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DANSE: HISTOIRE DU BALLET

Publié le 03/02/2019

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danse

de Leningrad ont acquis une gloire internationale en quittant leur pays: c’est le cas de Rudolf Nou-reïev, passé à l’Ouest en 1961. Il a formé sur la scène un couple légendaire avec Margot Fonteyn, à Londres, dans les années 1960. C’est aussi le cas de Mikhaïl Barychnikov, étoile de l’American Ballet à New York. Noureïev et Barychnikov dominent la danse masculine de la fin du xx' siècle par la puissance de leur style et par la diversité des œuvres qu’ils défendent, n’hésitant pas à s’engager dans des œuvres modernes.

 

L’Amérique et la danse moderne

 

Avant que la danse classique ne s’impose aux États-Unis grâce à Balanchine, l’Amérique a vu se développer depuis le début du siècle une nouvelle forme de danse, la danse moderne. C’est une autre façon de considérer le corps et ses

Extrait du grand pas de deux, au dernier acte de La Belle au bois dormant. C’est un chef-d’œuvre du répertoire académique, créé en 1890. fruit de la collaboration entre le chorégraphe Marius Petipa et le compositeur Tchaïkovski.

▼ La danse contemporaine a enrichi le langage gestuel des danseurs. Expressivité, rythme, mouvements collectifs de grande ampleur sont quelques-uns de ses apports majeurs à la création artistique.

mouvements. 11 faut rechercher en soi la source vitale qui rend le geste intense, émouvant et nécessaire. On abandonne les tutus, les chaussons et les pointes. On refuse les principes du ballet classique qui imposent au corps une tension permanente. Au contraire, on le soumet à des torsions, des mouvements de repli, d’abandon... L’attention n’est plus concentrée sur les lignes de la jambe et du bras mais reportée vers le tronc et le bassin, centres vitaux à partir desquels surgit l’émotion profonde et s’ordonne tout mouvement. Pour retrouver la force expressive du geste, son pouvoir théâtral, on libère le mouvement des codes rigides qui le régissaient jusqu’alors.

 

Quelques Américaines jouent un rôle de pionnières dans le développement de cette danse «libre». D’abord Isadora Duncan (1878-1927), qui puise son inspiration dans la Grèce antique, rejette toute technique nuisant, selon elle, à la spontanéité des gestes élémentaires. Martha Gra-ham (1894-1991) est une des personnalités mar-

Darryl Williams/The Dance Library

quantes de la danse américaine. Danseuse, chorégraphe, pédagogue, elle a exercé son influence sur des créateurs aussi différents que Merce Cunningham, Paul Taylor, Twyla Tharp ou Alwin Ailey. Une autre femme, Mary Wigman (1886-1973), allemande, influença la danse américaine à travers les créateurs que sont Alwin Nikolais, Susan Buirge, Carolyn Carlson. Héritiers de Mary Wigman, les Allemands Kurt Jooss et Pina Bausch explorent les voies d’un expressionnisme où se mêlent danse et théâtre.

 

Maurice Béjart et le spectacle chorégraphique

 

Après la Seconde Guerre mondiale, en France et, plus tard, en Belgique, Maurice Béjart joue un rôle décisif dans l’histoire du spectacle chorégraphique. Il conquiert un nouveau public. Formé à l’école classique, cet homme de culture cherche à faire de la danse une forme d’expression majeure dans la vie artistique. 11 puise son inspiration dans la littérature, la philosophie, l’His-toire, les textes mystiques, les autres traditions culturelles. Il essaie de retrouver l’aspect rituel et sacré des danses primitives comme dans Le sacre du printemps (1957) ou dans Boléro (1958).

 

Éasciné par les rituels, Béjart ne renonce pas pour autant au pouvoir divertissant du spectacle. Il le conçoit comme ballet total, retrouvant l’esprit de Molière auquel il rend un hommage éblouissant dans Le Molière imaginaire (1976). Béjart a le goût des images fortes et provocantes. Au début de sa carrière, il choque, puis son inspiration généreuse suscite l’enthousiasme de publics peu habitués à la danse, comme en 1967, au Festival d’Avignon, sa Messe pour le temps présent.

sans en abandonner les principes. George Balan-chine (1904—1983) est le créateur du ballet classique aux États-Unis. Il fonde l’American Ballet en 1934, puis le New York City Ballet en 1948, où il est secondé à partir de 1949 par le chorégraphe Jérome Robbins. La danse est pour Balanchine « le besoin que nous avons d’exprimer ce que nous ressentons en entendant de la musique».

