paris.

La gare du Nord.

Architecte : Hittorff (Photo Roger Vlollet).

dite; les lieux de vie collective vont devenir toujours plus nombreux; les écoles, avec le développement de l'instruction publique; les ponts, avec l'extension des moyens de trans­ ports; les théâtres , avec les foules de plus en plus curieuses, de plus en plus conscientes des autonomies individuelles; les fontaines, avec une meill eure distribution des eaux dans la cité.

A Paris en 1830, il y a 146 fontaines.

En 1848, il y en a 1840.

Tous les bâtiments publics, mairies, préfectures, palais de Jus­ tice, voient leur nombre croître pour répon­ dre aux nouvelles structures administratives .

Les ingéni e urs commencent à préconiser et à utiliser les nouveaux matériaux que l'indus­ trie peut désormais fournir en plus grande quantité.

La fonte notamment, puis plus tard le fer, et enfin l'acier, vont devenir d'un usage courant .

Là encore, le rôle des archi­ tectes sera d'abord hésitant et va chercher à relier cette nouv eauté au passé, à camoufler la vérité orientée vers le futur : sur les ar­ matures métalliques ils plaquent sans néces­ sité des formes en briques ou en pierres pour retrouver un pseudo-gothique ou une préten­ due Renaissance dont l'apparence est, croient­ ils, plus prestigieuse que la matière indus­ trielle réduite à elle-même.

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Dans l'art gothique, qui au XVIII• siècle avait été qualifié avec mépris comme étant l'art des Goths, c'est-à-dire un art de bar­ bares, cet engouement du passé redécouvre des mérites d'une part pour les raisons sentimen­ tales que nous avons énoncées, d'autre part pour des raisons techniques, celles-là tout à fait justiciables lorsque VIOLLET-LE-nuc (1814- 1879) démontre que l'architecture en question est admirablement logique et rationnelle, qu'elle a inventé une formule originale sans précédent dans l'histoire de l'art, où sont poussées jusqu'à l'extrême l'économie des moyens , la connaissance des matériaux , la science des techniques .

Le néo-gothique com­ mence en France vers 1835 à Nîmes et se développe rapidement , notamment en Nor­ mandie (St-Ouen à Rouen).

Viollet -le-Duc, par ses idées, prend en France la tête d'un mouvement qui, avec son désir de restaura­ tion , de reconstruction et d'invention est sur­ tout attiré par l'inspiration médiévale.

Son influence sera considérable et ensuite très attaquée.

En fait, il a sauvé plus de choses qu'il n'en a détruites et les jugements sévères de ses adversaires sont souvent exagérés.

On lui doit certes des restaurations quelque peu excessives , notamment à Pierrefonds, mais sa remise en état .

de Carcassonne, malgré les ré­ serves qu'eU ~ peut susciter, et celle des remparts d'A v ignon, méritent une attention plus que bienveil!ante.

Parfois, en plusieurs circonstances, lui et ses émules ont été plus gothiques que les · gothiques, terminant ce qui n'était pas achevé, ajoutant à ce qu 'ils jugeaient incomplet.

Il est permis de regret-. »

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