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Gustave Courbet Un enterrement à Ornans - Lecture d'image.

Publié le 06/02/2013

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Mlle Grilli Séquence 2 : le roman et ses personnages - visions de l'homme et du monde Premières Gustave Courbet Un enterrement à Ornans Lecture d'image. Courbet, Un enterrement à Ornans, 1849-1850, huile sur toile, 315 × 668 cm, musée d'Orsay, Paris. Gustave Courbet avait 33 ans en 1849-1850, lorsqu'il a peint Un enterrement à Ornans, un tableau de grande dimension (Six mètres par trois). Cette huile sur toile a été l'objet d'une vive polémique et a fait scandale lors de sa présentation au Salon de peinture de 1850. On a alors reproché au tableau sa vulgarité et les critiques ont accusé Courbet de peindre "le laid", "le trivial" et "l'ignoble" : le peintre y représente une foule autour d'une fosse, à Ornans, à l'occasion de l'enterrement d'une personne que la critique n'a toujours pas identifiée. L'enterrement à Ornans va vite devenir une oeuvre manifeste du Réalisme dont Courbet sera le chef de file ; un peintre engagé pour l'Art mais aussi pour la République. Dans quelle mesure ce tableau est-il un manifeste réaliste ? Quels éléments ont pu choquer le public de l'époque ? Nous nous intéresserons d'abord à la composition de ce tableau, puis nous verrons dans quelle mesure cette peinture peut être considérée comme un geste politique et social. [Rappel sur le contexte historique] (d'après Wikipédia entre autres) Courbet achève Un enterrement à Ornans en 1850, à une période charnière pour l'histoire de France comme pour l'histoire de l'art moderne. Louis-Philippe a été destitué en 1848, et l'année suivante, Louis-Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III, a été élu président de la république. Après ce que beaucoup ont considéré comme un coup d'Etat en 1851, de nombreux artistes dénonceront Napoléon « Le Petit «, comme Hugo, particulièrement virulent dans Les Châtiments [souvenez-vous de la fable « fable ou histoire, avec le singe tyran]. En 1850, nous sommes surtout à l'époque de la Révolution industrielle et les élans spirituels des Romantiques sont démodés devant le développement fulgurant des techniques de production et l'apparition d'une nouvelle société. Se forment alors parallèlement deux classes sociales avec des aspirations contraires : la bourgeoisie devient la classe dominante et tend à imposer ses conceptions politiques et morales tandis que la classe ouvrière cherche à exprimer ses revendications. Des intellectuels commencent à élaborer les fondements de la doctrine socialiste comme Marx et Proudhon dont Courbet fut l'ami et dont il peignit le portrait en 1865. Dans ce contexte social, les artistes ne se rangent pas forcément aux côtés de la classe ouvrière et de son combat (Courbet participera à la Commune seulement en 1871) mais se détachent de la bourgeoisie qui rejette les nouvelles formes d'art. L'artiste véritablement novateur tend à s'isoler et à se marginaliser : après la « Bohème «, forme de vie aléatoire mais libre des artistes romantiques, la deuxième moitié du XIXe siècle voit l'apparition de l'image de « l'artiste maudit «, qui n'est plus au service des institutions et des pouvoirs en place comme auparavant, et qui n'est compris que par une petite élite intellectuelle et artistique. Mlle Grilli Séque...

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« Mlle Grilli Séquence 2 : le roman et ses personnages – visions de l’homme et du monde Premières Un tableau de grande dimension : la foule à l’enter rement La scène se déroule à Ornans, la ville natale de Gustave Courbet, qui est une p etite localité située à 25 km de Besançon dans le Doubs en Franche-Comté.

Dans le ta bleau, on retrouve en arrière-plan les caractéristiques du paysage de la région : des falaises calcaires qui encadrent les méandres encaissés de la Loue (un affluent du Doubs qui traverse la ville d'Ornans).

A partir de la Révolution, du f ait du nombre croissant de morts, l'exiguïté des sites et les préoccupations pour l’hygiène entraînent l'exurbani sation des cimetières, traditionnellement implantés autour de l'église du village.

Dans le tableau c'est précisément dans ce nouveau cimetière à l'écart de la ville que se déroule l'enterrement.

De plus, les personnages regroupés masquent les aut res tombes et les murs du cimetière, ce qui nous laisse penser que la fosse a été creusée au milieu de nulle part.

Le pei ntre fait figurer la scène à un moment précis : le convoi vient d'entrer dans le cimetière et s'est scindé en trois groupes (les officiants, les hommes et les femmes).

La quarantaine de personnages [46 ?] pressés en double rang sont tous des habita nts d'Ornans que Courbet avait fait poser un à un dans son atelier.

Comme à l'église, les hommes (à gauche) et les femmes (à dr oite) sont séparés.

Les hommes portent des costumes noirs et plusieurs d'entre eux un chapeau haut de forme.

Les femmes qu ant à elles portent des coiffes blanches et des capuches noires ; plusieurs d'entre elles tiennent un mouchoir blanc dans la main et pleurent le mort.

À partir des données des archives municipales et des actes notariés, les historiens ont pu donner un nom à presque tous les personnages, répartis en pet its groupes distincts.

Nous pouvons distinguer : - Le curé (10) : habillé en grande pompe, il porte le costume funèbre et lit les textes de son bréviaire (livre liturgique contenant les prières à lire chaque jour par les pr êtres) qu'il tient à la main.

- Le fossoyeur (13) : personne réelle (Antoine Jose ph Cassard, fils de cordonnier et paysan pauvre), a posé sa veste et son bonnet de laine sur les bords de la fosse qu'il vie nt de creuser comme l'indique la couleur de la terr e.

Il attend l'arrivée du cercueil et pose un genou au sol.

Si son regard, à mi-hauteur d e la toile, tourné vers le groupe des "officiants de l'au-delà" et de la haute croix, nous entraîne vers l'univers spirituel de la cérémo nie, le reste de son corps tourné vers la fosse nous attire vers le "monde d'en bas" et sa réalité : l'ensevelissement du cadavre.

- Les quatre porteurs : ils sont munis de gants bla ncs, de tenues noires et de grands chapeaux à bords ronds.

Ils soutiennent le cercueil entouré d'un drap blanc et détournent l eurs visages du mort (A la campagne, on exposait le corps plusieurs jours avant l'enterrement et la pestilence des morts est peut-ê tre évoquée ici par le peintre).

- Les cinq sacristains : ils se tiennent en arrière du curé, à gauche du cercueil et sont vêtus de bla nc.

L'un d'entre eux est le porte-croix ; Le groupe des sacristains est "relié" au ciel par la croix qui surmonte la foule et les falaises en arrière-plan.

- Les deux enfants de chœur : le premier (8) lève la tête vers le porteur, dont il vient de toucher le chapeau avec son cierge.

Le second (9) au premier plan porte le vase d'eau b énite.

- Les deux bedeaux : Employés laïques d’église, ils s'assurent du bon déroulement des cérémonies relig ieuses.

La couleur rouge de leur costume et de leur toque les fait sor tir tout droit d'une toile italienne du bas Moyen-âge, cependant on a retrouvé dans la sacristie de l'église d'Ornans une de ces toques .. »

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