 

Dans ses créations, il attache donc un soin extrême à la musique, essayant de respecter l’architecture de la partition musicale dans la construction dépouillée et virtuose de ses chorégraphies. Concerto barocco (J. S. Bach), Concerto pour violon (Stravinski), Les quatre tempéraments (Hindemith) sont des exemples d’œuvres où Balanchine refuse les histoires anecdotiques pour mettre en scène des corps en mouvement, épousant les courbes musicales par des lignes pures, parfois abstraites, toujours sensuelles.

 

Après la chute du tsarisme en 1917, les écoles russes de Leningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg) ou de Moscou ont continué de former de brillants solistes. Maïa Plissetskaïa, Ekaterina Maximova et Vladimir Vassiliev sont issus de l’école du Bolchoï, à Moscou. Certains élèves du Kirov

danse

« Le ballet manière étatique.

L'Académie royale de musique et de la danse (futur Opéra de Paris), sous la direction de Lully (1632-1687), contrôle l'activi­ té chorégraphique.

On assiste à une profes­ sionnalisation en même temps qu'à une codi­ fication stricte de la technique.

Maître à danser du roi, Beauchamp fixe les règles dont le respect assure la beauté des mouvements.

Des pas sont inventés, perfectionnés, poussés à leur plus haut degré de difficulté.

La danse évolue dans le sens de la virtuosité.

Elle devient plus aérienne.

Sauts, pirouettes, rapidité des pas permettent à de brillants solistes de se faire une célébrité.

Cette virtuosité des danseurs ne s'exprime pas dans des spectacles autonomes.

En effet, aux xv11• et xvm• siècles, le ballet est intégré à d'autres formes de spectacles.

Il y a d'abord la comédie­ ballet, inventée par Molière (1622-1673), qui essaie d'intégrer à l'action des scènes dansées ne brisant pas la continuité dramatique, comme le finale du Malade imaginaire (1673) avec son cortège de médecins rassemblés pour une paro­ die d'examen.

Cette manière d'insérer la danse dans l'action théâtrale ne va pas être poursuivie: Lully, qui règne sur la musique, impose, après la mort de Molière en 1673, sa conception de la danse comme pur divertissement; les ballets interviennent dans ses tragédies lyriques comme de brillantes parenthèses, sans rapport avec l'ac­ tion dramatique.

Après lui, l'opéra-ballet, genre brillamment illustré par Rameau (1683-1764), · néglige complètement l'action théâtrale et sa cohérence: Les Indes galantes (1735) font se Danseur ...,._ de génie, Vas/av Nijinski (1889-1950) fut aussi un chorégraphie novateur.

Sa première chorégraphi e, sur une musique de Debussy, l'Après-Midi d'un faune, dont on volt Ici l'affiche, fut créée à .Q Paris en 1912.

� � Aucoursdu xv11r siècle s'affirment de brillants solistes.

Les danseuses sont richement habillées et ne découvrent guère que leurs pieds et leurs chevilles.

succéder des intrigues simplettes, sans lien entre elles; tout y est sacrifié à l'exotisme des décors et à la diversité des musiques et des danses, gavottes, menuets, rigaudons, tambourins ou musettes ...

La révolution romantique L'art du ballet va évoluer sous l'impulsion d'un danseur français qui fut aussi un théoricien réfor­ mateur: Jean Georges Noverre (1727-1810).

Ses Lettres sur la danse et sur les ballets (1760) défi­ nissent de nouveaux principes: le spectacle de danse doit développer une action cohérente et non plus se contenter d'être un divertissement vain; les mouvements seront expressifs et non plus seulement virtuoses; les masques seront ban­ nis, les costumes allégés au nom du naturel et de la simplicité.

"Le ballet bien composé, écrit-il, doit être une peinture vivante des passions." Il veut que les pas "répondent à l'action et aux mouvements de l'âme du danseur».. »

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